Industrie pharmaceutique : De nouvelles facilités pour les investisseurs

Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a annoncé ce lundi l’introduction de nouvelles facilités en faveur des opérateurs du secteur pharmaceutique, lors d’une tournée d’inspection qui l’a conduit à El Tarf et Annaba, où il a également procédé au lancement officiel d’un projet stratégique de production de vaccins du groupe Saidal. Ces mesures visent à alléger les contraintes administratives et à encourager l’investissement dans un secteur jugé prioritaire pour la souveraineté sanitaire nationale.

S’exprimant à l’issue de sa visite de travail à El Tarf, le ministre a détaillé les nouvelles dispositions introduites par la récente organisation relative aux éléments du dossier de demande d’agrément de nouvelles entreprises de fabrication de produits pharmaceutiques. Ces facilités, a-t-il précisé, « ont été introduites par la nouvelle organisation relative aux éléments du dossier de demande d’agrément de nouvelles entreprises de fabrication de produits pharmaceutiques et à la manière de traiter le dossier ». Parmi les mesures phares, « les délais d’agrément préalable des nouvelles entreprises ont été portés à deux ans au lieu d’un an », une durée qu’il juge « suffisante pour que l’investisseur puisse accomplir toutes les démarches administratives préalables à l’ouverture de son entreprise ». Le ministre a également révélé que l’exigence de l’expérience professionnelle du technicien pharmacien en vue de la création d’une nouvelle entreprise pharmaceutique a été « annulée », une mesure qui, selon lui, « ouvre des perspectives aux nouveaux pharmaciens en matière d’emploi, et réduit les difficultés des investisseurs dans leur quête du technicien pharmacien ». Cette simplification administrative s’inscrit dans une volonté gouvernementale d’attirer davantage d’investissements privés dans un secteur stratégique pour le pays. La visite du ministre à El Tarf a débuté par l’inspection des laboratoires Inpha-Midis dans la région de Sidi Kaci, commune de Ben M’hidi, où il s’est enquis du fonctionnement des lignes de production de médicaments. Selon les explications fournies par le directeur du laboratoire de contrôle de la qualité, Rafik Chetioui, ce laboratoire fondé en 2000 produit plus de 130 médicaments couvrant 14 domaines thérapeutiques tels que les maladies cardiaques, le diabète, la psychiatrie, la neurologie, l’ophtalmologie, l’immunologie et les maladies respiratoires. Le responsable a également présenté la nouvelle ligne de production d’inhalateurs à poudre sèche « pour la première fois en Algérie de manière entièrement intégrée », renforçant ainsi l’engagement d’Inpha-Midis en matière d’innovation et de fourniture de traitements pour les maladies respiratoires. S’étendant sur 14.000 mètres carrés, ce laboratoire dispose d’une capacité de production annuelle d’environ 100 millions d’unités entre formes sèches, liquides, stériles et solutions intraveineuses, contribuant de manière significative à l’approvisionnement du pays en médicaments essentiels.

La seconde étape de la visite à El Tarf a conduit le ministre à l’usine de médicaments Biocare, toujours à Sidi Kaci, dont la zone de conditionnement avait été touchée par un incendie à la mi-septembre. Prenant connaissance de l’ampleur des dommages et des programmes de réhabilitation, Ouacim Kouidri a écouté des explications quant aux mesures prises pour reprendre l’activité dans les meilleurs délais, témoignant de l’attention accordée par les pouvoirs publics à la continuité de l’approvisionnement pharmaceutique national. Poursuivant sa tournée d’inspection à Annaba, le ministre s’est rendu à l’usine Diagnostics Car, implantée dans la zone d’activité de Sidi Salem dans la commune d’El Bouni. Cette unité est spécialisée dans la production de bandelettes et d’appareils de prélèvement pour diabétiques, répondant ainsi à un besoin croissant dans la prise en charge de cette pathologie chronique. Le ministre et la délégation l’accompagnant ont pu évaluer de près la dynamique industrielle du secteur dans la wilaya. La visite s’est poursuivie à l’usine Rovac, implantée au niveau de la zone d’activité de Oued El Aneb à Draâ Errich. Accompagné du secrétaire général chargé de la gestion des affaires de la wilaya, Abdelhakim Fakraoui, le ministre a reçu des explications détaillées sur les équipements de pointe et les technologies innovantes utilisées dans la fabrication de capsules molles en processus intégré, une première en Algérie. Cette usine produit également des compléments alimentaires et ambitionne de renforcer ses capacités de production pour répondre davantage aux besoins du marché national, tout en visant l’exportation. Les responsables de cette unité ont présenté leurs projets futurs axés principalement sur le renforcement des capacités de production, l’innovation technologique, la réduction de la facture d’importation ainsi que la création de postes d’emploi, des ambitions qui s’inscrivent dans une logique de souveraineté sanitaire et de développement durable de l’industrie pharmaceutique locale.

Une unité Saïdal de vaccins inaugurée

Le point d’orgue de cette tournée d’inspection s’est déroulé à l’unité Saidal d’Annaba, où Ouacim Kouidri a procédé à la pose de la première pierre marquant officiellement le lancement de la réalisation d’un projet stratégique de production de vaccins relevant du groupe public. Implantée sur une superficie de 22.265 mètres carrés au niveau de la zone industrielle d’El Bouni, cette future unité prévoit la fabrication de vaccins calendaires dans un premier temps avant d’élargir sa production à d’autres vaccins spécialisés, en réponse à l’engagement pris envers l’Institut Pasteur. Les délais de réalisation du projet sont estimés à 42 mois. Le ministre a souligné l’impératif de respecter les délais contractuels, mettant en avant l’importance stratégique de ce projet pour garantir la sécurité sanitaire nationale.

Ce nouveau projet intervient quelques semaines après le lancement par le groupe Saidal de la production locale du vaccin antigrippal à Constantine en septembre dernier, réalisé dans le cadre d’un partenariat avec un acteur étranger. Cette première phase s’était concentrée sur le conditionnement. À travers ce nouveau projet stratégique implanté dans la daïra d’El Bouni, le groupe Saidal confirme sa volonté de renforcer la souveraineté sanitaire nationale, de soutenir la recherche pharmaceutique et de répondre aux besoins croissants en vaccins, tant pour le marché local que pour l’exportation. Ces initiatives témoignent de l’engagement des pouvoirs publics à développer une industrie pharmaceutique nationale forte et compétitive, capable de réduire la dépendance aux importations et de garantir l’accès aux médicaments essentiels pour l’ensemble de la population.

Sofia Chahine