15e édition du Festival national du théâtre comique : 7 troupes en compétitions pour la « Grappe d’or »
Médéa vibrerau rythme du rire et de la création théâtrale avec l’ouverture lundi soir de la 15e édition du Festival national du théâtre comique, et qui se poursuivra jusqu’au 4 juillet. Cette manifestation culturelle majeure revient cette année avec une ambition renouvelée et un programme élargi qui dépasse le cadre traditionnel de la compétition pour embrasser une dimension sociale et pédagogique inédite.
Le commissaire du festival, Said Benzergua, a présenté dimanche lors d’un point de presse les grandes orientations de cette édition anniversaire, placée sous le slogan évocateur « Médéa : 100 ans de théâtre ». Selon lui, cette 15e édition se distingue par son approche novatrice, marquée par « l’ouverture du théâtre sur le monde extérieur et l’accompagnement des jeunes talents ». L’une des innovations marquantes de cette édition réside dans l’élargissement géographique et social du festival. Contrairement aux précédentes éditions qui se concentraient principalement sur les représentations en compétition, le programme 2025 propose une programmation décentralisée ambitieuse. Des spectacles théâtraux spécialement conçus pour le jeune public seront organisés dans neuf communes de la wilaya : Ksar-el-Boukhari, Tablat, Djouab, Ouled Hellal, Berrouaghia, Beni-Slimane, Saneg, Azziz et Chellalet-El-Adhaoura. L’engagement social du festival se manifeste également à travers une programmation spécifique destinée aux publics en situation de vulnérabilité. Les pensionnaires des centres pour personnes aux besoins spécifiques de Tamesguida, Beni-Slimane et Boughezoul bénéficieront de représentations adaptées, animées par de jeunes comédiens. Cette initiative s’étend aux établissements de rééducation relevant du secteur de la justice, localisés à Boughezoul et Berrouaghia, démontrant ainsi le potentiel thérapeutique et éducatif de l’art théâtral.
La dimension formatrice de cette édition se concrétise particulièrement à travers l’organisation d’ateliers de formation en mono-comédie, une forme théâtrale exigeante où un seul interprète porte l’ensemble du spectacle. Ces sessions de formation visent à doter les jeunes talents des « connaissances nécessaires pour monter leur propre pièce et pouvoir ainsi se produire sur scène », selon les explications de Said Benzergua. Cette approche pédagogique répond à un besoin réel du secteur théâtral algérien, qui cherche à renouveler ses formes d’expression et à encourager l’émergence de nouvelles voix artistiques.
Au cœur du festival, la compétition officielle rassemble sept productions théâtrales en lice pour la prestigieuse « Grappe d’Or », prix du meilleur spectacle. Le théâtre régional Abderrahmane Bouguermouh de Béjaïa présente « Wa akhiren » (Enfin), tandis qu’Adrar propose « Ed-Doub » (l’Ours) produite par l’association « Massini ». Souk-Ahras participe avec « Khems Ensa wa araba » (Cinq femmes et un chariot) du théâtre régional Mustapha Kateb, et Jijel présente « Khoutoubate Kelb » (Noces de chien), réalisée par la Maison de la culture et des arts en collaboration avec l’association « Tiziri ».
La compétition s’enrichit également des propositions de Sétif avec « EL-Ain Bel Ain » (Œil pour œil) de l’association culturelle et de musique classique, de Guelma avec « En-Nisf El-Akher » (l’Autre moitié) de l’association culturelle et du théâtre « El-Moutalate el waki », et enfin de Médéa même avec « El-Warta » (Embarras) de l’association « Chabab wa Founoune » de Tablat. Au-delà de la compétition, cette 15e édition rendra hommage au parcours du journaliste-écrivain Ammar-Yezli, reconnaissance qui souligne les liens étroits entre littérature, journalisme et création théâtrale dans le paysage culturel algérien. Cet hommage s’inscrit dans la tradition du festival de célébrer les figures marquantes de la culture nationale.
M.S.