CHAN-2025/ Bougherra : « Nous avons coché notre premier objectif »
Au terme d’un match nul laborieux mais suffisant face au Niger (0-0) au Nyayo National Stadium de Nairobi, Madjid Bougherra affichait la sérénité d’un homme qui venait d’accomplir la première étape de sa mission.
Pas d’euphorie excessive, pas de cris de joie débordants, mais la satisfaction mesurée d’un sélectionneur qui sait que l’essentiel était de passer ce cap difficile. L’ancien défenseur international, finaliste du CHAN 2022, a su maintenir son équipe dans le droit chemin malgré les embûches d’un groupe C particulièrement relevé qui a tenu ses promesses jusqu’au bout du suspense. La qualification des Fennecs pour les quarts de finale s’est jouée sur le fil, l’Algérie terminant à égalité de points avec l’Afrique du Sud mais s’en sortant grâce à une meilleure différence de buts. Cette situation tendue n’a pas ébranlé la confiance du sélectionneur national qui a toujours privilégié une approche pragmatique depuis sa prise de fonction. « Nous avons coché notre premier objectif : atteindre les quarts de finale. Maintenant, c’est match après match », a-t-il déclaré. Là où beaucoup d’observateurs et de sélectionneurs auraient pu critiquer les contraintes logistiques liées aux déplacements entre le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie, l’ancien joueur de Leicester et des Rangers a choisi de voir les aspects bénéfiques de cette organisation originale. « Le déplacement ne change rien. Je suis content que la compétition se joue dans trois pays, cela donne l’opportunité aux joueurs de voyager à travers l’Afrique de l’Est », a-t-il expliqué avec un enthousiasme mesuré qui traduit sa capacité à transformer les contraintes en opportunités. « C’est même bénéfique car rester au même endroit trop longtemps peut devenir pesant, voire monotone. »
Concernant les conditions de jeu à Nairobi, Bougherra a refusé de chercher des excuses malgré un terrain rendu glissant par les précipitations. « Le terrain était bon, juste un peu lourd à cause de la pluie. C’était un peu plus frais qu’à Kampala, mais cela ne nous a pas affectés », a-t-il affirmé, démontrant sa volonté de ne pas alimenter la culture de l’excuse qui gangrène parfois le football africain. Le sélectionneur n’a pas caché la difficulté du groupe C qui réunissait l’Ouganda, l’Afrique du Sud, la Guinée et le Niger. « C’était un groupe très difficile. La qualification s’est jouée jusqu’à la dernière journée. Cela montre le niveau élevé du CHAN », a-t-il reconnu avec lucidité. Tourné vers l’avenir, Bougherra affiche déjà ses ambitions pour les phases finales tout en gardant les pieds sur terre. « Il nous reste trois finales. Il faut les jouer une par une, sans brûler d’étapes », martèle-t-il avec cette sagesse tactique qui fait sa force. Le rendez-vous est pris pour les quarts de finale où l’Algérie affrontera le premier du groupe D.
Moncef Dahleb