Sétif : Ouverture des 3es Journées du théâtre arabe
Les rideaux se sont levés samedi soir à la maison de la culture Houari-Boumediene de Sétif sur la 3e édition exceptionnelle des Journées du théâtre arabe « Chahid Hassan Belkired » (1905-1957), sous le slogan évocateur « Sétif, pôle de l’art et des artistes ». La manifestation culturelle d’envergure, qui se déploie jusqu’au 30 septembre, rassemble les plus prestigieuses figures du théâtre arabe dans un élan de solidarité artistique et de résistance culturelle, avec en toile de fond l’hommage vibrant au « peuple meurtri de Palestine ». La cérémonie d’ouverture, présidée par le wali de Sétif Mustapha Limani, a réuni un aréopage impressionnant de personnalités théâtrales arabes. Parmi les invités d’honneur figuraient Ali Mahdi Nouri, ambassadeur honoraire et de bonne volonté de l’UNESCO et directeur du Festival international « Al-Baqa » au Soudan, Abir Issa, directrice du Festival international du monodrame en Jordanie, Hafedh Khalifa, directeur du Festival international de théâtre « Sahara » de Tunisie, et Nagat Mohamed, représentant la République arabe d’Egypte. Organisées par l’association « Art et Création » sous le patronage du ministère de la Culture et des Arts et de la wilaya de Sétif, ces journées mobilisent divers acteurs à l’image de l’Assemblée populaire communale, l’office communal de la culture et du tourisme, la direction de la culture et des arts, la maison de la culture Houari Boumediene, l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins (ONDA), le Théâtre national algérien (TNA) et le théâtre régional d’El Eulma. Le président de l’APC de Sétif, Hamza Belayat, a souligné dans son allocution que cette édition « offre l’opportunité d’échanger des expériences et de se confronter aux talents arabes, ainsi qu’une occasion de confirmer que la culture est le meilleur moyen de construire des passerelles d’amitié entre les peuples ». Le dramaturge Farouk Redhaouna, directeur artistique de cette édition, a révélé à l’APS les ambitions à long terme de cette initiative, déclarant que des efforts sont déployés « afin d’officialiser cet événement que la ville de Sétif a l’habitude d’accueillir en tant que festival » et ce, « dans le but d’ajouter une nouvelle voix sur les scènes culturelles arabes qui soutiennent les causes arabes, en particulier le peuple meurtri de Palestine ». Cette démarche institutionnelle vise à pérenniser un rendez-vous désormais ancré dans le paysage culturel régional et à amplifier sa portée géopolitique. Khaled Mehennaoui, directeur de l’Office de la culture et du tourisme de la commune de Sétif, a explicité les motivations profondes de cette initiative, affirmant qu’elle est « motivée par le fait que le théâtre a prouvé son efficacité à promouvoir une culture de solidarité et d’optimisme pour un avenir arabe meilleur » et que le « 4ème art constitue une plateforme exceptionnelle pour exprimer les problèmes sociaux dans le contexte des événements que connaît le monde arabe en général et Ghaza en particulier ». La programmation artistique, étalée sur quatre jours, révèle une remarquable diversité. L’ouverture s’est déroulée avec la projection d’une rétrospective vidéo sur les deux éditions précédentes, suivie de la représentation de « Al-Chabih » du TNA, présentée hors compétition, et de « El Aïn fel aïn » de l’association culturelle locale « Musique classique de Sétif », intégrée au concours officiel. Le dimanche a été consacré à « El Miftah » du département du cinéma et du théâtre d’Irak et « Les Emigrants » de la compagnie Art des Deux Rives de Tunisie. Le troisième jour a mis à l’honneur « Carnaval Romain » du Théâtre régional Mohamed-Tahar Fergani de Constantine et « Visite d’un Soir » de Libye, illustrant la richesse créative du bassin méditerranéen et du Proche-Orient. Le point d’orgue de cette édition sera une performance artistique collective de toutes les troupes arabes participantes, intitulée « Résilience de Handala », référence explicite au personnage emblématique du caricaturiste palestinien Naji Al-Ali, symbole de résistance et d’espoir. Cette création commune précédera la cérémonie de clôture, marquée par la remise des prix aux lauréats et à certaines figures artistiques ayant contribué à l’enrichissement de la scène culturelle locale et nationale. Au-delà des représentations scéniques, ces journées se déclinent en un programme académique ambitieux, avec des séminaires dédiés aux arts dramatiques dans les salles de la maison de la culture Houari-Boumediene, du musée public national et du théâtre communal. Quatre ateliers de formation spécialisés complètent ce volet pédagogique, couvrant la scénographie, la mise en scène, la performance d’acteur et l’écriture théâtrale, offrant aux participants une approche holistique de l’art dramatique.
M. Seghir
