Protection des plus jeunes face aux cybermenaces : Saâdaoui plaide pour la promotion du contenu local
Dans un contexte mondial où le numérique s’impose comme une composante essentielle de l’apprentissage, l’Algérie intensifie ses efforts pour protéger sa jeunesse contre les menaces cybernétiques tout en affirmant sa souveraineté numérique. C’est dans ce contexte que le ministre de l’Éducation nationale, Mohammed Seghir Sadaoui, a présidé hier une Journée d’information et de sensibilisation sur la cybersécurité destinée aux élèves du cycle primaire au Lycée Mohamed-Hadjeres à Mohammadia (Alger). Organisé par l’Agence de la sécurité des systèmes d’information en collaboration avec plusieurs secteurs, cet événement s’est déroulé en présence du ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, ainsi que du Directeur général de l’Agence, le Général Abdeslam Belghoul. Lors de son allocution, le ministre de l’Éducation nationale a souligné que « cet événement consacré à un sujet très important en direction des élèves vise à protéger la génération montante des menaces cybernétiques et à la sensibiliser aux dangers de cet espace numérique ». Le ministre a mis en avant « la grande importance accordée par le secteur à l’ancrage de la culture de la cybersécurité et ses efforts pour l’intégrer dans les programmes scolaires, au regard du rôle désormais essentiel de la technologie dans l’acquisition des connaissances », ajoutant qu’il est nécessaire de « sécuriser son utilisation pour garantir à nos enfants un accès sûr à l’espace cybernétique ». Dans une déclaration qui souligne les ambitions du pays en matière de souveraineté numérique, Sadaoui a plaidé pour « la création d’un contenu national capable de concurrencer les contenus étrangers », tout en invitant les établissements nationaux à « adhérer à cette démarche visant à protéger notre société ».
Faire confiance à nos jeunes créateurs
Cette position reflète une préoccupation croissante des autorités face à l’influence des contenus numériques étrangers sur la jeunesse du pays, notamment dans le domaine éducatif. Le ministre de l’Économie de la connaissance a renforcé ce message en évoquant l’existence d’un « contenu alternatif développé par nos entreprises et nos jeunes, qui a besoin de notre confiance et de notre soutien pour qu’il puisse, progressivement, remplacer le contenu étranger qui est hors de contrôle et présente un risque pour nos enfants et notre avenir ». Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large visant à développer un écosystème numérique national souverain, capable de répondre aux besoins spécifiques du système éducatif national tout en respectant les valeurs et traditions du pays. Ouadah a également souligné l’engagement des start-up nationales à « acquérir et maîtriser les dernières avancées technologiques pour relever les défis actuels et faire face aux risques potentiels », affirmant que « les start-up sont pleinement mobilisées pour accompagner cette initiative, en œuvrant à remplacer les plateformes mondiales dominantes par une plateforme algérienne garantissant un contenu conforme à nos traditions et à même de protéger notre société ». L’enjeu est de taille pour l’Algérie qui, comme de nombreux pays, fait face au défi de la transformation numérique de son système éducatif tout en préservant sa souveraineté dans ce domaine stratégique. Le Lieutenant-colonel Nassim Boubertekh, chargé d’information à l’Agence de la sécurité des systèmes d’information, a précisé que cette journée s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de la sécurité des systèmes d’information, à laquelle « les hautes autorités du pays et le haut commandement de l’Armée nationale populaire accordent un intérêt particulier ». L’initiative, qui cible notamment les élèves du primaire, y compris ceux à besoins spécifiques, vise à « leur inculquer, dès le plus jeune âge, la culture de la cybersécurité et à les encourager à s’intéresser aux technologies numériques ». Cette sensibilisation précoce constitue un pilier fondamental de la stratégie nationale en matière de cybersécurité et de souveraineté numérique. Des journées similaires sont prévues les 19 et 26 avril pour les cycles moyen et secondaire, avec une extension progressive à d’autres wilayas du pays. Cette campagne nationale témoigne de la volonté des autorités de construire une véritable souveraineté numérique à travers l’éducation et la formation des nouvelles générations, considérées comme les futurs acteurs et défenseurs de l’indépendance technologique du pays.
Lyna Larbi