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Un accord signé hier entre la Sonarem et le Pr. Karim Zaghib : Lithium, un enjeu de souveraineté énergétique

L’Algérie recourt à l’expertise des experts de renommée mondiale et notamment aux experts de sa diaspora pour développer sa filière lithium. Un mémorandum d’entente a été signé hier à Alger dans ce sens. Comme l’indique un communiqué du ministère de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, cet accord a été conclu entre l’Office national de recherche géologique et minière (ORGM), représentant le groupe Sonarem, et le professeur Karim Zaghib, expert international dans le domaine des batteries lithium-fer-phosphate (LFP) et du stockage de l’énergie. La cérémonie s’est déroulée sous la présidence du ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, en présence de plusieurs hauts responsables du secteur. Ce mémorandum vise à « définir le cadre de la coopération scientifique et technique entre les deux parties en vue de concrétiser un projet stratégique intégré comprenant la valorisation des ressources minières nationales (LFP), en passant par les étapes de fabrication et de transformation chimique jusqu’à la production locale de cellules de batteries LFP, conformément aux normes internationales ». Le projet s’articule autour de quatre étapes majeures : « la création d’une unité dédiée à la gestion du projet lithium, le lancement d’un partenariat technique direct avec le professeur Zaghib à travers un contrat de consultation fixant les missions, les objectifs et l’agenda de mise en œuvre, la réalisation d’études de faisabilité technique, économique et environnementale des différentes composantes du projet, y compris des unités de traitement et de transformation du phosphate extrait de la mine de Djebel Onk (wilaya de Tébessa), et ce avant le passage à l’étape de la fabrication des substances actives dont la cathode, et le développement de la chaîne de valeur liée aux batteries tout en respectant les normes environnementales et en valorisant les sous-produits ». Lors de cette cérémonie, M. Arkab a souligné que cet accord « reflète la volonté de l’État de créer une industrie nationale basée sur le savoir et la maîtrise technologique, à travers des partenariats de qualité avec les compétences algériennes établies à l’étranger », ajoutant que « le projet s’inscrit dans le cadre de la vision gouvernementale visant à concrétiser la souveraineté énergétique et la transition vers une économie verte et durable ». De son côté, le professeur Zaghib s’est dit fier de contribuer à cette « démarche nationale ambitieuse », mettant à disposition son expertise de plus de trente ans dans les technologies de stockage d’énergie, tout en insistant sur l’importance de la formation et du développement d’un tissu industriel compétitif. Le PDG du groupe Sonarem a qualifié ce mémorandum de « pas qualitatif vers l’édification d’une base industrielle nationale de fabrication des batteries, allant de la ressource minière au produit technologique final », réaffirmant « le plein soutien du groupe à toutes les étapes de ce projet stratégique, à travers la mobilisation des moyens humains et logistiques et le renforcement de la coopération avec les partenaires industriels ». Cette initiative s’inscrit dans un contexte prometteur, alors que les premiers résultats d’exploration menés en collaboration avec le groupe chinois Ganfeng Lithium Group dans les wilayas de Tamanrasset et In Guezzam ont révélé non seulement des gisements potentiels de lithium mais également d’autres ressources précieuses comme le wolfram, le tungstène, le nobélium et le tantale. Dans un marché mondial où le lithium, surnommé « l’or blanc », joue un rôle crucial dans la transition énergétique, l’Algérie cherche à se positionner stratégiquement. Ce métal est devenu essentiel pour de nombreux secteurs industriels et médicaux, particulièrement pour la fabrication de batteries pour véhicules électriques et de composants pour les technologies de l’information. Face à des réserves mondiales estimées à plus de 53 millions de tonnes, principalement réparties entre l’Amérique latine et la Chine (cette dernière contrôlant plus de 85% du raffinage des terres rares), l’Algérie entend développer sa propre filière, garantissant ainsi son indépendance économique et énergétique tout en s’affirmant comme un acteur clé de la transition écologique mondiale.

Sabrina Aziouez

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