CAN-2025 (Dames): Les Vertes à 90 minutes de l’histoire

La sélection nationale féminine de football algérienne se trouve à un tournant décisif de son parcours continental.

Ce jeudi à 17h00, les coéquipières de Belloumou affronteront leurs homologues tunisiennes lors de la deuxième journée de la phase de groupes de la Coupe d’Afrique des nations CAN-2024, décalée à 2025, avec un objectif clair : décrocher une qualification historique aux quarts de finale. Cette rencontre du groupe B revêt une importance capitale pour l’Algérie, qui n’a jamais franchi le cap du premier tour lors de ses cinq précédentes participations en 2004, 2006, 2010, 2014 et 2018. Forte de sa victoire inaugurale face au Botswana dimanche dernier sur le score de 1-0, grâce à un but de Ghoutia Karchouni, sociétaire de l’Inter Milan, dès la dixième minute, l’équipe nationale aborde cette confrontation avec la confiance d’un groupe qui a su entamer le tournoi du bon pied. Le staff technique dirigé par Farid Benstiti a intensifié la préparation avec un passage au régime biquotidien, effectuant deux séances d’entraînement mardi, la première en salle de musculation le matin et la seconde l’après-midi sur le terrain annexe du complexe olympique. Cette montée en puissance témoigne de la volonté collective de confirmer la belle entame face à une équipe tunisienne acculée après sa lourde défaite inaugurale face au Nigeria (3-0).

La Tunisie, qui dispute sa troisième participation à la CAN féminine, arrive dans cette confrontation le dos au mur mais avec des arguments solides. Les Tunisiennes ont validé leur qualification pour cette phase finale en franchissant deux tours éliminatoires avec autorité, écrasant d’abord le Niger sur un score cumulé de 12-1 (7-0 à l’aller à Radès, puis 5-1 à Niamey), avant de surclasser le Congo-Brazzaville avec un total de 6-3 sur l’ensemble des deux matchs (5-2 à l’extérieur, 1-1 à domicile). Cette dynamique positive avant le tournoi contraste avec leur entrée en matière ratée face aux Super Falcons, mais elle illustre le potentiel d’une équipe capable de réagir.

Sur le plan de l’effectif algérien, l’attaquante Aïcha Hamideche, évoluant à Abou Dhabi aux Émirats arabes unis, a réintégré le groupe après s’être rétablie de sa blessure et a participé à l’entraînement collectif, apportant une option offensive supplémentaire au sélectionneur. En revanche, Naïma Bouhani reste incertaine, continuant de suivre un programme spécifique et se limitant à quelques exercices en solo lors des dernières séances. Cette situation préoccupe le staff technique qui compte sur la polyvalence de son effectif de 26 joueuses, dont la majorité évoluent à l’étranger, pour pallier les éventuelles absences.

Le contexte de ce match revêt une dimension particulière pour l’Algérie, qui effectue son retour parmi l’élite africaine après avoir manqué les deux précédentes éditions. Les Vertes avaient validé leur ticket pour cette phase finale en décembre 2023 en battant le Burundi en aller et retour (5-1 puis 1-0), les deux manches s’étant déroulées au stade du 5-Juillet d’Alger. Cette qualification avait suscité un immense espoir dans le football féminin algérien, et l’équipe nationale a l’opportunité de transformer cet espoir en réalité historique.

Au classement du groupe B après la première journée, l’Algérie partage la tête avec le Nigeria, les deux équipes comptant trois points chacune, devant la Tunisie et le Botswana qui n’ont pas encore marqué le moindre point. Cette situation de co-leadership offre aux Vertes une position idéale pour négocier leur avenir dans la compétition, d’autant plus qu’elles n’affronteront les redoutables Nigérianes qu’lors du troisième et dernier match de la phase de groupes, dimanche prochain à 20h00.

Le Nigeria, onze fois titré sur les quatorze précédentes éditions de la CAN féminine, demeure l’ogre du groupe et partira largement favori face au Botswana jeudi soir à 20h00. Un succès des Super Falcons leur permettrait de valider leur ticket pour le prochain tour et mettrait définitivement fin au parcours des Botswanéennes. Cette situation pourrait profiter à l’Algérie, qui aurait alors la possibilité de se qualifier dès jeudi en cas de victoire face à la Tunisie, avant même d’affronter le Nigeria.

Le format de cette quinzième édition de la CAN féminine, qui se déroule du 5 au 26 juillet, offre plusieurs voies de qualification pour les quarts de finale prévus les 18 et 19 juillet. Les deux premiers de chaque groupe, ainsi que les deux meilleurs troisièmes parmi les trois groupes de quatre équipes, accèderont à la phase à élimination directe. Cette formule relativement généreuse donne des chances supplémentaires aux équipes ambitieuses comme l’Algérie, qui peuvent espérer décrocher l’une des huit places qualificatives.

L’enjeu de cette confrontation algéro-tunisienne dépasse le simple cadre sportif. Il s’agit pour l’Algérie de franchir un palier historique dans le football féminin national et de prouver que la nouvelle génération de joueuses, formée en grande partie à l’étranger, peut rivaliser avec les meilleures équipes du continent. La qualification aux quarts de finale constituerait un véritable tournant pour le développement du football féminin algérien et donnerait une visibilité inédite à cette discipline dans le pays.

Face à des Tunisiennes qui n’ont plus le choix et devront absolument s’imposer pour conserver leurs chances de qualification, les Algériennes devront faire preuve de maturité et de maîtrise technique pour gérer la pression d’un match à enjeu. La préparation intensive menée par le staff de Farid Benstiti vise précisément à préparer les joueuses à cette échéance cruciale, où chaque détail peut faire la différence entre une qualification historique et une nouvelle déception. Moncef Dahleb