CAN féminine 2026 : Benstiti veut renverser l’histoire face au Cameroun
Le sélectionneur de l’équipe nationale féminine de football, Farid Benstiti, s’est fixé un objectif clair et ambitieux à l’approche de la double confrontation contre le Cameroun prévue les 23 et 28 octobre dans le cadre du deuxième et dernier tour qualificatif à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations 2026 : briser la malédiction camerounaise et décrocher une qualification vitale pour l’avenir du football féminin algérien.
Lors d’une conférence de presse tenue lundi au stade Nelson Mandela de Baraki, le technicien a reconnu la difficulté de la tâche tout en affichant une détermination sans faille. Le coach des Vertes n’a pas caché la réalité des chiffres et du rapport de forces. « Statistiquement parlant, l’Algérie n’a jamais réussi à battre le Cameroun en compétition officielle. Donc, logiquement, elles partent favorites pour cette double confrontation. Mais comme on dit, il y a un début à tout, et c’est en partant de ce principe que nous ambitionnons de changer la donne, en passant l’écueil du Cameroun pour aller à la CAN », a déclaré Benstiti avec réalisme. Cette lucidité n’entame pourtant en rien sa conviction que ses joueuses peuvent créer la surprise et inverser une tendance historique défavorable.
Au-delà de l’aspect purement sportif de cette double confrontation, le sélectionneur national a replacé cet objectif de qualification dans une perspective stratégique beaucoup plus large, celle de la participation au Mondial 2027 au Brésil. Benstiti a expliqué qu’il s’était fixé plusieurs objectifs avec l’équipe nationale sur le court et moyen terme, mais certains parmi ces objectifs sont, selon ses propres termes, vitaux car « ils constituent une porte d’entrée » pour les autres objectifs. « Les quatre sélections africaines qui iront au Mondial-féminin de 2027 seront celles qui termineront aux quatre premières places lors de la CAN-2026. Autrement dit, pour aller au Mondial, il faut obligatoirement être qualifié pour la CAN, sinon, tout le reste est compromis. A partir de là, ce premier objectif, sur le court terme, qui est la qualification à la phase finale de la CAN-2026, devient indispensable, car les autres objectifs, sur le long terme, comme le Mondial de 2027 dépendent essentiellement de lui », a-t-il encore expliqué. Pour maximiser les chances de son équipe face à un adversaire redoutable, Farid Benstiti a adopté une stratégie basée sur la continuité et le renforcement ciblé. Le technicien a privilégié la stabilité du groupe plutôt que le bouleversement, tout en procédant à des ajustements judicieux. « Nous avons préservé l’ossature de notre équipe, pour entretenir l’homogénéité de notre jeu, et nous avons renforcé nos rangs par quelques joueuses de qualité, susceptibles de nous apporter un plus, notamment, sur le plan offensif », a-t-il détaillé. Le travail d’observation et d’analyse de l’adversaire n’a pas été négligé par le staff technique algérien. Benstiti a révélé avoir entamé un travail de veille dès le tirage au sort, accumulant suffisamment d’informations pour dresser un portrait précis de l’équipe camerounaise. « Juste après le tirage au sort, j’ai commencé à m’intéresser de très près au Cameroun, car il est bon de connaître son adversaire. Au fil du temps, j’ai fini par réunir suffisamment d’informations pour bien l’analyser et mon constat a été que nous serons appelés à défier une très bonne équipe, qui est presque l’égale de la redoutable sélection du Nigeria. Pas avec le même palmarès, certes, mais avec toutes la qualité physique et technique qui font la grandeur de cette équipe », a-t-il affirmé. La stratégie imaginée par Benstiti repose sur l’exploitation des atouts de son équipe, notamment sa fraîcheur physique et sa mobilité. « Nous espérons utiliser notre fraîcheur et notre mobilité pour faire la différence au match aller, qui se jouera chez nous, en essayant de gérer convenablement le match retour, avec l’espoir que la qualification sera au bout », a-t-il souhaité. L’avantage de recevoir au match aller devant le public oranais au stade Miloud Hadefi jeudi à 19h00 constitue un atout à ne pas négliger dans cette quête de qualification. Sur le plan de la préparation, l’équipe nationale a entamé son stage au Centre technique de Sidi-Moussa avec vingt-six joueuses convoquées, dont deux évoluant dans le championnat local. La première séance d’entraînement effectuée lundi après-midi a été axée sur la récupération, selon les informations fournies par la Fédération algérienne de football. Le groupe a toutefois enregistré un coup dur avec la blessure de l’attaquante Morgane Ikene, remplacée par Inès Khiri qui évolue au FC Yverdon Sport en Suisse, modification qui intervient à un moment crucial de la préparation. Le match retour se déroulera le 28 octobre à 15h30 au stade de la Réunification à Douala, dans une ambiance certainement hostile. La phase finale de la prochaine CAN féminine se jouera du 17 mars au 03 avril 2026, ouvrant la voie au Mondial brésilien prévu du 24 juin au 25 juillet 2027, dixième édition de ce tournoi qui réunira 32 nations en lice pour le trophée suprême. Pour les Algériennes, tout commence donc jeudi soir à Oran.
Moncef Dahleb