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Ghaza : Un retour massif des déplacés palestiniens dans le Nord

Dès les premières heures suivant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu vendredi à 9h00 GMT, plus de 500 000 Palestiniens ont entamé leur retour vers le nord de la bande de Ghaza, fuyant les zones où ils avaient trouvé refuge durant plus de deux années d’agression génocidaire menée par l’entité sioniste.

Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile palestinienne, a confirmé samedi ce mouvement de population massif, tandis que des milliers de déplacés ont emprunté l’avenue Al-Rashid et la route Salah al-Din, parcourant souvent plus de sept kilomètres à pied pour retrouver leurs foyers dévastés. Ces artères, théâtres de nombreux massacres perpétrés par les forces d’occupation sionistes contre des civils fuyant vers le sud, sont redevenues les chemins de l’espoir pour ces familles meurtries qui entreprennent ce périlleux retour malgré les mises en garde de l’armée d’occupation concernant la présence de zones dangereuses et de troupes israéliennes encore déployées dans certains secteurs du territoire. L’accord de cessez-le-feu, fruit d’un plan en vingt points présenté fin septembre par le président américain Donald Trump et signé jeudi par le Hamas et l’entité sioniste, prévoit dans sa première phase la fin des agressions, le retrait progressif des forces d’occupation, l’accès à l’aide humanitaire et l’échange de prisonniers. Le dirigeant du Hamas Khalil al-Hayya a déclaré que le mouvement avait reçu des garanties formelles des médiateurs et de l’administration américaine confirmant que la guerre était totalement terminée, annonçant la libération de 250 Palestiniens condamnés à perpétuité, de 1700 détenus arrêtés après le 7 octobre 2023, ainsi que de toutes les femmes et enfants incarcérés. Moussa Abou Marzouk, membre du Bureau politique du Hamas, a précisé que les opérations d’échange de prisonniers devraient débuter lundi, sans cérémonies militaires ni festivités, conformément à l’attitude de retenue adoptée par le mouvement. Il a toutefois déploré que les forces d’occupation maintiennent le contrôle sur environ 53% de Ghaza et se soient retirées jusqu’à une ligne jaune fixée de manière aléatoire et non planifiée, une situation que le Hamas refuse d’accepter définitivement.

Le désarmement du Hamas reste une ligne rouge infranchissable

Si la première phase de l’accord suscite un soulagement immense parmi la population palestinienne exsangue, la deuxième phase du plan Trump cristallise déjà les tensions. Cette phase prévoit la mise en place d’un nouveau mécanisme de gouvernance à Ghaza sans participation du Hamas, la création d’une force de sécurité composée de Palestiniens et de troupes arabes et islamiques, ainsi que le désarmement complet du mouvement de résistance. Un responsable du Hamas a tranché samedi en affirmant à l’AFP que la remise des armes était hors de question et non négociable. Abou Marzouk a néanmoins appelé à un dialogue national inclusif avec l’Autorité palestinienne, soulignant que seul un consensus national complet permettrait de sortir de la crise que traverse la cause palestinienne et que le Hamas n’entendait pas prendre seul des décisions concernant le destin du peuple. Il faut dire aussi que malgré le cessez-le-feu décrété, l’occupation poursuit ses bombardements.

Le bilan humanitaire de cette agression génocidaire demeure catastrophique, avec 67682 martyrs et 170033 blessés recensés depuis le 7 octobre 2023, majoritairement des femmes et des enfants selon les autorités sanitaires palestiniennes. Au cours des dernières 24 heures seulement, 151 corps de martyrs et 72 blessés ont été transférés vers les hôpitaux, tandis que 463 Palestiniens dont 157 enfants sont tombés en martyrs à cause de la famine et de la malnutrition provoquées par le blocus imposé par l’occupation. L’UNICEF a lancé vendredi un appel urgent pour sauver 50000 enfants menacés par une malnutrition sévère dont le système immunitaire affaibli les expose à un risque majeur de mortalité face aux épidémies et aux variations de température. Ricardo Pérez, porte-parole de l’organisation onusienne, a insisté sur la nécessité d’ouvrir tous les passages pour l’aide alimentaire et d’assurer un soutien nutritionnel immédiat afin de prévenir une catastrophe sanitaire parmi les plus vulnérables. Sur le terrain, la visite samedi de l’envoyé spécial américain Steve Witkoff et de l’amiral Brad Cooper du CENTCOM visait à confirmer le retrait des forces d’occupation vers les zones convenues et à préparer la mise en place d’un centre de coordination civilo-militaire pour la stabilisation post-conflit, sans déploiement de troupes américaines à Ghaza selon les assurances fournies par le commandement américain.

Lyes Saïdi

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