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La DGSN et la CRTF signent un accord d’échange d’informations : Le dispositif anti-blanchiment consolidé

La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) renforcent leur coopération dans la lutte contre les crimes financiers.

Une convention de coopération a été signé lundi par Ali Badaoui, Directeur général de la Sûreté nationale, et Mohamed Saoudia, président de la CTRF. Un accord qui vise à « accélérer l’échange d’informations, notamment dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et les armes de destruction massive », selon le communiqué officiel. La convention établit un dispositif opérationnel ambitieux articulé autour de plusieurs axes majeurs. Elle prévoit « la mise en place d’un mécanisme alliant confidentialité et célérité dans la transmission des informations » entre les deux institutions, marquant une évolution significative dans la coordination des efforts anti-criminalité financière. L’accord institutionnalise également « l’utilisation conjointe des mécanismes de coopération internationale disponibles et le renforcement des activités de formation commune et d’échange d’expertises », créant ainsi un cadre intégré de collaboration.Les dispositifs opérationnels comprennent « l’élaboration d’un plan annuel commun dans le domaine de la prévention de ces crimes » et « le renforcement de la coopération pour la réalisation des enquêtes financières parallèles », permettant une approche coordonnée des investigations complexes. La convention vise particulièrement « la levée des obstacles entravant l’action des deux organismes dans ce domaine », répondant aux défis pratiques de la coordination inter-institutionnelle. « Cette convention permettra d’élever le niveau de coopération bilatérale et d’accélérer le rythme et l’efficacité de l’échange d’informations entre les deux organismes dans le domaine des enquêtes relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme », a déclaré le directeur général de la Sûreté nationale lors de la cérémonie de signature. Le directeur général de la DGSN a précisé que son institution « a œuvré à renforcer et développer les capacités de ses services opérationnels dans le domaine de la lutte contre le crime organisé, y compris le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, à travers la création d’un service central de lutte contre le crime organisé avec ses branches régionales à Oran, Constantine et Ouargla, qui travaillent toutes en coordination avec les partenaires pour détecter les actes criminels connexes et prendre les mesures légales nécessaires ». De son côté, Mohamed Saoudia a souligné que cette convention représente « une pierre supplémentaire et importante dans l’approche globale adoptée par l’État pour renforcer le système national de prévention et de lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et autres crimes financiers ».

Cette signature s’inscrit dans une démarche gouvernementale plus large engagée depuis octobre 2024 pour moderniser l’arsenal réglementaire national. Les autorités ont initié un processus de mise à niveau traduit par l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi anti-blanchiment particulièrement stricte. Ce texte introduit des innovations majeures concernant tous les secteurs économiques, notamment l’interdiction formelle des actifs virtuels, plaçant l’Algérie parmi les pays les plus restrictifs mondialement sur cette question.

La réforme réglementaire impose désormais de nouvelles obligations de transparence aux entreprises algériennes, qui devront déclarer obligatoirement leurs bénéficiaires effectifs et maintenir un registre spécialisé pendant cinq années minimum après dissolution. Le volet répressif a été considérablement renforcé avec des amendes pouvant atteindre cinq pour cent du chiffre d’affaires annuel pour les entreprises contrevenantes, tandis que les sanctions individuelles peuvent s’élever à 500 000 dinars pour les dirigeants.

L’élargissement du périmètre d’application concerne désormais les concessionnaires automobiles, marchands de pierres précieuses, agents immobiliers et organisateurs de paris sportifs, soumis aux mêmes obligations de vigilance bancaire. Cette approche moderne, basée sur l’évaluation des risques spécifiques, s’aligne sur les standards internationaux du Groupe d’action financière, témoignant de la volonté algérienne de renforcer l’intégrité du système financier national face aux défis contemporains de la criminalité économique transnationale. Notons que dans son dernier rapport le FMI a salué les mesures prises par les autorités algériennes en matière de lutte contre le blanchiment et compléter les recommandations du GAFI.

Amar Malki

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