Violations du cessez-le-feu à Ghaza : L’Algérie appelle le Conseil de sécurité à la fermeté
Dans un contexte marqué par l’intensification des bombardements israéliens sur la bande de Ghaza, l’Algérie a pris position avec force au Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a explicitement appelé hier à « plus de fermeté face aux violations des accords de cessez-le-feu » constatées dans différents conflits à travers le monde, soulignant particulièrement la situation dramatique à Ghaza. Dans son intervention lors d’une réunion consacrée aux opérations de maintien de la paix, le diplomate algérien a critiqué sans détour « l’inaction préoccupante » du Conseil de sécurité quant à la responsabilisation des auteurs de ces violations. Cette position algérienne intervient alors que les forces d’occupation sionistes ont repris leur offensive contre Ghaza le 18 mars après une interruption de deux mois, suite à un accord de cessez-le-feu qui avait momentanément allégé les souffrances de la population palestinienne. Le bilan de cette nouvelle phase d’agression est lourd : selon les autorités sanitaires palestiniennes, 1.391 Palestiniens sont tombés en martyrs et 3.434 ont été blessés depuis la reprise des hostilités, portant le bilan total à 50.752 martyrs et 115.475 blessés depuis le début de l’offensive en octobre 2023. « Il s’agit clairement d’une question de responsabilité et sans responsabilité, de graves interrogations s’imposeraient naturellement concernant la crédibilité des opérations mandatées par l’ONU sur le terrain et concernant la crédibilité de notre conseil », a averti M. Bendjama, mettant l’accent sur l’importance de contraindre ceux qui violent les accords de cessez-le-feu à rendre des comptes. L’Algérie insiste sur le fait que ces violations « représentent non seulement un échec des accords durement obtenus et conclus, mais également un manquement aux engagements pris par la communauté internationale. » Le diplomate algérien a également plaidé pour que les opérations de maintien de la paix de l’ONU soient dotées de ressources suffisantes, notamment « d’équipements et de technologies de surveillance adéquats, afin d’améliorer leur efficacité opérationnelle dans l’exécution de leur mandat de surveillance des accords de cessez-le-feu ». Cette proposition vise à renforcer la capacité de réaction et d’intervention face aux violations constatées. Par ailleurs, l’Algérie a mis l’accent sur l’importance de renforcer les partenariats avec les acteurs régionaux pour appuyer les efforts des opérations de paix. « Le rôle des organisations régionales dans l’assistance aux opérations de paix des Nations unies pour accomplir des tâches essentielles, par exemple la surveillance du cessez-le-feu, ne saurait être surestimé », a souligné le représentant algérien, estimant que « les acteurs régionaux, tels que l’Union africaine et ses organisations sous-régionales, possèdent à la fois les capacités et la légitimité nécessaires pour soutenir les Nations unies ». Cette position algérienne s’inscrit dans un contexte où la situation humanitaire à Ghaza continue de se détériorer. L’UNRWA a mis en garde contre l’épuisement rapide des ressources humanitaires dans la bande de Ghaza, où l’aide ne parvient plus depuis que l’entité sioniste a interdit son entrée il y a plus d’un mois. Les bombardements israéliens continuent de faire des victimes quotidiennement, ciblant sans distinction civils, enfants, personnel médical et journalistes. Le Mouvement de résistance palestinien Hamas a notamment lancé un appel urgent pour sauver les enfants de Ghaza, dont le nombre de martyrs a atteint près de 18.000 depuis octobre 2023, dont 490 au cours des 20 derniers jours seulement. L’Algérie, fidèle à sa position historique de soutien à la cause palestinienne, réaffirme « son engagement à respecter les principes fondamentaux du droit international, dont le respect des accords de cessez-le-feu est une composante essentielle ».
Lyes Saïdi