À la UneÉconomie

Selon les statistiques de la Banque d’Algérie : Des indicateurs au vert

Malgré une baisse des exportations d’hydrocarbures, le système bancaire national affiche une expansion record avec 11 284 milliards de dinars de crédits distribués.

La Banque d’Algérie a enregistré une expansion monétaire spectaculaire au cours des neuf premiers mois de 2024, avec une base monétaire qui a grimpé de 9 481 à 11 284 milliards de dinars, selon les bulletins statistiques trimestriels publiés cette semaine. Cette hausse de 19% intervient paradoxalement dans un contexte de recul des exportations d’hydrocarbures, principale source de devises du pays. L’une des tendances les plus marquantes de l’année 2024 reste l’expansion considérable de la base monétaire. Cette dernière a connu une progression spectaculaire, bondissant de 9 481 milliards de dinars en décembre 2023 à 11 284 milliards en septembre 2024, soit une hausse de près de 19% en neuf mois. Cette dynamique s’accompagne d’une croissance parallèle de la masse monétaire M2, qui est passée de 24 330 milliards de dinars fin 2023 à 26 812 milliards en septembre 2024. Cette expansion monétaire témoigne d’une liquidité accrue dans le système bancaire national, alimentée principalement par l’augmentation des réserves obligatoires et des dépôts bancaires auprès de l’institution monétaire centrale.

Le crédit gagne en maturité

Le financement de l’économie algérienne affiche une santé robuste avec une progression des crédits totaux de 10 698 milliards de dinars fin 2023 à 11 284 milliards en septembre 2024. Cette croissance de 5,5% traduit un appétit retrouvé des banques pour le financement des projets économiques.

La structure sectorielle de ces crédits révèle un équilibre entre secteurs public et privé, avec respectivement 42% et 58% des encours totaux. Plus significative encore, l’analyse par maturité montre une augmentation marquée des crédits à moyen et long terme, signalant une orientation du financement vers des projets d’investissement structurants plutôt que vers des besoins de trésorerie à court terme. En parallèle, le système bancaire bénéficie d’une croissance soutenue de la collecte de dépôts. Les dépôts à vue ont progressé de 8 012 milliards de dinars fin 2023 à 8 330 milliards en septembre 2024, tandis que les dépôts à terme ont connu une croissance plus modérée, passant de 7 119 à 7 449 milliards de dinars. Les dépôts en devises demeurent relativement stables, oscillant autour de 880 à 910 milliards de dinars.

Si la sphère monétaire et financière affiche une dynamique positive, le commerce extérieur révèle des tendances plus contrastées. Les exportations, dominées à plus de 90% par les hydrocarbures, subissent une pression baissière au troisième trimestre 2024 comparé à la même période de l’année précédente. Cette baisse s’explique par une combinaison de facteurs incluant des volumes d’exportation réduits et une détérioration des prix internationaux des hydrocarbures. Parallèlement, les importations se maintiennent à un niveau élevé, oscillant entre 11 000 et 11 600 millions de dollars par trimestre en 2024. Cette évolution contraste avec l’excédent commercial enregistré en début d’année 2024, qui s’est progressivement effrité au cours des deuxième et troisième trimestres, reflétant la vulnérabilité persistante de l’économie algérienne aux fluctuations du marché énergétique mondial.

Stabilité des réserves extérieures

Malgré la pression sur la balance commerciale, les avoirs extérieurs nets de l’Algérie font preuve de résilience, se maintenant dans une fourchette stable entre 18 300 et 18 560 milliards de dinars sur les neuf premiers mois de 2024. Cette stabilité, bien qu’en léger retrait par rapport au pic de fin 2023 (environ 18 900 milliards), témoigne de la capacité du pays à préserver ses réserves stratégiques. Sur le front des prix, les données affichent une relative maîtrise de l’inflation. Les indices des prix à la consommation révèlent une progression annuelle modérée, avec surtout un ralentissement notable du rythme d’augmentation depuis le début 2024, contrastant avec la dynamique plus soutenue observée en 2023. Cette modération de l’inflation intervient dans un contexte d’expansion monétaire significative, suggérant que les mécanismes de transmission monétaire restent sous contrôle et que les pressions inflationnistes demeurent contenues.

Sabrina Aziouez

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *