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Les dirigeants africains convergent vers Alger pour participer à l’IATF : Carrefour d’une révolution économique

L’Algérie réaffirme son engagement pour une Afrique souveraine et économiquement prospère. Capitale des révolutionnaire et cœur battant des mouvements de décolonisation du siècle dernier, Alger est aujourd’hui au centre d’une nouvelle lutte, celle de la souveraineté et de l’intégration économiques africaines.

L’aéroport international Houari-Boumediene d’Alger a connu mercredi une activité diplomatique intense avec l’arrivée successive de plusieurs chefs d’État africains venus participer à la quatrième édition de la Foire commerciale intra-africaine. Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a accueilli personnellement le président tchadien Mahamat Idriss Déby et son homologue mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, suivis dans la soirée par le président tunisien Kaïs Saïed et le président du Conseil présidentiel libyen Mohamed Younes Al-Menfi. Les arrivées des délégations africaines s’est accéléré depuis mardi à l’approche de la 4e édition de l’IATF qui s’annonce inédite et comme la plus ambitieuse de par ses objectifs.  Le ministre du Commerce extérieur Kamel Rezig a d’ailleurs coordonné de son côté l’accueil d’une importante délégation comprenant l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, le président sahraoui Brahim Ghali, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo qui préside le Conseil consultatif de l’IATF, le Premier ministre burundais Nestor Ntahontuye, ainsi que les dirigeants d’Afreximbank George Elombi et Oramah Benedict. L’IATF 2025, organisée du 4 au 10 septembre sous le thème « Une passerelle vers de nouvelles opportunités », rassemble plus de 2000 exposants et des délégations de 140 pays. Cette édition accueille 35000 visiteurs professionnels et vise la signature d’accords commerciaux et d’investissement dépassant 44 milliards de dollars. Ces chiffres illustrent la dimension économique croissante des échanges intra-africains et le potentiel commercial du continent.

Un engagement ferme pour l’intégration africaine

L’Algérie a mobilisé des moyens considérables pour garantir le succès de cette manifestation. Le président de la République avait ordonné lors du Conseil des ministres d’avril dernier la mise en place de toutes les facilitations nécessaires pour accueillir les partenaires africains. Cette mobilisation s’inscrit dans la stratégie de positionnement comme hub économique continental. L’engagement de l’Algérie pour l’intégration africaine s’appuie sur des réalisations concrètes. Le pays a développé plusieurs projets d’infrastructure continentaux, notamment la route transsaharienne de 10000 kilomètres reliant Alger à Lagos via six pays, et la route Tindouf-Zouerate vers la Mauritanie. Ces axes visent à désenclaver la région du Sahel et faciliter les échanges commerciaux régionaux.

Dans le secteur énergétique, l’Algérie pilote des projets stratégiques comme le gazoduc transsaharien reliant le Nigeria à l’Europe via le Niger, projet capable d’exporter 30 milliards de mètres cubes de gaz annuellement. Le groupe Sonelgaz a signé des accords avec le Système d’échanges d’énergie électrique Ouest Africain et l’Autorité de régulation régionale du secteur de l’électricité de la CEDEAO pour créer un marché régional de l’électricité.

L’Algérie a également investi dans la connectivité numérique avec la dorsale transsaharienne à fibre optique reliant cinq pays du Sahel. L’Agence algérienne de coopération internationale, dotée d’un fonds d’un milliard de dollars, finance des projets de développement dans plusieurs pays africains, démontrant l’engagement financier concret du pays. La participation algérienne à la Zone de libre-échange continentale africaine s’est concrétisée par son adhésion à la Guided Trade Initiative en décembre 2023, faisant de l’Algérie l’un des premiers pays à activer ce dispositif pilote favorisant le commerce intra-africain sans barrières tarifaires.

Le programme de l’IATF 2025 reflète cette ambition d’intégration. L’événement se déroule au Palais des expositions des Pins maritimes et au Centre international de conférences « Abdellatif Rahal ». Il comprend des salons spécialisés, une journée dédiée à l’Algérie, un sommet des agences d’investissement, des rencontres d’affaires bilatérales, un forum sur le commerce et l’investissement, un salon automobile, des espaces startups et innovation, ainsi qu’un volet culturel.

Les derniers préparatifs ont été supervisés par le Premier ministre par intérim Sifi Ghrieb et le président d’Afreximbank lors de visites d’inspection au Palais des expositions. L’intense activité observée sur site témoigne de l’ampleur des moyens déployés pour cette édition.

Cette foire s’inscrit dans une démarche d’intégration économique progressive. L’Algérie met son expérience au service de la formation des cadres africains, notamment dans les secteurs pétrolier et gazier. Le renforcement des liaisons aériennes via Air Algérie et les partenariats avec d’autres compagnies continentales facilitent les échanges humains et commerciaux.

L’IATF 2025 représente pour l’Algérie une opportunité de consolider sa position d’acteur central de l’intégration africaine. Le pays entend démontrer sa capacité à relier les marchés africains aux espaces européens et méditerranéens, valorisant ainsi sa position géostratégique. Les retombées attendues incluent le renforcement des exportations algériennes, l’élargissement des opportunités d’investissement et la promotion de secteurs émergents comme le tourisme.

Moteur de l’émancipation économique africaine

Cette manifestation illustre la transformation du rôle de l’Algérie en Afrique. Après avoir soutenu les luttes d’indépendance politique au XXe siècle, le pays se positionne aujourd’hui comme facilitateur de l’émancipation économique continentale. L’IATF 2025 marque ainsi une étape importante dans cette évolution, plaçant Alger au centre d’une nouvelle dynamique économique africaine axée sur l’intégration commerciale et la coopération industrielle. La convergence des dirigeants africains vers Alger témoigne de la reconnaissance continentale du rôle moteur de l’Algérie dans cette transformation. Cette foire commerciale dépasse le cadre économique pour devenir un symbole de la nouvelle ambition africaine : construire un espace économique intégré et compétitif sur la scène internationale.

Salim Amokrane

Mansouri reçoit la Directrice générale de l’AUDA-NEPAD

La secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Affaires africaines, Mme Bakhta Selma Mansouri, a reçu, mercredi au siège du ministère, la Directrice générale de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), Mme Nardos Bekele-Thomas, en visite en Algérie dans le cadre de sa participation à la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025), indique un communiqué du ministère. La rencontre a porté sur « les moyens de renforcer la coopération entre l’Algérie et l’AUDA-NEPAD, en tant qu’agence de développement de l’Union africaine chargée de suivre les projets continentaux stratégiques », précise le communiqué. A cette occasion, l’accent a été mis sur « le rôle central de l’AUDA-NEPAD au service de l’Agenda 2063, à travers le développement des infrastructures, le renforcement de l’intégration régionale et l’autonomisation des jeunes, en vue d’accélérer l’intégration africaine et de réaliser le développement durable », selon la même source.

APS

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