L’Algérie s’ouvre de nouvelles opportunités en Europe centrale et dans les Balkan
Dans un contexte géopolitique marqué par une instabilité énergétique croissante en Europe, l’Algérie déploie une stratégie diplomatique et économique ambitieuse, visant à consolider sa position de partenaire énergétique incontournable pour les pays d’Europe, et s’ouvre de nouvelles opportunités en Europe centrale et dans les Balkans. La dynamique de rapprochement se manifeste à travers une série de rencontres diplomatiques de haut niveau qui illustrent la volonté algérienne de diversifier et d’approfondir ses relations énergétiques. La visite du ministre bosnien de l’Energie, des Mines et de l’Industrie, Vedran Lakic, en Algérie, symbolise cette nouvelle impulsion. Comme le souligne le communiqué officiel, cette visite s’inscrit dans le cadre du « renforcement des perspectives de coopération bilatérale » entre les deux pays, couvrant des domaines aussi variés que les hydrocarbures, les énergies renouvelables, l’électricité et l’exploration minière. De même, la rencontre entre Mohamed Arkab, ministre d’État algérien de l’Énergie, et Petr Hladik, ministre tchèque de l’Environnement, révèle une stratégie diplomatique encore plus large. Les discussions ont porté sur des opportunités d’investissement dans les projets énergétiques et miniers, avec une attention particulière portée aux énergies propres et durables. Comme l’a affirmé M. Arkab, l’objectif est de « définir les priorités de coopération et d’investissement dans les projets énergétiques et miniers en Algérie et à l’étranger en vue de créer des partenariats gagnant-gagnant ». Cette volonté de collaboration se concrétise déjà sur le terrain commercial. Sonatrach, le géant énergétique national, a lancé en octobre 2024 ses premières livraisons de gaz naturel vers la République Tchèque, utilisant le gazoduc reliant l’Algérie à l’Italie. Ce contrat, fruit de « négociations fructueuses ayant duré deux années », marque « le premier jalon de coopération » et permet à Sonatrach de « conquérir une part du marché gazier tchèque ». Le contexte européen actuel renforce la pertinence de cette stratégie. Alors que le continent fait face à des défis énergétiques sans précédent, l’Algérie se positionne comme un fournisseur alternatif et fiable. Les discussions entre les pays mettent systématiquement l’accent sur des thématiques d’avenir : développement de l’énergie solaire photovoltaïque, hydrogène vert, énergie éolienne et efficacité énergétique. La dimension environnementale est également au cœur de ces nouvelles collaborations. Les discussions entre l’Algérie et la République Tchèque ont souligné « la nécessité de renforcer la coopération en matière d’énergies propres et durables », avec un objectif clair de « limiter l’empreinte carbone dans les secteurs de l’énergie et des mines ».
L’expertise technique algérienne devient un atout majeur dans ces négociations. Les délégations étrangères, comme celle menée par Vedran Lakic, effectuent des visites sur le terrain pour « s’enquérir des capacités et de l’expertise algériennes ». Ce processus permet non seulement des transferts de connaissances mais également l’établissement de partenariats stratégiques. Les discussions portent également sur des aspects techniques pointus. L’intégration des « techniques de pointe », le « renforcement des capacités de fabrication locales » et l’exploration des « minéraux critiques et stratégiques » démontrent la profondeur et la sophistication de ces échanges diplomatico-économiques. Les perspectives sont prometteuses. Petr Hladik s’est dit « satisfait de la qualité des relations » et s’est félicité de « l’engagement de son pays à développer et renforcer la coopération avec l’Algérie ». Cette dynamique s’inscrit dans une logique de « relations bilatérales historiques » que les deux pays entendent faire évoluer vers de nouveaux horizons. L’Algérie démontre ainsi sa capacité à se positionner comme un acteur énergétique majeur, capable de répondre aux défis contemporains de la transition énergétique tout en consolidant ses relations diplomatiques et commerciales avec les pays d’Europe centrale et des Balkans.
Sabrina Aziouez
