Économie

Au cœur d’un atelier à Beni-Abbes : La géologie pour accélérer le programme minier national

Le renforcement des infrastructures géologiques et l’enrichissement de la base de données sur les ressources minières constituent des priorités essentielles pour soutenir le développement des grands projets du secteur minier algérien. Cette nécessité a été soulignée lors d’un atelier national organisé à Beni-Abbès par l’Agence du Service géologique de l’Algérie, réunissant cadres ministériels, experts, universitaires et représentants du groupe public Sonarem autour du thème « La géologie algérienne, bilan, défis et perspectives ». La directrice générale des mines au ministère des Hydrocarbures et des Mines, Nadjiba Bourenane, a affirmé en marge des travaux que ces efforts permettront de « mieux préparer les activités de recherche et de prospection minières à travers le territoire national ». Elle a souligné que la mise en œuvre de technologies modernes pour la découverte de substances minérales à forte valeur ajoutée représente un défi majeur, « notamment celles indispensables à la transition énergétique à l’image du lithium et des terres rares, ainsi que les minerais utilisés dans des industries stratégiques telles que le fer et le manganèse essentiels à la sidérurgie, ou encore le phosphate et ses dérivés pour la fabrication de tous types d’engrais ». Ces actions, a-t-elle précisé, s’inscrivent dans le cadre des orientations définies par les hautes autorités du pays, visant à exploiter de manière durable les ressources minières nationales tout en soutenant leur transformation au sein de l’industrie locale, avec pour objectif de générer de la valeur ajoutée localement avant l’exportation internationale. La responsable a également insisté sur la nécessité d’intensifier les efforts dans le domaine de la formation en géologie et mines pour renforcer le potentiel national. Le directeur du comité de direction de l’Agence nationale du service de géologie d’Algérie, Karim Mokhtar, a expliqué que l’atelier vise principalement à dresser un bilan des réalisations en matière de recherches géologiques et à « définir les perspectives d’avenir pour répondre aux attentes de l’État dans son importante démarche de valorisation du secteur minier et attirer les investisseurs nationaux et étrangers dans les domaines de la prospection et de l’exploitation minière ». Il a ajouté que cette rencontre témoigne de l’intérêt que l’État porte aux géosciences, à la recherche et à l’innovation, soulignant que l’organisation de cet atelier s’aligne avec la feuille de route élaborée par le gouvernement pour le secteur minier et vise à mobiliser la participation de l’ensemble des académiciens, experts et spécialistes nationaux dans le cadre de la nouvelle dynamique que connaît actuellement le secteur. La professeure et experte en géologie Yasmina Chayad Saoudi, de l’université d’Alger, a souligné que cette rencontre permettra « à l’avenir d’intensifier la connaissance profonde des différentes couches géologiques à travers le pays, leur histoire et leurs potentiels en ressources minières et se concerter pour déterminer les actions à entreprendre en matière de recherche, prospection et exploitations des minerais au titre des opérations de développement du secteur minier ». Le choix de la wilaya de Beni-Abbès pour abriter cet événement s’explique par sa position historique en tant que centre et école de géologie, notamment à travers son centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides qui a formé plusieurs générations de géologues, comme l’a précisé le professeur Najari Ahmed, de l’université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene et expert-consultant de l’AGSA.

Les travaux ont comporté la présentation d’une dizaine de communications sur la géologie du bassin saharien, suivies de débats réunissant cadres du secteur des hydrocarbures et des mines, chercheurs, universitaires et représentants de Sonarem. Une sortie scientifique sur le terrain dans les régions d’Ougarta et de Marhouma était prévue lors de la dernière journée, portant sur l’étude de l’évolution géologique de la chaîne de l’Ougarta, avec publication ultérieure de monographies scientifiques rassemblant les principaux résultats et recommandations de cette rencontre nationale qui témoigne de l’ambition du pays de renforcer la collaboration entre le secteur des mines et la recherche scientifique pour développer conjointement des projets stratégiques.

Sabrina Aziouez

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