Développement de l’agriculture saharienne : L’Algérie s’ouvre aux investisseurs étrangers
À Rome, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, a lancé un appel aux partenaires internationaux et a présenté les mégaprojets agricoles du pays, dont le projet Baladna, lors du Forum mondial de l’alimentation organisé par la FAO. Une stratégie ambitieuse de développement agricole face aux défis climatiques et à la croissance démographique.
Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Yacine El-Mahdi Oualid, a participé mercredi aux travaux du Forum mondial de l’alimentation 2025 au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture à Rome, réaffirmant la volonté de l’Algérie de renforcer sa souveraineté alimentaire tout en s’ouvrant aux investissements étrangers. Lors de son allocution en session plénière, le ministre a tracé les grandes lignes de la stratégie agricole, axée sur « le développement de la production agricole durable, l’amélioration des chaînes de valeur agricoles, et l’investissement dans l’agriculture saharienne », selon le communiqué du ministère. Cette orientation vers les régions sahariennes constitue un axe majeur des stratégies de développement agricole pour l’Algérie, qui cherche à valoriser l’immense potentiel de ses terres du Sud, longtemps sous-exploitées. M. Oualid a particulièrement insisté sur l’accueil favorable réservé aux capitaux étrangers, citant deux initiatives d’envergure : le projet « Baladna » et le projet « Bonifiche Ferraresi Algérie » développé avec le partenaire italien. « Les portes demeurent ouvertes en Algérie à tous les investisseurs souhaitant exploiter l’énorme potentiel qu’offre le secteur agricole, notamment dans le Sud du pays », a-t-il déclaré, soulignant que cette politique d’ouverture s’inscrit dans une vision à long terme de développement du secteur. La modernisation technologique figure au cœur de cette transformation. Le ministre a souligné que le secteur agricole « se tourne aujourd’hui, plus que jamais, vers l’adoption de la technologie pour améliorer la productivité et optimiser l’utilisation des ressources naturelles, notamment les ressources hydriques et l’énergie, en accord avec les orientations stratégiques du Gouvernement en matière de développement rural et d’encouragement de l’investissement dans le secteur agricole ». Cette approche répond aux contraintes spécifiques du pays, où la gestion rationnelle de l’eau représente un enjeu crucial, particulièrement dans les zones arides.
Le ministre a également plaidé pour une intensification de la coopération internationale, participant notamment au Dialogue ministériel sur la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire. Il a mis en avant « l’importance du renforcement des partenariats internationaux et de l’échange d’expériences dans les domaines de la recherche scientifique et de l’introduction des technologies de pointe pour la modernisation du secteur agricole », estimant que la sécurité alimentaire « nécessite la conjugaison des efforts entre les pays, les institutions et les organisations actives dans ce domaine ». Cette présence algérienne au Forum mondial de l’alimentation, rendez-vous annuel incontournable réunissant décideurs politiques, experts et acteurs du secteur, traduit selon le communiqué « la détermination de l’Algérie à contribuer activement aux efforts mondiaux visant à garantir la sécurité alimentaire, à relever les défis environnementaux, et à conforter sa position en tant que partenaire clé dans le processus du développement agricole durable ».
Le forum de Rome permet aux participants d’échanger sur les défis contemporains des systèmes alimentaires mondiaux, confrontés aux changements climatiques, à la hausse de la demande en ressources naturelles et à l’impératif d’assurer une sécurité alimentaire pérenne pour une population mondiale en expansion.
Samira Ghrib