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Tensions sociales explosives : Le Maroc au bord de la rupture

Dans un contexte de tensions politiques et sociales croissantes, le Maroc s’apprête à vivre deux journées de grève générale les 5 et 6 février 2025, révélant la profondeur du malaise qui mine le royaume. L’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) a officiellement rejoint le mouvement de contestation, amplifiant la pression sur le gouvernement de Aziz Akhanouch, accusé de mener une politique économique et sociale catastrophique.

Les principales organisations syndicales du pays, dont l’Union marocaine du travail (UMT), appellent à un arrêt total du travail dans les secteurs public et privé. Cette mobilisation sans précédent traduit l’exaspération grandissante d’une population confrontée à une détérioration continue de ses conditions de vie. L’inflation galopante, la hausse vertigineuse des prix alimentaires et l’augmentation du taux de pauvreté ont créé un cocktail explosif de mécontentement social. Dans un communiqué publié mardi 4 février, l’AMDH a clairement exposé les motivations de cette grève générale. « La grève vise à contrer les atteintes au droit de grève, à s’opposer aux mesures régressives concernant les acquis en matière de libertés et de droits des travailleurs, et à stopper la détérioration des conditions de vie des citoyens », a déclaré l’association, dénonçant le refus du gouvernement d’engager un dialogue social et sa volonté de faire adopter une loi anti-grève. Les revendications sont multiples et touchent aux droits sociaux fondamentaux. « Il est essentiel d’augmenter les salaires et les pensions en fonction du coût de la vie, et de réduire ou supprimer les taxes pour les revenus faibles et moyens », explique l’AMDH. L’association appelle à garantir l’accès à la santé, au logement, à l’éducation et à l’emploi, des droits désormais mis à mal par la politique gouvernementale. La situation du marché du travail est particulièrement critique. L’AMDH dénonce les fermetures d’entreprises et les licenciements abusifs, pointant du doigt « la collusion des autorités et des délégués du travail avec les employeurs, et l’inefficacité du système judiciaire à rendre justice aux travailleurs ». Un constat accablant qui révèle les dysfonctionnements structurels du système économique marocain. L’association demande également au royaume de ratifier les conventions internationales du travail, notamment les conventions 87, 141 et 168 de l’Organisation Internationale du Travail. L’objectif est de moderniser le droit du travail, de garantir la stabilité de l’emploi et d’assurer des conditions de vie décentes pour les travailleurs marocains. Ce mouvement de grève générale intervient dans un contexte de tension politique maximale. Le gouvernement Akhanouch est accusé de multiplier les mesures répressives pour contenir la grogne sociale. La perspective d’une loi anti-grève illustre cette volonté de museler toute forme de contestation, transformant le dialogue social en rapport de force. L’ampleur du mouvement témoigne de la profondeur de la crise. Tous les secteurs sont appelés à se mobiliser, des fonctionnaires aux travailleurs du privé, des grandes villes aux zones rurales. Un front uni contre une politique économique perçue comme injuste et brutale. « Le Maroc se trouve à un tournant décisif », prévient l’AMDH.

Lyes Saïdi

admin

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