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L’occupation sioniste arraisonne le navire humanitaire « Handala » : Un nouvel acte de piraterie en Méditerranée

Les forces d’occupation israéliennes ont arraisonné samedi soir le « Handala » dans une escalade de la violence contre les initiatives d’aide humanitaire destinées à Ghaza. Quelques minutes avant minuit, des soldats de l’occupant ont pris d’assaut ce navire norvégien affrété par la Coalition de la Flottille pour la Liberté, kidnappant les vingt et un passagers à bord, parmi lesquels figuraient des personnalités de premier plan comme Christian Smalls, fondateur du syndicat Amazon Labor Union, Emma Fourreau, députée européenne franco-suédoise, et Jacob Berger, acteur juif américain. Cette attaque s’est déroulée dans les eaux internationales, à plus de cent kilomètres au large de Ghaza, constituant une violation flagrante du droit maritime international. Les images diffusées en direct avant la coupure des transmissions montraient les militants assis sur le pont, les mains levées, entonnant l’hymne antifasciste italien « Bella Ciao » tandis que les soldats de l’occupation prenaient le contrôle du navire. L’équipage avait préalablement annoncé qu’il entamerait une grève de la faim en cas d’arraisonnement, témoignant de leur détermination à dénoncer cette pratique de piraterie d’État devenue systématique.

Le Handala transportait des fournitures essentielles pour une population au bord de l’asphyxie totale : lait en poudre, couches, médicaments et denrées alimentaires. Cette cargaison humanitaire, bien que modeste, représentait un espoir tangible pour les deux millions de Palestiniens de Ghaza qui subissent depuis plus de vingt et un mois un siège impitoyable. La réaction internationale n’a pas tardé, Jean-Luc Mélenchon leader de la France insoumise dénonçant sur les réseaux sociaux « un kidnapping dans lequel deux parlementaires françaises sont victimes » et exhortant le gouvernement Bayrou à cesser de faire « le paillasson de Netanyahu ». Cette troisième attaque contre la flottille humanitaire en moins d’un an illustre la stratégie délibérée de l’entité sioniste visant à empêcher tout acheminement d’aide par voie maritime, transformant la Méditerranée orientale en zone de non-droit où la piraterie d’État s’exerce en toute impunité.

La situation humanitaire à Ghaza a atteint un degré de catastrophe qui dépasse l’entendement. Les chiffres officiels font état de 59.821 martyrs et 144.851 blessés depuis le 7 octobre 2023, avec 88 nouveaux décès et 374 blessés enregistrés au cours des dernières vingt-quatre heures. Mais au-delà de ces statistiques macabres, c’est une famine organisée qui se déploie méthodiquement. Alex de Waal, directeur exécutif de la World Peace Foundation, a déclaré sans ambages qu’il s’agissait de « la famine la plus minutieusement planifiée et contrôlée depuis la Seconde Guerre mondiale ». Cette affirmation glaçante trouve son écho dans la réalité quotidienne de Ghaza où 133 personnes sont mortes de faim, dont 87 enfants. La petite Nour Abu Sel’a, âgée de dix ans, est devenue dimanche le symbole tragique de cette famine organisée, rejoignant la longue liste des victimes de la malnutrition. On estime que 900.000 enfants souffrent actuellement de la faim dans l’enclave, dont 70.000 sont entrés dans un état de malnutrition sévère.

L’armée d’occupation israélienne a perfectionné une tactique particulièrement cynique : tirer délibérément sur les civils qui tentent d’accéder à l’aide humanitaire. Dimanche, treize Palestiniens, dont deux enfants, ont été abattus alors qu’ils attendaient des distributions d’aide dans plusieurs zones de Ghaza. Ces massacres répétés portent à 1.132 le nombre de martyrs tombés en cherchant à obtenir de la nourriture ou des médicaments, avec 7.521 blessés recensés dans ces circonstances atroces. Cette stratégie de terreur vise à dissuader la population d’accéder aux maigres ressources disponibles, accentuant encore l’étau de la famine. Les bombardements se poursuivent simultanément, frappant notamment les tentes de déplacés à Deir al-Balah et Khan Younès, où neuf Palestiniens ont perdu la vie dimanche, dont plusieurs enfants.

Les maladies se propagent à une vitesse vertigineuse dans cet environnement de désolation totale. Oxfam International tire la sonnette d’alarme sur une explosion des pathologies liées au manque d’hygiène et d’eau potable : les cas de diarrhée sanglante ont augmenté de 302%, la diarrhée aqueuse aiguë de 150% et la jaunisse aiguë de 101% au cours des trois derniers mois. Ces maladies, parfaitement évitables et traitables en temps normal, deviennent mortelles dans le contexte de privation généralisée imposé par le siège. Paradoxalement, plus de 420.000 palettes de matériel humanitaire s’accumulent dans des entrepôts régionaux, bloquées par les restrictions israéliennes. Oxfam détient à elle seule 110.000 articles d’aide, incluant des réservoirs d’eau, du matériel d’analyse hydrique, des vivres et des produits d’hygiène, qui pourraient sauver des milliers de vies si leur acheminement était autorisé.

La communauté internationale commence à reconnaître officiellement la gravité de la situation. Le Premier ministre australien Anthony Albanese a déclaré dimanche qu’Israël violait « clairement » le droit international en empêchant l’acheminement de l’aide humanitaire, qualifiant cette politique de « violation de l’humanité décente et de la moralité ». Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, a dénoncé l’inefficacité des largages aériens d’aide, soulignant qu’ils sont « coûteux, inefficaces et peuvent même tuer des civils affamés ». Selon lui, cette « famine provoquée par l’homme ne peut être résolue que par la volonté politique ». Les manifestations se multiplient à travers le monde, de New York à Sarajevo, où des centaines de personnes dénoncent le génocide en cours. À Paris, Amnesty International a projeté samedi soir le message « Stop génocide à Ghaza » sur la vasque olympique, rappelant au monde entier l’urgence absolue de la situation. Au Royaume-Uni, le Parti national écossais menace de forcer un vote parlementaire sur la reconnaissance de l’État palestinien si Keir Starmer persiste dans son attentisme. Mais ces pressions diplomatiques restent insuffisantes face à l’ampleur de la catastrophe humanitaire qui se déroule sous les yeux du monde.

L.B.

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