Envolée des prix des véhicules: Le Gouvernement veut tordre le cou à la spéculation
Un nouveau dispositif pour lutter contre la flambée des prix des véhicules neufs vient d’être mis en place par les autorités Le ministre de l’Industrie, M. Sifi Ghrieb, a présidé hier une réunion de coordination interministérielle au siège du ministère. Cette rencontre avait pour objectif de finaliser le lancement d’une plateforme numérique de surveillance dédiée à la vente des véhicules fabriqués en Algérie. Selon un communiqué du ministère de l’Industrie, »la réunion s’est déroulée en présence de représentants de plusieurs départements ministériels et organismes concernés, notamment le ministère de l’Industrie, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, le ministère de la Justice, le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, ainsi que des responsables du Commandement de la Gendarmerie nationale ». La réunion a également permis d’évaluer la mise en œuvre des recommandations issues d’une première rencontre tenue deux jours plus tôt, le 7 avril 2025. Cette précédente session avait été consacrée à l’étude des mesures répressives d’urgence susceptibles de contrer efficacement le phénomène de spéculation, particulièrement celui observé autour du modèle « Doblo Panorama » de la marque italienne Fiat. Le ministre de l’Industrie a réitéré à cette occasion « l’engagement ferme de l’État, à travers l’ensemble de ses institutions, à protéger les consommateurs contre les pratiques des lobbies de courtage et de spéculation, et à garantir la transparence des transactions sur le marché automobile », souligne le communiqué. Cette initiative intervient dans un contexte où le marché automobile est fortement perturbé par des pratiques spéculatives, touchant particulièrement certains modèles produits localement. Le cas le plus emblématique est celui du Fiat Doblo Panorama, véhicule utilitaire polyvalent fabriqué à l’usine de Fiat à Oran. Vendu par le constructeur à 340 millions de centimes, ce modèle se retrouve proposé sur le marché de l’occasion à des prix atteignant parfois 600 millions de centimes, soit près du double de sa valeur initiale.
Cette démarche gouvernementale vise à répondre à une situation devenue préoccupante ces derniers mois. En effet, la multiplication des annonces de revente à des prix exorbitants a alerté les autorités. Ce phénomène s’explique en partie par un déséquilibre persistant entre l’offre et la demande, ainsi que par des stocks limités qui ne permettent pas de satisfaire pleinement les besoins du marché.
Le lancement de cette plateforme de surveillance représente une première étape concrète dans la lutte contre ces pratiques spéculatives. L’objectif est de permettre un meilleur suivi des transactions et une plus grande transparence dans la chaîne de distribution des véhicules neufs fabriqués localement. Les autorités espèrent ainsi limiter les possibilités de revente à des prix gonflés artificiellement et stabiliser progressivement le marché.
L’initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de développement de l’industrie automobile nationale, secteur considéré comme prioritaire par les pouvoirs publics algériens. La production locale de véhicules, notamment à travers l’usine Fiat d’Oran, est vue comme un moyen de réduire la dépendance aux importations tout en créant des emplois et du transfert de technologie. Ce n’est pas la première fois que les autorités prennent les mesures pour lutter contre cette forme de spéculation. En 2023, les autorités avaient signifié aux notaires un gel des actes de revente des véhicules neufs.
Chokri Hafed
