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Les experts et analystes politiques dénoncent des gesticulations politiques : La Junte malienne au service d’agendas makhzeniens et extra-régionaux

La crise diplomatique qui oppose actuellement l’Algérie au Mali s’est cristallisée autour de l’incident survenu dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, lorsqu’un drone malien a été abattu après avoir violé l’espace aérien algérien. Cet événement, loin d’être isolé, s’inscrit dans une série de provocations orchestrées par la junte militaire malienne. Comme l’explique le Dr Mustapha Saïdj, analyste politique et professeur de sciences politiques et relations internationales à l’Université d’Alger, « ce qui se passe au Mali remonte à la prise de pouvoir par une institution militaire putschiste depuis 2020, qui n’a toujours pas réussi à établir une feuille de route pour la période de transition. » Il souligne dans ce sens les efforts de l’Algérie pour maintenir la stabilité dans ce contexte tendu rappelant que « la main de l’Algérie a toujours offert une main tendue vers ses frères africains, travaillant sérieusement au renforcement des relations avec les pays voisins et à la résolution des diverses crises dans la région du Sahel sans ingérence dans les affaires des États et sans permettre l’intervention d’agendas extérieurs. » Il ajoute que « l’Algérie a toujours soutenu l’unité territoriale du peuple malien », mais que « cette clique militaire putschiste a provoqué la crise avec l’Algérie pour des objectifs étroits, visant à dissimuler son absence de plan ou d’agenda pour l’avenir du pays et de la région. »

Pour Abdelaziz Rahabi, ancien ministre et diplomate algérien, « les déclarations émises par le gouvernement malien et l’Alliance des États du Sahel sont excessives, hostiles et ne correspondent pas à la réalité. » Il estime que ces déclarations « ne s’inscrivent aucunement dans la démarche d’apaisement adoptée par l’Algérie vis-à-vis de sa profondeur stratégique naturelle, que le Mali s’efforce de transformer en zone de confrontation entre grandes puissances. »

Le Dr Saïdj souligne dans ce sens, « les putschistes maliens ont impliqué le Niger et le Burkina Faso sous prétexte de l’accord tripartite visant à former un système de défense commun pour combattre le terrorisme dans la région », mais il considère que « cette alliance est fragile et n’a pas orienté sa boussole vers les véritables enjeux stratégiques. » Il affirme que « l’action du Mali au sein de l’Alliance du Sahel contre l’Algérie à ce moment précis s’inscrit dans le cadre d’un plan orchestré par le régime du Makhzen avec ses alliés pour cibler l’Algérie dans son environnement méridional, transformant ces pays en instruments aux mains des régimes hostiles à l’Algérie, dans le but de saboter les projets d’intégration et de développement dans la région. » Il  confirme que « la décision de l’Algérie de fermer son espace aérien au Mali et de rappeler ses ambassadeurs s’inscrit dans le cadre des normes diplomatiques et souveraines établies. » Cette escalade s’inscrit dans un contexte régional complexe, avec la présence croissante des mercenaires russes de Wagner, l’implication grandissante des Émirats arabes unis, les interférences du Maroc qui opère un rapprochement avec Bamako, et désormais l’entrée en scène de Sadat, une société militaire privée turque fournissant des drones au Mali. Comme le souligne Rahabi, « le Mali porte une lourde responsabilité dans la persistance des tensions dans notre région, ainsi que dans la mise en péril de sa sécurité et de sa stabilité. » L’incident du drone illustre la « tolérance zéro » adoptée par l’Algérie face à toute menace transfrontalière, confirmant « la grande vigilance et la disponibilité permanente des unités de l’Armée nationale populaire à préserver les frontières terrestres, aériennes et navales de toute menace portant atteinte à la souveraineté nationale. »

Chokri Hafed

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