Mondiaux de Tokyo : Sedjati et Moula maintiennent les espoirs de médaille

L’Algérie garde ses chances de médaille intactes aux Championnats du monde d’athlétisme de Tokyo.

Djamel Sedjati et Slimane Moula ont brillamment validé leur billet pour les demi-finales du 800 mètres, mardi, lors des séries de qualification qui ont vu les deux spécialistes algériens de la distance confirmer leur statut de prétendants au podium mondial. Cette double qualification contraste avec les éliminations précoces de Mohamed Ali Gouaned sur la même distance, de Haithem Chenitef au 1500 mètres et de Zahra Tatar au lancer du marteau, révélant un bilan contrasté pour la délégation algérienne dans ces premiers jours de compétition nippone. Djamel Sedjati, champion olympique en titre et figure de proue de l’athlétisme algérien, a maîtrisé son sujet dans la première série en se contentant de la deuxième place qualificative avec un chrono maîtrisé de 1:45.01. Le sociétaire de l’ASM Oran a laissé la victoire de sa série à l’Espagnol David Barroso, vainqueur en 1:44.94, tout en devançant de justesse le Botswanais Kethobogile Haingura, troisième en 1:45.02. Cette performance mesurée témoigne de la stratégie adoptée par le double champion du monde en titre, qui préserve visiblement ses forces pour les échéances décisives à venir. Slimane Moula a de son côté livré une prestation encore plus convaincante dans la septième et dernière série en signant le deuxième temps de sa course avec 1:44.77, soit près de trois dixièmes de mieux que son compatriote. L’athlète de 26 ans s’est incliné uniquement face à l’Américain Donavan Brazier, vainqueur en 1:44.66, mais a devancé le Croate Marino Bloudek, troisième en 1:44.78. Ce chrono place Moula dans une position idéale pour aborder les demi-finales programmées jeudi à 05h15 heure algérienne, avec l’ambition légitime de décrocher une place en finale. La qualification s’est révélée plus compliquée pour Mohamed Ali Gouaned, troisième représentant algérien sur 800 mètres, qui a dû se contenter de la cinquième place de la cinquième série en 1:45.49. Ce temps, insuffisant pour figurer parmi les repêchés au chrono, met fin prématurément aux espoirs du coureur de 29 ans dans ces Mondiaux tokyoïtes. Sa série, la plus relevée du jour, a été dominée par le Kenyan Emmanuel Wanyonyi en 1:45.05, devant l’Italien Francesco Percini (1:45.11) et l’Irlandais Mark English (1:45.13). Si le 800 mètres algérien peut nourrir de légitimes ambitions pour la suite de la compétition, les autres disciplines ont réservé davantage de déceptions. Haithem Chenitef, jeune espoir du demi-fond algérien âgé de seulement 21 ans, a vécu un baptême du feu difficile sur 1500 mètres en terminant treizième de la deuxième série des qualifications avec un temps décevant de 3:45.13. Cette performance, largement éloignée des standards requis pour accéder aux demi-finales, illustre l’écart qui sépare encore le coureur de l’élite mondiale mais constitue une expérience formatrice en vue des prochaines échéances internationales, notamment les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028. L’élimination de Zahra Tatar au lancer du marteau a également constitué une désillusion majeure pour l’athlétisme algérien. La championne d’Afrique en titre, engagée dans la deuxième série de qualifications, n’a pu faire mieux qu’une modeste dix-septième place avec un jet à 65,86 mètres, performance qui la classe au trente-troisième rang du classement général. Cette contre-performance surprend de la part d’une athlète habituée aux podiums continentaux et révèle les difficultés d’adaptation aux conditions particulières de ces Mondiaux japonais. Le programme des prochains jours s’annonce donc crucial pour les ambitions algériennes à Tokyo. Les demi-finales du 800 mètres, organisées en trois séries jeudi à l’aube algérienne, représentent un tournant décisif pour Sedjati et Moula. Les deux hommes devront hausser leur niveau d’un cran pour espérer figurer parmi les huit finalistes de samedi (06h22 heure algérienne) et briguer une médaille qui viendrait couronner une saison déjà remarquable.

Moncef Dahleb