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Gaz naturel: 11 billions de dollars d’investissements nécessaires d’ici 2050

Le gaz naturel est appelé à jouer un rôle central dans le paysage énergétique mondial des prochaines décennies, et les investissements nécessaires pour répondre à la demande future s’élèvent à 11 billions de dollars. C’est le constat dressé par Mohamed Hamel, Secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), lors du 15e Symposium IEA-IEF-OPEP sur les perspectives énergétiques, qui s’est tenu le 19 février au Centre d’études et de recherche sur le pétrole du roi Abdullah (KAPSARC) à Riyad. Au cours de son intervention, Mohamed Hamel a mis en lumière les tendances énergétiques mondiales en s’appuyant sur les données du prochain Global Gas Outlook du GECF, dont la publication est prévue pour le 10 mars. Il a indiqué que la demande énergétique primaire mondiale devrait croître de 18 % d’ici 2050, avec le gaz naturel comme deuxième source d’énergie connaissant la plus forte progression, juste après les renouvelables. « La demande mondiale de gaz devrait augmenter de 32 % d’ici le milieu du siècle, sans signe de pic avant 2050 », a-t-il affirmé. Cette hausse sera principalement portée par les économies en développement, la substitution de la biomasse traditionnelle par le GPL pour la cuisson, le remplacement du charbon par le gaz, la stabilisation des réseaux électriques dominés par les renouvelables, ainsi que les besoins de l’industrie pétrochimique et des engrais pour la sécurité alimentaire. Il a également souligné l’impact émergent de l’intelligence artificielle sur la demande énergétique, notamment en ce qui concerne la consommation électrique des centres de données et la productivité globale des facteurs. Toutefois, il a nuancé cette analyse en précisant qu’il est « encore trop tôt pour évaluer pleinement les effets à long terme de l’IA sur l’économie, l’emploi et les modes de consommation ». Concernant les besoins en investissements, Mohamed Hamel a insisté sur l’importance cruciale de financements massifs pour assurer la sécurité de l’approvisionnement en gaz naturel. « Les besoins cumulatifs en capital pour les infrastructures gazières en amont et en milieu de chaîne sont estimés à 11 billions de dollars », a-t-il prévenu, ajoutant que « l’arrêt des investissements pourrait entraîner des pénuries d’approvisionnement et une extrême volatilité des marchés ». Le Secrétaire général du GECF a également abordé la question des émissions de gaz à effet de serre. « Malgré une baisse significative des émissions attendue, nous ne voyons pas de trajectoire réaliste vers la neutralité carbone d’ici 2050 », a-t-il déclaré. Il a souligné que le captage, l’utilisation et le stockage du carbone (CCUS), ainsi que la capture directe dans l’air (DAC), seront indispensables pour parvenir à des émissions nettes négatives, essentielles pour limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C d’ici 2100. En conclusion, il a affirmé avec force que « le gaz naturel n’est pas simplement un pont vers l’avenir—il est un pilier essentiel du futur énergétique ».

Samira Ghrib

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