RD Congo: Les combats font 900 morts
L’est de la République démocratique du Congo (RDC) est plongé dans une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent après la prise de Goma par les rebelles du M23, avec un bilan humain dramatique de 900 morts et près de 2880 blessés selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Dans un développement récent, l’Alliance Fleuve Congo, dont le principal membre est le mouvement rebelle M23, a unilatéralement décrété un cessez-le-feu à compter du 4 février 2025, invoquant des raisons humanitaires et assurant ne pas avoir l’intention de prendre le contrôle de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu. Cette annonce intervient dans un contexte de tension diplomatique régionale majeure, alors que le président rwandais Paul Kagame, soupçonné de soutenir militairement le M23, a accepté de participer à un sommet régional consacré au conflit, prévu vendredi et samedi en Tanzanie. Un signal diplomatique potentiellement significatif dans la résolution de ce conflit qui déchire l’est de la République démocratique du Congo depuis des années. Les autorités congolaises n’ont pas encore réagi officiellement à cette annonce, tandis que la communauté internationale observe attentivement l’évolution de la situation.
Face à cette situation critique, le Parlement congolais a réagi immédiatement en convoquant une session extraordinaire. Les présidents de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, et du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, ont décidé de tenir des séances plénières à huis clos pour examiner la situation sécuritaire et proposer un plan de sortie de crise sur les plans politique et diplomatique. Les conséquences sur le terrain sont dévastatrices. L’OCHA rapporte que de nombreux corps jonchent encore les rues de Goma, créant un risque imminent de propagation de la mpox et aggravant la crise sanitaire. Dans le territoire de Nyiragongo, la quasi-totalité des sites de déplacés ont été détruits, avec des infrastructures essentielles comme les points d’eau, les latrines et les structures de santé complètement ravagées. Malgré les risques sécuritaires, des populations déplacées commencent à retourner dans leurs localités d’origine sur l’axe Kibumba-Rutshuru. L’historique de ce conflit remonte à 2012, lorsque le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Initialement défait en 2013 grâce à l’intervention des Forces armées congolaises (FARDC) et des Casques bleus de la MONUSCO, le mouvement a repris les armes en 2022, s’emparant progressivement de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, zone frontalière stratégique avec le Rwanda et l’Ouganda. L’offensive récente a provoqué une catastrophe humanitaire sans précédent. Plus de 700 morts, des milliers de blessés, et des déplacements massifs de populations ont marqué les récents affrontements entre le M23 et les Forces armées congolaises. La prise de Goma, principale ville de l’est de la RDC, représente un tournant majeur dans ce conflit qui déstabilise profondément la région. Le sommet régional en Tanzanie pourrait représenter une opportunité diplomatique cruciale. La participation du président rwandais Paul Kagame, dont le soutien présumé au M23 est régulièrement dénoncé, pourrait ouvrir la voie à des négociations. Les enjeux sont multiples : résoudre le conflit armé, stabiliser une région meurtrie par des décennies de violences et permettre le retour à une vie normale pour les populations civiles. Les défis sont immenses : reconstruire les infrastructures détruites, permettre le retour des populations déplacées, assurer la sécurité sanitaire et restaurer la confiance entre les différents acteurs du conflit. Le Parlement congolais, en convoquant une session extraordinaire, démontre sa volonté de trouver une solution politique à cette crise qui menace l’intégrité territoriale et la stabilité de la République démocratique du Congo.
L.S.