13e Festival culturel international de danse contemporaine : Un « Hymne à la Paix » résonne au TNA
Samedi soir au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi, trois pays ont uni leurs traditions chorégraphiques dans un élan artistique exceptionnel.
L’Algérie, la République populaire de Chine et la Fédération de Russie ont offert au public algérois une soirée mémorable dans le cadre du 13e Festival culturel international de danse contemporaine, placé sous l’intitulé « Hymne à la Paix ». Cette troisième soirée du festival s’est déroulée en présence d’un parterre diplomatique de choix, avec l’ambassadeur chinois Dong Guangli et son homologue russe Alexey Solomatine, accompagnés de plusieurs représentants de missions diplomatiques accréditées à Alger. La commissaire du festival Fatma Zohra Namous Senouci et le directeur général du TNA Mohamed Yahiaoui ont également honoré de leur présence cet événement culturel d’envergure. L’ouverture de la soirée a été marquée par une prestation bouleversante de la troupe algérienne « Arabesque », dirigée par Fatma Zohra Namous Senouci elle-même. Cette création originale, dédiée à la Palestine et à Ghaza en particulier, s’est déployée sur les notes sublimes du « Concerto de Aranjuez » du compositeur espagnol Joaquin Rodrigo. Les danseurs Hind et Sirine Athimene, Adem Bouchouchi, Yasmine Khellaf, Célia Boudiaf et Maïssa Naït Djoudi ont livré une performance haute en couleurs, dégageant selon les organisateurs « une symbolique puissante renvoyant à la résilience contenue dans la nature et l’essence des choses qui finit toujours par triompher ». L’émotion était palpable lorsque la troupe « Lamsa » d’Annaba a pris le relais avec son spectacle intitulé « Résonance ». Sous la houlette d’Oussama Bouaziz, concepteur et metteur en scène, huit artistes ont exploré la thématique de l’adversité sous ses multiples facettes. Manel Bouali, Chiraz Guasmi, Naïla Otaïdelt, Chada Abbassi, Bouchra Allel, Abdelhak Zegaar, Abdelghanem Aït Djebara et Oussama Bouaziz ont abordé avec justesse le passage « de l’obstination à réussir un simple projet à la détermination et la résilience d’un peuple pour son indépendance ».
La magie a atteint son apogée avec l’entrée en scène de la troupe de l’Institut de danse de l’École normale de la Province du Gansu. Ces artistes chinois ont déployé un programme d’une richesse exceptionnelle, présentant une quinzaine de pièces dans les genres musicaux et chorégraphiques classiques universels, populaires et contemporains. Leurs performances ont rappelé « la grande maîtrise technique des artistes chinois », explorant des thématiques universelles liées au rapport de l’être humain aux astres, à la famille, au foyer, à la terre, ou encore à la mer. L’émotion a culminé lorsque l’ensemble chinois a choisi de saluer le public en interprétant l’air de « Ya rayeh » de Dahmane El Harrachi, reprise avec succès par Rachid Taha, créant un pont culturel saisissant entre l’Algérie et la Chine. Les étudiants de la Faculté de danse de l’Institut russe des arts du théâtre (GITIS) ont clôturé cette soirée exceptionnelle avec un répertoire d’une diversité remarquable. Quinze danseurs et ballerines ont exécuté autant de pièces, alternant entre classique universel, folklorique, contemporain, hip-hop et jazz. Des créations comme « La Russie », « Un soupirant de campagne », « La rive cosaque », « Variation de Medora du ballet Corsaire », « Troïka » ou encore « Balade à Moscou » ont transporté les spectateurs dans les atmosphères de différentes époques, témoignant de la richesse du patrimoine chorégraphique russe.
Ce 13e festival, qui se poursuit jusqu’au 22 septembre, propose également des masters-class animées par des chorégraphes algériens et étrangers, ainsi qu’un hommage à la chorégraphe algérienne Sahra Khmida, figure marquante de la première génération du Ballet national algérien. Avec sept troupes algériennes et huit pays participants, cette édition confirme le rayonnement international d’un événement qui fait d’Alger un carrefour artistique majeur.
Mohand Seghir