Économie

L’Algérie au cœur de la coopération fiscale africaine : La lutte contre les flux financiers illicites en débat

Du 3 au 7 novembre, Alger accueillera les assises annuelles du Forum africain de l’administration fiscale (ATAF-2025), un rendez-vous qui devrait consolider la place du pays comme acteur clé du renforcement de la coopération fiscale sur le continent. En accueillant ces travaux au Centre international de conférences « Abdelatif Rahal », sous le thème « Adopter des approches efficaces et ciblées pour des systèmes fiscaux équitables », l’Algérie entend se positionner au cœur des débats sur l’avenir économique et institutionnel de l’Afrique. Dans un communiqué rendu public mercredi, la Direction générale des impôts (DGI) souligne que cette rencontre « contribue à renforcer la place de l’Algérie comme acteur principal dans la coopération fiscale africaine, et constitue une occasion de participer activement à l’élaboration de solutions concrètes et durables destinées à accroître les capacités fiscales du continent, à stimuler une croissance inclusive et à financer le développement durable ». Les discussions s’articuleront autour de thématiques jugées cruciales pour l’avenir de la gouvernance économique africaine : la transformation numérique des administrations fiscales, la lutte contre les flux financiers illicites, l’érosion des bases d’imposition, la réforme de la fiscalité internationale, les défis du numérique, l’élargissement de l’assiette fiscale ou encore la mobilisation de l’impôt comme levier de financement des Objectifs de développement durable. Au-delà des échanges techniques, l’événement se veut un moment fondateur dans la construction d’une vision commune. Selon la DGI, ces réunions « marqueront une étape décisive vers l’élaboration d’une feuille de route partagée, capable de répondre aux défis fiscaux contemporains, de renforcer la conformité et de tirer parti des opportunités offertes par l’évolution du paysage fiscal mondial ». Une ambition d’autant plus nécessaire que le contexte international, marqué par la pression croissante sur les finances publiques, impose aux États africains de bâtir des systèmes fiscaux modernes et performants. L’Algérie, membre du Forum africain de l’administration fiscale depuis peu — elle en est le 43ᵉ pays adhérent sur un total de 44 —, entend traduire cet engagement dans une stratégie nationale de modernisation. Elle affirme son « adhésion totale aux objectifs stratégiques du forum », lesquels visent notamment à améliorer la mobilisation des recettes, à intensifier la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales ainsi que contre les flux financiers illicites.

Cette adhésion s’inscrit dans une « vision ambitieuse » qui, selon le communiqué, vise à « donner une voix forte et unifiée au continent sur les enjeux fiscaux internationaux ». En clair, Alger souhaite devenir un relais africain dans les discussions mondiales sur la justice fiscale, tout en consolidant ses propres instruments de gouvernance et de recouvrement. La cérémonie d’ouverture officielle aura lieu le 4 novembre, sous le haut patronage du ministère des Finances, en présence de représentants des administrations fiscales africaines membres de l’ATAF, d’experts internationaux et de délégués d’organisations multilatérales spécialisées. Ce rendez-vous s’annonce donc comme un moment fort du calendrier économique continental, au croisement des ambitions africaines et des exigences d’une gouvernance publique modernisée. En accueillant cette rencontre, l’Algérie confirme son intention de jouer un rôle moteur dans la mise en place de politiques fiscales équitables et durables, au service d’une Afrique plus souveraine et mieux armée face aux défis du XXIᵉ siècle.

Amar Malki

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