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La création de deux grands groupes publics de construction ferroviaire et maritime sur la table du Gouvernement

Le Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, a présidé hier une réunion du Gouvernement consacrée à plusieurs dossiers stratégiques pour l’économie nationale.

L’accent a été mis particulièrement sur la mise en œuvre des décisions présidentielles concernant la création de deux nouveaux groupes publics majeurs dans les secteurs ferroviaire et maritime, ainsi que sur l’examen de l’avant-projet de loi relative aux Wakfs et du projet de décret exécutif relatif aux marchés publics. Cette réunion s’inscrit dans une dynamique de renforcement des capacités nationales d’ingénierie et de construction, visant à concrétiser les ambitions de développement économique du pays. Selon le communiqué des services du Premier ministre ayant sanctionné la réunion, « le Gouvernement a entendu une communication sur le taux d’avancement dans la mise en œuvre de la décision de Monsieur le Président de la République relative à la création du Groupe Public de Construction Ferroviaire et du Groupe de Travaux Maritimes, afin de renforcer les capacités nationales dans le domaine de l’ingénierie et de la construction dans ces deux secteurs stratégiques à travers la création de deux Groupes à même de contribuer efficacement à la mise en œuvre de l’important programme d’investissement pour le développement des secteurs ferroviaire et maritime, et d’accéder à terme aux marchés internationaux ». La création du Groupe Public de Construction Ferroviaire constitue une étape déterminante dans la stratégie de développement des infrastructures de transport en Algérie. Actée lors de la 184e session du Conseil des Participations de l’État (CPE) tenue le 23 mai 2024, suivie de l’Assemblée générale constitutive le 29 juillet de la même année, cette initiative répond directement aux directives du président Abdelmadjid Tebboune concernant l’accélération des projets de modernisation et d’extension du réseau ferroviaire national. Le groupe, qui rassemble quatre entreprises spécialisées – la Société d’études techniques et de l’ingénierie du rail (SETIRAIL), l’Entreprise de réalisation des infrastructures ferroviaires (INFRARAIL), la Société d’Ingénierie et d’Électrification ferroviaire (RAIL ELECTR), et l’Entreprise publique de réalisation d’infrastructures ferroviaires (INFRAFER) – capitalise sur une expertise de 30 ans dans le domaine ferroviaire. Cette consolidation des compétences vise à apporter « une forte valeur ajoutée aux projets en cours de réalisation », notamment en assurant la maintenance du réseau existant et des installations futures après leur mise en service. Le groupe est déjà impliqué à travers ses filiales dans plusieurs projets stratégiques, dont la ligne ferroviaire minière Annaba-Bled El Hadba (Tébessa), la ligne Ouest Béchar – Gara Djebilet (Tindouf) et la liaison Touggourt-Hassi Messaoud. Il a également l’ambition de participer au prolongement de la ligne ferroviaire jusqu’à la wilaya de Tamanrasset, conformément aux orientations présidentielles qui insistent sur la priorité de relier cette région à partir d’Alger, avec un raccordement aux pays voisins en Afrique. Ces directives s’accompagnent d’exigences précises sur le rythme des réalisations, fixé par le président de la République au mois de décembre dernier, à plus de deux kilomètres de voies par jour, tout en respectant scrupuleusement les normes internationales de qualité.

Parallèlement au secteur ferroviaire, le Gouvernement a également présenté l’état d’avancement de la création du Groupe de Travaux Maritimes (GTM), dont l’Assemblée générale constitutive s’est tenue en septembre dernier. Cette initiative, annoncée au même moment, concrétise les décisions prises lors du Conseil des ministres du 15 juillet 2024 et formalisées par le Conseil des Participations de l’État lors de sa 187e session du 5 août. La création de ce groupe spécialisé dans la réalisation d’installations maritimes répond à un besoin stratégique pour l’Algérie, permettant de « renforcer les capacités de l’outil national de réalisation » et de « contribuer au développement des capacités concurrentielles devant les groupes mondiaux ». Cette structure est appelée à jouer un rôle central dans la mise en œuvre des grands projets structurants liés aux infrastructures portuaires du pays, un secteur considéré comme essentiel pour le développement économique et l’ouverture de l’Algérie sur les marchés internationaux. L’ambition affichée est de positionner ce groupe comme un acteur majeur, capable non seulement de répondre aux besoins nationaux mais également d’exporter son savoir-faire à l’international, notamment dans la région.

Gestion du foncier économique et réforme des marchés publics

Au-delà des infrastructures de transport, la réunion du Gouvernement a également abordé la question cruciale du foncier économique destiné à l’investissement. Les discussions ont porté sur « le processus de finalisation de la mise en œuvre du nouveau système de gestion » dans ce domaine, avec un examen détaillé des mesures prises et à prendre pour la mise en place effective de l’Agence nationale du foncier industriel, de l’Agence nationale du foncier urbain et de l’Agence nationale du foncier touristique. Ces institutions sont appelées à jouer un « rôle important » dans le renforcement de l’offre foncière destinée aux porteurs de projets d’investissement, un enjeu majeur pour la diversification économique du pays. Par ailleurs, le Gouvernement a poursuivi l’examen du projet de décret exécutif fixant les modalités d’application des règles générales relatives aux marchés publics. Ce texte vise à « établir les mécanismes opérationnels à même de garantir une mise en œuvre efficace du cadre législatif en vigueur », avec pour objectifs d’optimiser l’usage des ressources publiques et d’instaurer un cadre favorisant la transparence, la concurrence et l’équité dans l’attribution des marchés publics.

Modernisation du système des Wakfs

Enfin, la réunion a été consacrée à l’examen de la nouvelle mouture de l’avant-projet de loi relative aux Wakfs, enrichie conformément aux orientations du Président de la République édictées lors du Conseil des Ministres du 7 avril 2024. Cette réforme vise à « promouvoir et moderniser le Système des biens Wakfs » et à « créer une dynamique nouvelle » permettant de renforcer sa contribution à l’effort de développement économique et social du pays. Cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de valoriser l’ensemble des ressources nationales et de les mettre au service de la croissance économique, en adaptant des mécanismes traditionnels aux exigences du développement contemporain.

Samir Benisid

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