Profanation de plusieurs mosquées en région parisienne : Montée inquiétante de l’islamophobie en France
Un nouvel acte de profanation de mosquées reflète l’intensification de l’islamophobie en France encouragée par le discours politique et les médias relayant la litanie d’extrême-droite. Des têtes de cochon ont été découvertes dans la nuit de lundi à mardi devant plusieurs mosquées de la région parisienne. Ces actes de profanation, qui ont visé des lieux de culte à Paris intra-muros ainsi qu’à Montreuil, Montrouge et Malakoff, s’inscrivent dans une tendance alarmante de hausse des actes antimusulmans sur le territoire français. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a immédiatement confirmé l’ouverture d’une enquête pour « provocation à la haine aggravée par la discrimination en raison de l’appartenance à une race ou religion », confiée à la brigade criminelle. Ces profanations, dont l’une portait l’inscription « Macron » à l’encre bleue selon une source policière, ont provoqué l’émoi de la communauté musulmane et des autorités. Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz dénonce « une nouvelle et triste étape dans la montée de la haine antimusulmane », appelant à une prise de conscience collective. Ces profanations s’inscrivent dans un contexte statistique particulièrement préoccupant. Selon le ministère français de l’Intérieur, les actes antimusulmans ont bondi de 75% entre janvier et mai 2025, passant de 83 à 145 cas par rapport à la même période de 2024. Plus alarmant encore, les atteintes aux personnes ont triplé, passant de 32 à 99 faits enregistrés. Cette tendance trouve un écho dans les données du Collectif contre l’islamophobie en Europe, qui a recensé 1037 faits islamophobes en 2024 contre 828 en 2023, soit une progression de 25%. Cette hausse se décompose principalement en discriminations (59%), propos haineux (17%), diffamations (11%), injures (7%) et violences physiques (6%). Face à cette escalade, les responsables religieux et politiques appellent au renforcement de la protection des lieux de culte. Les communautés musulmanes réclament désormais plus qu’une vigilance renforcée : elles exigent une réponse publique ferme, une protection concrète de leurs lieux de culte et une mobilisation collective pour contrer cette dérive.
Lyes Saïdi