Sifi Ghrieb inaugure le complexe de trituration des graines oléagineuses de Jijel : « Une victoire » sur la corruption !
Pour sa première grande sortie sur le terrain depuis sa nomination, le Premier ministre Sifi Ghrieb a choisi un symbole fort : l’inauguration lundi du complexe de trituration de graines oléagineuses « KOTAMA AGRI FOOD » à Jijel, un projet emblématique de la lutte contre la corruption et de la récupération des avoirs détournés. Une visite qui marque aussi l’engagement du nouveau chef du gouvernement à placer le citoyen au cœur de son action et à concrétiser sur le terrain les directives du Président Tebboune.
Cette première mission officielle revêt une dimension hautement symbolique. En choisissant d’inaugurer ce complexe récupéré après détournement de fonds publics, Sifi Ghrieb affiche clairement sa feuille de route et ses priorités gouvernementales. « La mission du Gouvernement actuel est de servir le peuple », a-t-il déclaré avec fermeté lors de sa visite, précisant que « son travail se fera sur le terrain, en s’appuyant sur le langage des chiffres », conformément aux instructions du Président de la République.
Le complexe « KOTAMA AGRI FOOD » constitue l’un des plus beaux exemples de cette politique de récupération des projets pillés. Le Premier ministre a rappelé avec force les circonstances de cette récupération : « Ce complexe avait été récupéré alors que son taux de réalisation ne dépassait pas 20%, tandis que les transferts bancaires de celui-ci avaient dépassé 60%, ce qui illustre l’ampleur du pillage ». Une situation qui témoigne de l’étendue des pratiques mafieuses du système précédent. Mais au-delà du constat, c’est la capacité de redressement qui impressionne. Ghrieb s’est engagé à concrétiser les projets ayant fait l’objet d’un détournement des fonds publics, « conformément aux instructions du président de la République », assurant que le Gouvernement veillera à leur « suivi rigoureux ». « Les directives du président de la République et son engagement devant le peuple algérien à récupérer cet argent se sont concrétisés aujourd’hui grâce à des cadres algériens intègres, diplômés de l’école algérienne, qui ont pris en charge ce projet malgré sa complexité technique et technologique », a-t-il souligné. L’exemple le plus frappant de cette valorisation des compétences nationales réside dans un détail révélateur : « Une start-up algérienne avait réalisé une mission contre 6 millions de dinars, alors qu’un bureau d’études étranger avait exigé un million de dollars », illustrant selon le Premier ministre « le retour de la confiance dans nos compétences nationales », outre les gains substantiels réalisés par l’État.
Le complexe inauguré représente un véritable défi industriel et économique. Selon son directeur général Abdelali Ferhati, cette installation constitue « un grand défi » avec des capacités de production impressionnantes allant entre 5.000 et 6.000 tonnes par jour, permettant d’extraire l’huile brute de soja et les aliments pour bétail. L’impact sur la sécurité alimentaire nationale est considérable : le complexe couvre « plus de 20% des besoins du marché national en huile brute, en sus de plus de 80% des besoins du pays en aliments de bétail ». L’impact socioéconomique n’est pas en reste. Dans sa première phase, le complexe offre plus de 350 emplois directs, un chiffre appelé à augmenter à plus de 400 postes après l’entrée en phase de productivité optimale, en plus de la création de 1.500 à 2.000 emplois indirects, renforçant ainsi la dynamique socioéconomique locale.
Le PDG de Madar Holding, Charaf-Eddine Amara, qui a relevé le défi de la réalisation en seulement deux ans avec des compétences algériennes, a exprimé sa gratitude au Président Tebboune qui « a entouré le projet de son appui constant et placé sa confiance dans le groupe ». Pour lui, ce complexe représente « l’un des édifices de l’Algérie nouvelle » et constitue « une démarche pratique pour renforcer notre souveraineté alimentaire et garantir notre sécurité stratégique », mais aussi « une preuve de la capacité des compétences nationales à relever le défi ». La visite s’est poursuivie par l’inspection de la deuxième tranche des travaux du terminal à conteneurs du port de Djen Djen, l’un des plus grands ports de la Méditerranée. Le Premier ministre a souligné la nécessité d’accélérer la récupération des espaces disponibles pour l’exportation de ciment, avec l’affectation de 20 hectares au profit des particuliers et investisseurs pour la construction de silos de stockage destinés à l’exportation. « Le Gouvernement mise sur le ciment comme produit stratégique, en accordant la priorité aux entreprises algériennes dans l’opération d’exportation », a-t-il précisé.
Cette première sortie terrain du nouveau Premier ministre se veut porteuse d’un message politique clair. « Celui qui promet, tient sa parole… Les orientations et les engagements du président de la République se concrétisent aujourd’hui grâce aux cadres algériens et à la récupération des projets pillés dans le cadre de la lutte contre la corruption », a-t-il martelé, établissant ainsi les bases de sa méthode gouvernementale. Accompagné du ministre de l’Intérieur Saïd Sayoud et du ministre de l’Industrie Yahia Bachir, Sifi Ghrieb a également évoqué le succès de la Foire commerciale intra-africaine IATF 2025, « un événement qui a ouvert les portes de l’Afrique à l’économie algérienne », inscrivant son action dans une dynamique d’ouverture économique régionale. Cette visite inaugurale marque ainsi l’entrée en fonction opérationnelle d’un Premier ministre déterminé à faire du terrain son principal espace d’action, plaçant la concrétisation des projets et la lutte contre la corruption au cœur de sa mission gouvernementale.
Hocine Fadheli