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Tous ses biens et personnels transférés à la Wilaya d’Alger: L’OREF officiellement dissous

Cette décision majeure marque la fin d’une institution qui gérait depuis 1995 l’un des espaces les plus emblématiques de la Capitale.

L’Office Riadh El-Feth (OREF) n’existe plus en tant qu’entité administrative autonome. Le décret exécutif n°25-148 du 2 juin 2025, publié dans le Journal Officiel n°34, officialise la dissolution de cet établissement public créé il y a trente ans et organise le transfert intégral de son patrimoine, de ses obligations et de son personnel vers la Wilaya d’Alger. Cette décision majeure, signée par le Premier ministre Mohamed Ennadir Larbaoui, marque la fin d’une institution qui gérait depuis 1995 l’un des espaces les plus emblématiques de la Capitale. Le décret exécutif met fin aux dispositions du décret n°95-47 du 5 février 1995 qui avait réaménagé les statuts de l’Office Riadh El-Feth et organisé son fonctionnement durant trois décennies. Cette dissolution s’inscrit dans une logique de rationalisation administrative et de transfert des compétences vers les collectivités locales, conformément aux orientations gouvernementales de décentralisation et d’optimisation de la gestion publique.

L’opération de transfert revêt une ampleur considérable puisqu’elle concerne « l’ensemble des biens, droits, obligations, personnels et moyens de toute nature » de l’OREF vers la Wilaya d’Alger. Cette transmission patrimoniale globale nécessite la mise en place d’un dispositif administratif complexe pour garantir la continuité du service public et la préservation des actifs transférés. Le décret prévoit ainsi l’établissement d’un inventaire quantitatif, qualitatif et estimatif de tous les biens concernés, dressé selon les procédures légales en vigueur par une commission ad hoc spécialement constituée à cet effet.

Cette commission tripartite sera composée de membres désignés conjointement par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, le ministre des Finances et le ministre de la Culture et des Arts. L’inventaire établi par cette commission devra ensuite recevoir l’approbation formelle par arrêté conjoint de ces trois ministères, attestant ainsi de la régularité et de l’exhaustivité de l’opération de transfert. Parallèlement à cet inventaire, un bilan de clôture contradictoire sera établi pour déterminer la valeur précise de tous les éléments patrimoniaux objets du transfert.

Le sort du personnel constitue un aspect crucial de cette dissolution. Le décret garantit explicitement que « les droits et obligations du personnel transféré à la Wilaya d’Alger demeurent régis par les dispositions légales qui leur étaient applicables » au moment de la publication du texte officiel. Cette protection statutaire s’appliquera jusqu’à la finalisation complète de l’opération de transfert, créant ainsi une période transitoire sécurisante pour les employés concernés. L’ensemble de cette procédure de transfert doit être achevée dans un délai maximal de six mois après la constitution de la commission ad hoc, imposant un calendrier précis aux différents acteurs impliqués.

Au-delà des aspects administratifs et patrimoniaux, le décret souligne une responsabilité environnementale majeure qui incombera désormais à la Wilaya d’Alger. L’ancienne tutelle de l’OREF sur « les espaces forestiers et les ressources biologiques » de ce site exceptionnel de la capitale sera transférée aux services wilayaux, qui devront assurer « la préservation et la protection » de ces espaces naturels conformément à la législation environnementale en vigueur. La dissolution de l’OREF s’inscrit dans une démarche plus large de modernisation de la Capitale. En transférant les prérogatives de cet office vers la collectivité locale, les autorités entendent améliorer l’efficacité de la gestion des espaces publics tout en renforçant les capacités d’intervention des wilayas.

L’application de ce décret nécessitera une coordination étroite entre les différents ministères concernés et la Wilaya d’Alger pour garantir une transition fluide et préserver la continuité des services rendus aux citoyens.

Salim Amokrane

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