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Hydrocarbures : Un investissement saoudien de 5,4 milliards de dollars

Le groupe Sonatrach et la société saoudienne Midad Energy North Africa ont signé lundi à Alger un contrat d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures d’une valeur de 5,4 milliards de dollars dans le bassin d’Illizi. Cet accord de partage de production, le premier du genre conclu par une entreprise saoudienne en Algérie, témoigne du regain d’attractivité du secteur minier algérien et marque une nouvelle étape dans le renforcement de la coopération énergétique entre les deux pays membres de l’OPEP.

La cérémonie de signature s’est déroulée au siège de la direction générale de Sonatrach, en présence du ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, et de l’ambassadeur du Royaume d’Arabie Saoudite en Algérie, Abdallah Ben Nasser Al-Busairi. Le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, et son homologue de Midad Energy North Africa, Sheikh Abdulelah Bin Mohammed Bin Abdullah Al-Aiban, ont paraphé ce contrat qui porte sur le périmètre contractuel « Illizi-Sud », situé à environ 100 kilomètres au sud d’In Amenas. S’étendant sur une durée de trente ans, prolongeable de dix années supplémentaires, ce contrat prévoit une période de recherche de sept ans. La société saoudienne assurera le financement intégral des phases d’exploration et d’exploitation, avec une répartition de 288 millions de dollars destinés aux opérations de recherche et d’exploration, et plus de 5,1 milliards de dollars consacrés à l’exploitation et au développement. Au terme de la période contractuelle, la production globale devrait atteindre près de 993 millions de barils équivalent pétrole, comprenant 125 milliards de mètres cubes de gaz naturel destiné à la commercialisation, 103 millions de barils de GPL et 101 millions de barils de condensats.

Durant la phase d’exploration, il sera procédé à l’acquisition et au traitement de données sismiques en deux et trois dimensions, au forage de plus de trente puits d’exploration, de délinéation et d’évaluation, outre la réalisation d’études géologiques et géophysiques. La phase d’exploitation prévoit le raccordement des réseaux de puits de développement et la mise en place d’une unité de traitement du gaz naturel composée d’équipements et de modules extensibles, garantissant flexibilité et rapidité d’exploitation. Le projet sera réalisé selon un modèle de développement accéléré permettant un démarrage rapide de la production.

Un partenariat arabe prometteur

Rachid Hachichi a qualifié ce contrat d’étape « nouvelle et importante » dans le processus de développement de l’industrie des hydrocarbures en Algérie, reflétant la « grande confiance » accordée à l’environnement d’investissement en Algérie et aux compétences techniques et professionnelles du groupe Sonatrach. « Les objectifs de production reflètent les grandes potentialités de ce projet ainsi que les opportunités économiques et techniques qu’il offre aux deux parties, tout en valorisant les produits hydrocarbures dont regorge le sous-sol algérien », a-t-il ajouté, soulignant que ce contrat « contribuera à renforcer les capacités de production, à renouveler les réserves et à garantir des revenus durables pour le pays ». Le PDG de Sonatrach a également rappelé que « la coopération algéro-saoudienne dans le domaine de l’hydrocarbure représente un modèle de partenariat arabe prometteur fondé sur la confiance mutuelle et les intérêts communs ». De son côté, Sheikh Abdulelah Al-Aiban a souligné l’importance de ce « premier contrat d’hydrocarbures » conclu par une entreprise saoudienne en Algérie, saluant la loi sur les hydrocarbures en vigueur qui a « établi une vision moderne, claire et attractive pour l’investissement dans le secteur ». Il a qualifié ce projet de « initiative qualitative et stratégique par excellence », ajoutant : « Nous sommes convaincus que ce partenariat ouvrira la voie à de grands investissements renforçant la coopération entre les deux pays, non seulement dans le secteur des hydrocarbures, mais aussi dans les secteurs industriel et des services y afférents, en amont comme en aval ». Le PDG de Midad Energy a réaffirmé « l’engagement à travailler avec dévouement aux côtés de nos partenaires algériens dans le strict respect des exigences techniques, environnementales et juridiques ».

L’ambassadeur saoudien Abdallah Ben Nasser Al-Busairi a indiqué que ce contrat illustre « les relations privilégiées » entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite, soulignant que les nouveaux cadres juridiques ont encouragé les entreprises saoudiennes à s’orienter vers l’Algérie. Il a qualifié le contrat signé de « début prometteur », notant qu’il s’agit du plus important contrat en termes de valeur pour une société saoudienne en Algérie.

Ce contrat, qui couronne les travaux conjoints issus du protocole d’accord signé le 3 mars 2024 entre les deux entreprises, intègre des engagements en faveur du développement durable avec des projets dans les domaines de l’efficacité énergétique et de la décarbonation. Le programme inclut le recours aux dernières solutions technologiques et numériques, avec une priorité donnée au contenu local et à la sous-traitance nationale, dans le strict respect des normes environnementales en vigueur en Algérie.

Samira Ghrib

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