Coup d’État en Guinée : Les ministres interdits de quitter le territoire
Les putschistes guinéens qui ont capturé le président Alpha Condé et annoncé la dissolution des institutions après un coup d’Etat largement condamné par la communauté internationale.
Le Lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, qui a pris le pouvoir en République de Guinée, dimanche, a décidé, hier, d’interdire les « anciens ministres et présidents d’Institutions » de sortir du territoire. »Un déplacement hors de nos frontières ne sera pas autorisé pendant la transition. Tous vos documents de voyage et vos véhicules de fonction doivent être remis au secrétariat de vos anciens départements », a déclaré Colonel Mamady Doumbouya lors d’une conférence tenue avec les anciens dignitaires au Palais du peuple, hier.Ce dernier a rassuré qu’aucun règlement de comptes ne sera opéré. »Nous voulons une Guinée réconciliée avec elle-même », a-t-il promis. « Il n’y aura aucun esprit de haine, ni de vengeance. Il faut dire qu’il n’y aura pas de chasse aux sorcières mais la justice sera la boussole qui orientera chaque citoyen guinéen », a-t-il martelé.Il a aussi annoncé la levée du couvre-feu et a rassuré les Guinéens qu’il n’y aura pas de chasses aux sorcières au lendemain de ce coup d’Etat qui a renversé le président Alpha Condé.Dans son discours, le colonel Doumbouya a aussi dénoncé le mal causé par les élites. »Nous allons poser les bases d’une Transition sous le signe de l’espérance », a-t-il promis. Il a souligné qu’il voudrait lacer la transition qui s’ouvre sous le signe de l’espérance et d’une Guinée nouvelle, réconciliée avec elle-même, avec tous les fils du pays.
Pour se faire, « un gouvernement d’union nationale sera mise en place pour conduire la transition », a annoncé le colonel Mamady, ajoutant que le Comité de transition entend rassurer les partenaires économiques et financiers de la poursuite normale des activités dans le pays.A la fin de cette phase transitoire dont le délai n’a pas été fixé, il y aura « les bases d’une nouvelle ère en matière de gouvernance, de sécurité et de développement économique », a-t-il projeté.
Le Comité national du rassemblement et du développement a annoncé hier la réouverture des frontières aériennes.Une réouverture concerne les « vols commerciaux et humanitaires uniquement », selon un communiqué relayé lundi par des médias locaux. »Toutes les compagnies aériennes peuvent reprendre leurs activités aériennes sous réserve de se soumettre à la procédure administrative en la matière », a précisé le CNRD.Dans la foulée de leur prise de pouvoir, les militaires avaient pris une batterie de mesures, dimanche, dont la fermeture des frontières terrestres et aériennes et l’instauration d’un couvre-feu à partir de 20 heures.Le Lieutenant-colonel Mamady Doumbouya a demandé aux militaires de l’armée guinéenne à l’unité afin de répondre aux aspirations légitimes du peuple guinéen, les invitant à rester dans les casernes et à continuer leurs activités quotidiennes.Par ailleurs, il a expliqué les raisons de la prise du pouvoir, en évoquant la situation socio-politiques du pays, le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice, le piétinement des droits des citoyens, le non-respect des principes démocratiques, la politisation à outrance de l’administration publique, la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique.
Un ancien légionnaire formé en Israël
Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya est un ancien légionnaire de l’armée française. Il a regagné la Guinée en 2011, d’abord comme formateur au camp du km36 dans la périphérie de Conakry, la capitale. Puis à Kindia, à 135km de Conakry.C’est Alpha Condé qui le propulse à la tête des forces spéciales guinéennes en 2018.
Selon un communiqué du groupe à l’origine du coup de force en Guinée, c’est un officier breveté de l’Ecole de guerre.Selon la même source, il a aussi accompli, entre autres, la formation de spécialiste en protection opérationnelle à l’Académie de Sécurité Internationale au sein de l’entité sioniste.
R.I. avec agences