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Hydrogène vert : L’Algérie, pôle de l’énergie du futur

La filière hydrogène en Algérie suscite un vif intérêt au sein de l’Union européenne. Alors qu’un projet de réalisation d’un gazoduc devant transporter l’hydrogène vert de l’Algérie vers le cœur de l’Europe à travers l’Italie a été validé par la Commission européenne, un atelier technique réunissant experts algériens et européens sur la filière hydrogène doit d’ouvrir aujourd’hui à Alger.

Avec un potentiel solaire qui peut permettre de largement couvrir la demande mondiale en énergie, l’Algérie s’impose de facto comme un acteur central dans la transition énergétique. Un potentiel qui suscite d’ailleurs un vif intérêt de la part des partenaires énergétique de l’Algérie et en premier lieu les Européens. C’est dans ce contexte que le ministère de l’Énergie et des Mines co-organise avec l’Union européenne (UE), aujourd’hui mardi à Alger, un atelier d’experts sur le développement de la filière de l’hydrogène renouvelable.

« Dans le cadre du dialogue stratégique entre l’Algérie et l’Union Européenne (UE) dans le domaine de l’énergie, le ministère de l’Energie et des mines co-organise avec l’Union Européenne, mardi 13 juin 2023, un atelier d’experts sur le développement de la filière de l’hydrogène renouvelable », a indiqué dans ce sens un communiqué du département de Mohamed Arkab. Selon la même source, cet atelier qui a pour objectif « d’initier les bases de coopération dans le domaine de l’hydrogène, verra la participation d’experts européens et algériens et de représentants de différents organismes des secteurs concernés ». Le département de l’Énergie et des Mines explique aussi que le programme de cet atelier prévoit trois sessions en format « panel » dédiées aux stratégies sur le rôle de l’hydrogène renouvelable à l’horizon 2030 et 2050 en Algérie et dans l’UE, aux aspects liés à la réglementation et aux mécanismes incitatifs pour le développement de l’hydrogène, ainsi qu’aux infrastructures de transport, de distribution et de stockage.

Cet atelier s’inscrit d’ailleurs dans le prolongement de la 4e réunion annuelle du dialogue politique de haut niveau sur l’énergie tenue au mois d’octobre dernier et au cours de laquelle l’Algérie et l’Union européenne ont réaffirmé leur volonté de renforcer les relations de partenariat dans le domaine énergétique. Un partenariat qui devra aller au-delà du domaine des hydrocarbures et du gaz particulièrement pour s’inscrire dans le cadre de la transition énergétique. L’Algérie a d’ailleurs mis en avant son souhait de voir ses partenaires s’investir plus dans l’investissement dans le domaine énergétique que ce soit dans le domaine des hydrocarbures ou dans les ENR et l’hydrogène vert lequel doit une assise pour les partenariats commerciaux en place. Il est vrai aussi que le ministère de l’Énergie et des Mines annoncé une feuille de route pour le développement de l’hydrogène. Selon la même source, cette feuille de route vise à faire de l’Algérie un pays pionnier au niveau régional et international dans la production et la commercialisation de cette nouvelle énergie. Le département de l’Energie avait précisé que « l’Algérie entend tirer profit de ses capacités techniques et de ses avantages concurrentiels pour produire et exporter entre 30 et 40 milliards kilowatts d’hydrogène gazeux, liquéfiés et dérivés, et à approvisionner le marché européen à près de 10 % de ses besoins d’ici 2040 à des prix de vente très concurrentiels ». Au-delà des opportunités qui s’ouvrent en Europe grâce à la réalisation de ces nouvelles infrastructures, l’Algérie brasse large et mise aussi sur le développement du GNL vert. Sonatrach prévoit d’ailleurs de mobiliser un investissement d’un milliard de dollars dans cet objectif dans le cadre de son plan de développement à moyen terme. Des potentialités qui intéressent les partenaires européennes. L’Italie qui s’impose déjà comme un hub gazier méditerranéen grâce à la consolidation de la coopération entre les groupes énergétique italien et algérien Eni et Sonatrach, s’investit déjà dans l’hydrogène vert. Au-delà des accords signés entre Sonatrach et ENI dès 2021 pour le développement de la filière hydrogène, un autre accord a été signé au mois de janvier dernier à l’occasion de la visite de la présidente du Conseil italien des ministres Giorgia Meloni pour examiner les moyens de consolider le partenariat dans le domaine de la transition énergétique. Il s’agit surtout d’étudier un projet de réalisation d’un nouveau gazoduc pour le transport d’hydrogène et alternativement de l’ammoniac vers l’Italie. Un projet qui semble connecté à un autre projet d’infrastructure, le gazoduc SoutH2 qui doit permettre de connecter l’Italie, à l’Autriche et à l’Allemagne pour transporter de l’hydrogène vert à partir « d’Afrique du Nord » vers le cœur de l’Europe.
Les Allemands ne sont pas en reste et cherchent à développer leur coopération avec l’Algérie en matière d’hydrogène vert.  Au mois de décembre dernier, la Sonatrach et la société gazière allemande « VNG AG » (VNG) ont signé un protocole d’entente ayant pour objet l’examen des opportunités de coopération pour la réalisation de projets dans le domaine de l’hydrogène et l’ammoniac vert, dans le but de les exporter vers l’Allemagne.

Samira Ghrib

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