L’entité sioniste poursuit la mise en œuvre d’un nettoyage ethnique méthodique

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a vivement condamné mardi l’invasion par les forces d’occupation sioniste des écoles de l’Office des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) à El Qods-Est occupée, une nouvelle escalade qui s’inscrit dans une stratégie plus large visant à éliminer toute présence palestinienne en territoires occupés. Cette attaque contre les établissements de l’UNRWA, qui a vu l’utilisation de gaz lacrymogènes et de bombes sonores contre des élèves en classe, constitue une violation flagrante de l’immunité des Nations Unies, comme l’a souligné le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric. Elle intervient alors que l’agence onusienne fait face à une campagne de déstabilisation sans précédent, son commissaire général Philippe Lazzarini ayant averti la veille que l’UNRWA pourrait s’effondrer en raison des législations israéliennes ciblant ses opérations et de la suspension des financements par les principaux donateurs. La diplomatie palestinienne voit dans ces actes une tentative délibérée d’effacer la question palestinienne, d’annuler le droit au retour des réfugiés et d’éliminer la condition de réfugié, conformément aux objectifs coloniaux et expansionnistes de l’occupant. Cette offensive contre l’UNRWA s’inscrit dans un contexte plus large de nettoyage ethnique systématique en Cisjordanie occupée, particulièrement visible dans les camps de réfugiés de Jénine et Tulkarem. À Jénine, l’agression sioniste se poursuit depuis 30 jours, causant 26 martyrs, des dizaines de blessés et des milliers de déplacés. Le maire de la ville, Mohamed Jarar, a dénoncé une méthode de destruction aléatoire visant à rendre le camp inhabitable, forçant le départ de la majorité de ses résidents. À Tulkarem, l’armée d’occupation a déjà détruit 280 magasins et 50 maisons, dans ce que le vice-gouverneur Faisal Salama décrit comme un plan systématique de remodelage géographique du camp. Cette politique de déplacement forcé se manifeste également par l’expansion continue des colonies, comme l’illustre le récent appel d’offres pour 974 nouvelles unités coloniales à Bethlehem. Face à cette situation, la présidence palestinienne, par la voix de son porte-parole Nabil Abu Rudeineh, a réaffirmé que le peuple palestinien n’acceptera aucun plan de déplacement ou alternative allant à l’encontre de ses droits légitimes. À Ghaza, la violence de l’occupation continue de faire des victimes quotidiennes, comme en témoigne le martyre ce mercredi d’un enfant palestinien sous les balles sionistes à Rafah, s’ajoutant au bilan déjà catastrophique de l’agression contre Ghaza qui a fait plus de 158.000 victimes depuis octobre 2023. La situation au Liban illustre également l’ampleur de la destruction systématique menée par l’occupant, avec la découverte de 23 corps sous les décombres de villages dévastés après le retrait des troupes sionistes. Cette politique de la terre brûlée, conjuguée à l’offensive contre l’UNRWA et à l’expansion coloniale en Cisjordanie, révèle une stratégie globale visant à enterrer définitivement la solution à deux États et la question des réfugiés palestiniens, tout en poursuivant un nettoyage ethnique méthodique dans les territoires occupés.

Lyes Saïdi