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Ghaza : 194 violations du cessez-le-feu commises par l’occupation

Le Bureau gouvernemental des médias à Ghaza a dénoncé dimanche 194 violations commises par l’armée d’occupation depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre. Selon son directeur, Ismail al-Thawabteh, ces violations comprennent des incursions au-delà de la soi-disant « ligne jaune », des tirs, bombardements et opérations militaires, ainsi que le blocage de l’aide humanitaire. « Depuis le début du cessez-le-feu, les forces d’occupation ont commis 194 violations contre notre peuple, alors que nous espérions qu’il apporterait un répit », a déclaré Thawabteh, précisant que des rapports quotidiens sont transmis aux médiateurs. Il a indiqué que l’armée d’occupation a plusieurs fois franchi la « ligne jaune » et pénétré dans des zones résidentielles avec des véhicules blindés, menant des frappes aériennes et des démolitions ayant fait de nombreuses victimes civiles. Thawabteh a mis en garde les habitants contre toute approche de cette ligne, rappelant que l’occupation a déjà ouvert le feu sur des civils tentant de vérifier l’état de leurs habitations. La « ligne jaune » correspond à la zone où les forces d’occupation s’étaient retirées en vertu de l’accord du 10 octobre, séparant de fait la bande de Ghaza en deux. Le directeur du Bureau a souligné que l’entité sioniste continue d’empêcher l’entrée complète des convois humanitaires et maintient fermé le passage de Rafah, contrôlé depuis mai 2024 par les forces d’occupation après la destruction des bâtiments du côté palestinien. Cette fermeture empêche les malades d’être évacués et bloque l’entrée de médicaments et de matériel médical. Entre le 10 et le 31 octobre, seuls 3 203 camions d’aide sont entrés dans la bande de Ghaza sur les 13 200 prévus dans l’accord, soit à peine 24 % des engagements. Par ailleurs, plus de 6 000 camions humanitaires restent bloqués du côté égyptien du passage de Rafah, selon le Bureau. Le protocole du cessez-le-feu prévoyait également l’entrée d’engins lourds destinés à dégager les corps ensevelis sous les ruines, mais cette disposition n’a pas été respectée. « L’occupation n’a autorisé que quelques machines, et uniquement pour récupérer les dépouilles d’otages israéliens », a précisé Thawabteh, ajoutant que près de 9 500 Palestiniens restent portés disparus.

L’accord mentionnait aussi la livraison de plus de 300 000 tentes et abris mobiles pour loger les familles déplacées. Là encore, les engagements n’ont pas été tenus : environ 288 000 familles palestiniennes sont toujours sans abri, contraintes de vivre dans les rues ou dans des espaces publics. Le gouvernement de Ghaza estime que 90 % des infrastructures civiles du territoire ont été détruites, pour un coût initial évalué à 70 milliards de dollars.

Thawabteh a accusé l’entité sioniste d’aggraver délibérément la crise humanitaire en empêchant la reconstruction et l’accès aux secours. Il a appelé le président américain Donald Trump et les médiateurs internationaux à intervenir d’urgence pour contraindre l’occupation à respecter les dispositions du cessez-le-feu et à mettre fin à ses violations répétées. Parallèlement, le ministère palestinien de la Santé a annoncé que l’agression sioniste contre Ghaza a fait 68 875 martyrs et 170 670 blessés depuis le 7 octobre 2023, majoritairement des femmes et des enfants. Depuis le 10 octobre, date du cessez-le-feu, 238 Palestiniens ont encore été tués et plus de 600 blessés, tandis que de nombreux corps restent ensevelis sous les décombres.

R.I.

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