Face aux attaques multiformes : Appel à un front médiatique uni pour défendre l’image de l’Algérie
La ville d’Oran a accueilli jeudi la première rencontre régionale des journalistes et professionnels des médias nationaux, un événement majeur qui s’inscrit dans une dynamique de renouveau du secteur de la communication en Algérie. Cette rencontre, présidée par le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, a rassemblé près de 500 participants issus de 17 wilayas des régions de l’Ouest et du Sud-Ouest du pays, ainsi que des représentants de la Direction générale de la communication de la Présidence de la République et des responsables de plusieurs institutions médiatiques. Dans un contexte marqué par la multiplication des défis médiatiques et la transformation numérique, cette initiative vise à renforcer le rôle des médias nationaux face aux campagnes hostiles ciblant l’Algérie. Au cœur des discussions, l’appel à constituer « un front médiatique uni » pour défendre l’image du pays a dominé les débats. Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Communication a réaffirmé avec conviction l’importance de cette unité médiatique face aux attaques multiformes dont l’Algérie fait l’objet. « Ce front, sans distinction entre médias publics et privés, constituera un rempart contre toutes les campagnes hostiles visant l’Algérie, menées à travers les médias étrangers et les réseaux sociaux », a souligné Mohamed Meziane, exprimant sa confiance dans la capacité de la famille médiatique nationale à assumer pleinement sa responsabilité dans la défense du pays et de son image. Le ministre a par ailleurs insisté sur la nécessité de « préserver la crédibilité dont jouit la presse algérienne sur la scène internationale », rappelant que celle-ci « n’a jamais dévié des positions de l’État algérien et a toujours défendu les causes justes ». Cette rencontre s’est articulée autour de quatre ateliers thématiques portant sur le nouveau cadre législatif régissant le secteur de la communication et la déontologie, l’état de la presse face aux défis de l’intelligence artificielle et des technologies 5G, la communication institutionnelle et son rôle dans la promotion de l’image de l’Algérie, ainsi que la formation spécialisée et continue dans le domaine des médias.
L’importance de la communication institutionnelle
L’un des temps forts de cet événement a été l’atelier consacré à la communication institutionnelle, durant lequel le ministre a mis l’accent sur le rôle fondamental des chargés de communication dans la valorisation des institutions qu’ils représentent. « S’ils ne remplissent pas correctement cette mission, ils laissent la voie libre à des personnes ou des plumes mal intentionnées qui véhiculeront des informations erronées », a-t-il affirmé, ajoutant qu’un manquement dans l’exercice de cette fonction peut entraîner une « désintégration de la communication » et la prolifération de rumeurs portant atteinte à l’image des institutions et du pays. Mohamed Meziane a également appelé les journalistes à faire preuve de rigueur dans la vérification des informations et à éviter les sources douteuses, particulièrement celles provenant des réseaux sociaux. À ce sujet, il a souligné la nécessité d’être vigilant face à certaines sources suspectes, notamment sur les plateformes numériques, qui sont des espaces où « nous devons être vigilants, car nous connaissons la provenance de certaines informations qui peuvent nuire à la sécurité de l’État et à la société ». Au terme de cette journée de travail et de réflexion, de nombreuses recommandations ont émergé des différents ateliers. Parmi les propositions phares figure la création d’une haute autorité nationale dédiée à la communication institutionnelle, avec un budget adapté à la transition numérique. Les participants ont également appelé à renforcer la protection juridique et sociale des journalistes, à adopter un texte organisant le statut particulier du journaliste et à élaborer des textes d’application relatifs à la création d’un fonds de soutien à la presse sous toutes ses formes. La formation aux nouvelles technologies, notamment à l’intelligence artificielle, a été identifiée comme un axe prioritaire, de même que la création d’un Conseil de déontologie des médias et le renforcement de la coopération entre les médias et les universités. Cette rencontre d’Oran marque le début d’une série de consultations qui se poursuivront dans d’autres régions du pays. Dans son discours de clôture, le ministre a annoncé que les prochaines étapes se dérouleront à Constantine, Ouargla et Alger, avec l’objectif de compiler l’ensemble des propositions dans un rapport final qui sera présenté au Président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier prendra les décisions qu’il jugera adéquates le 3 mai prochain, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Le ministre a conclu en rappelant les positions du président de la République, qui « a toujours exprimé toute son affection, son estime et son respect envers la famille médiatique », et en appelant l’ensemble des professionnels du secteur à œuvrer pour améliorer leur performance professionnelle.
Chokri Hafed