Tebboune : » L’Algérie n’acceptera pas que le dossier de la mémoire soit sujet au déni »
Le président Tebboune a affirmé avec force que « l’Algérie n’accepte – absolument pas – que le dossier de la mémoire soit sujet à l’oubli et au déni. » Cette position reflète la conviction profonde que la reconnaissance des crimes coloniaux est une condition nécessaire à l’établissement de relations apaisées et équilibrées entre l’Algérie et la France.
L’Algérie commémore aujourd’hui la Journée nationale de la mémoire qui coïncide avec le 80ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945, un moment charnière dans l’histoire de la lutte pour l’indépendance nationale. Ces tragiques événements, qui ont coûté la vie à plus de 45 000 Algériens, marquent un tournant décisif dans la résistance contre la colonisation française et préfigurent le déclenchement de la guerre de libération nationale neuf ans plus tard. Le 8 mai 1945, alors que l’Europe célébrait la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Algériens manifestaient pacifiquement pour réclamer leur indépendance. Ces manifestations, organisées dans plusieurs villes dont Sétif, Guelma et Kherrata, furent réprimées dans le sang par les autorités coloniales françaises. Cette répression sauvage révéla au grand jour le visage monstrueux de la barbarie coloniale.
Dans son message à la nation à l’occasion de la Journée nationale de la mémoire, le président Abdelmadjid Tebboune a souligné la dimension historique de cet anniversaire : « Le peuple algérien célèbre fièrement le 8 mai, anniversaire d’un soulèvement populaire décisif qui, après des décennies de luttes du mouvement national, a marqué un tournant historique crucial… et la transition vers le front de la lutte armée, devenue la seule voie possible pour se libérer d’un colonialisme sanglant. »
Un devoir de mémoire imprescriptible
Pour l’Algérie, la préservation de cette mémoire collective constitue un pilier essentiel de l’identité nationale. Le président Tebboune a affirmé avec force que « l’Algérie n’accepte – absolument pas – que le dossier de la mémoire soit sujet à l’oubli et au déni. » Cette position reflète la conviction profonde que la reconnaissance des crimes coloniaux est une condition nécessaire à l’établissement de relations apaisées et équilibrées entre l’Algérie et la France.
Le chef de l’État a également rappelé que « la commémoration de ce douloureux anniversaire, dans un esprit de fidélité à nos ancêtres qui ont enduré des horreurs et des tragédies destructrices pour l’homme et la terre, est une manifestation de constance dans la préservation du legs des martyrs. » Cette commémoration vise à transmettre aux nouvelles générations les valeurs de sacrifice et d’engagement qui ont permis à l’Algérie de recouvrer son indépendance.
De la résistance au développement national
Le message présidentiel établit un lien direct entre les luttes du passé et les défis du présent. « L’Algérie souveraine, fière et victorieuse construit l’édifice de son présent et aspire, avec détermination et action, à davantage de développement durable, » a déclaré le président Tebboune, soulignant ainsi que l’indépendance politique acquise au prix du sang doit être consolidée par une indépendance économique et un développement inclusif.
Face aux défis contemporains, le président a réaffirmé la résilience du peuple algérien : « Le peuple algérien qui a forgé hier des gloires à partir des souffrances et des sacrifices, ne sera pas arrêté dans sa marche par la difficulté des défis, et redoublera de détermination face à ceux qui s’opposent à nos principes et à l’indépendance de notre décision nationale. »
La commémoration du 8 mai 1945 participe activement à la construction d’une conscience nationale partagée. Comme l’a souligné le Président Tebboune, ces événements « ancrent dans la conscience la nature de l’identité nationale, dont la profondeur s’est formée et les traits se sont cristallisés à travers les résistances, les luttes et les combats de générations reliées par des ponts de communication et unies par l’amour de la patrie. »
À travers tout le pays, des cérémonies officielles, des colloques académiques et des activités culturelles sont organisés pour honorer la mémoire des martyrs et réaffirmer l’attachement des Algériens aux valeurs de liberté et de dignité. Le président a rappelé que ces manifestations du 8 mai 1945 ont « authentiquement exprimé l’attachement du peuple algérien à la liberté, à la dignité et à la fierté. » Dans sa conclusion, le Président Tebboune a exprimé sa confiance dans la capacité du peuple algérien à poursuivre sa marche vers le progrès, fort des leçons tirées de son histoire. Il a évoqué la « stratégie de mise de notre économie sur une nouvelle trajectoire d’investissement judicieux dans les immenses ressources de l’Algérie » et l’objectif d’élévation « des niveaux de bien-être du peuple algérien, qui a triomphé par son génie des difficultés à chaque étape. »
Ainsi, le 8 mai 1945 demeure non seulement un douloureux souvenir, mais aussi une source d’inspiration pour l’Algérie contemporaine, déterminée à préserver son indépendance et à construire un avenir prospère pour tous ses citoyens.
Hocine Fadheli