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Attaf à la 19e réunion ministérielle du Mouvement des non-alignés : « L’établissement de l’État de Palestine est la seule solution »

 Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a réitéré mercredi la position algérienne en faveur de l’établissement d’un État palestinien indépendant et du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, lors de la 19e réunion ministérielle du Mouvement des non-alignés (MNA).

Dans la capitale ougandaise, où se tenait cette rencontre internationale présidée par le président Yoweri Museveni, la diplomatie algérienne a une nouvelle fois fait entendre sa voix sur les questions de décolonisation et de justice internationale. Cette prise de parole intervient dans un contexte régional et international marqué par la persistance des tensions au Moyen-Orient. Prenant la parole devant l’assemblée ministérielle, Ahmed Attaf a placé la question palestinienne au cœur de son intervention. « Le peuple palestinien vit ces jours-ci sur 2 espoirs : un espoir plus petit et un espoir plus grand », a déclaré le chef de la diplomatie algérienne. « L’espoir plus petit est celui de la consolidation de l’accord de cessez-le-feu, de l’imposition de son respect et de la réponse effective aux besoins urgents de nos frères à Ghaza », a-t-il précisé, faisant référence à la situation humanitaire catastrophique dans l’enclave palestinienne. Mais c’est sur le long terme que le ministre a insisté avec force : « L’espoir plus grand est celui d’associer cette étape à un processus politique sérieux qui place parmi ses priorités le traitement du cœur et de l’essence du conflit, par la fin de l’occupation des terres palestiniennes et arabes et l’accélération de l’établissement de l’État palestinien indépendant et souverain comme solution juste, durable et définitive au conflit israélo-palestinien. » Cette position, constante dans la diplomatie algérienne, trouve un écho particulier alors que la communauté internationale peine à imposer une solution politique durable dans la région.

Sahara occidental, un soutien réaffirmé

Ahmed Attaf n’a pas manqué d’évoquer la question sahraouie, l’autre dossier régional sur lequel l’Algérie maintient une position ferme et constante. « Le peuple sahraoui ne demande rien d’autre que de lui permettre d’exercer son droit légitime et légal à l’autodétermination et de décider de son avenir par lui-même, sans aucune contrainte et sans aucune tutelle », a-t-il affirmé. Le ministre a souligné l’alignement total de l’Algérie avec la position du Mouvement des non-alignés sur cette question. « L’Algérie s’identifie totalement à la position ferme et de principe du Mouvement des non-alignés à ce sujet, position dont notre Mouvement ne s’est pas écarté durant les 5 décennies passées, conformément aux résolutions de la légalité internationale et par respect de la doctrine onusienne établie en matière de décolonisation », a-t-il déclaré. Dans son allocution, Ahmed Attaf a également inscrit ces combats dans une perspective historique plus large, rappelant que cette réunion se tenait à l’occasion du 70ème anniversaire de la Conférence de Bandung, « ce jalon historique qui a ouvert la voie à la fondation de notre Mouvement et ce tournant civilisationnel qui a marqué le début de l’étincelle de la décolonisation en Afrique, en Asie et dans le reste du monde ». Le ministre a rappelé avec émotion le rôle de Bandung dans le soutien à la cause algérienne : « L’Algérie n’a pas oublié, et n’oubliera jamais, que sa cause de libération a trouvé dans la Conférence de Bandung son premier soutien, son principal appui et son meilleur défenseur, qui a eu le mérite d’en faire la première question de décolonisation inscrite directement à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies. Au-delà des questions de décolonisation, Ahmed Attaf a appelé le Mouvement des non-alignés à jouer un rôle plus actif dans la réforme du système international. Il a plaidé pour « une nouvelle approche pour traiter les problématiques liées à la dualité sécurité-développement, à travers des partenariats fondés sur l’égalité souveraine, le respect mutuel et la coopération fructueuse face aux méthodes de domination, de dépendance et d’exclusion ». Le chef de la diplomatie algérienne a également insisté sur la nécessité de « réformer les déséquilibres structurels du système international, à commencer par le Conseil de sécurité de l’ONU, en passant par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, jusqu’à l’Organisation mondiale du commerce ». Concluant son intervention, Ahmed Attaf a réaffirmé que cette approche « est celle en laquelle croit l’Algérie et pour laquelle elle plaide aux côtés de ses frères et amis des États membres de notre Mouvement, afin de construire un système international plus juste, plus équitable et plus durable ».

Lyes Saïdi

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