Le FMI salue les réformes économiques : L’Algérie est « sur la bonne voie »
Le Fonds monétaire international a exprimé lundi sa satisfaction concernant les efforts de diversification économique entrepris par l’Algérie, saluant les réformes engagées notamment dans le domaine de l’investissement. Lors d’une conférence de presse tenue à Alger, Charalambos Tsangarides, chef de la mission du FMI en Algérie, a souligné que le pays était « sur la bonne voie » dans sa stratégie de transformation économique.
« Les efforts que déploient les autorités algériennes pour diversifier l’économie et améliorer le climat d’affaires pour stimuler l’investissement privé sont à saluer », a déclaré M. Tsangarides, précisant que les réformes engagées dans le domaine de l’investissement « ont commencé à porter leurs fruits ». Le représentant du FMI a mis en avant plusieurs initiatives gouvernementales concrètes, citant notamment « la création d’un guichet unique pour l’accès au foncier, les efforts visant à aligner les exportations sur les normes internationales et la promotion du commerce en ligne ».
L’absence d’endettement extérieur de l’Algérie a particulièrement retenu l’attention du responsable international, qui a souligné que « très peu de pays, de par le monde, sont dans la situation de faible recours à l’endettement ». Cette situation financière saine constitue un atout majeur pour le pays dans sa démarche de développement économique autonome.
Le FMI s’est également félicité de la poursuite de la mise en œuvre de la loi monétaire et bancaire promulguée en 2023, ainsi que de « l’amélioration de la gestion de la liquidité et le renforcement des capacités en matière de prévision macroéconomique et d’analyse des politiques ». M. Tsangarides a salué « les récentes réformes de la gouvernance et les efforts continus visant à renforcer le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ainsi qu’à accroître la transparence et la responsabilité dans le secteur public ».
Les progrès réalisés dans l’application de la loi organique budgétaire de 2018 ont aussi été notés avec satisfaction, de même que la création au sein du ministère des Finances d’une unité chargée de superviser les entreprises publiques et de renforcer la gestion des risques budgétaires.
Sur le plan macroéconomique, les performances algériennes témoignent d’une résilience remarquable. L’activité hors hydrocarbures a maintenu son dynamisme en 2024 avec une croissance de 4,2%, confirmant les efforts de diversification économique du pays. La croissance globale s’est établie à 3,6% en 2024, portée par cette dynamique des secteurs non pétroliers qui « restaient dynamiques » selon les termes du chef de mission.
« Les perspectives à l’interne sont globalement positives », a souligné M. Tsangarides, anticipant une reprise progressive de la production d’hydrocarbures qui devrait soutenir la croissance en 2025. Cette amélioration s’inscrit dans le contexte de la levée graduelle des mesures de réduction de la production décidées par l’Opep+, offrant de nouvelles perspectives au secteur énergétique algérien.
Les indicateurs financiers reflètent cette stabilité économique. Les réserves de change sont « restées conséquentes » en 2024 à 67,8 milliards de dollars, couvrant environ 14 mois d’importations, garantissant ainsi une sécurité financière appréciable. L’inflation a connu une « forte » diminution, passant de 9,3% en 2023 à 4,1% en 2024, principalement grâce à une progression plus faible des prix des denrées alimentaires. Cette tendance baissière devrait se poursuivre, l’inflation devant rester modérée en 2025.
Malgré les incertitudes au niveau mondial, les perspectives économiques pour l’Algérie à court terme demeurent « positives » selon le FMI. Cette évaluation encourageante témoigne de la pertinence des réformes structurelles entreprises par les autorités algériennes et de leur capacité à maintenir un cap de développement équilibré dans un environnement international complexe. Amar Malki