Palestine : L’ONU réaffirme le droit à l’autodétermination
La Troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies a adopté mardi une résolution réaffirmant le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination, alors qu’un rapport onusien accuse l’entité sioniste d’avoir employé des « pratiques génocidaires » à Ghaza, où le bilan de l’agression dépasse désormais 69.500 martyrs depuis octobre 2023.
L’adoption de cette résolution annuelle, soutenue par 164 pays, intervient dans un contexte particulièrement dramatique marqué par la poursuite de l’agression génocidaire contre la bande de Ghaza et l’intensification de la colonisation en Cisjordanie occupée. Le texte réaffirme ce que la Cour internationale de Justice avait déclaré dans son avis consultatif concernant l’illégalité de l’occupation sioniste et la demande d’y mettre fin sans délai, car elle constitue un obstacle à la capacité du peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance de son État. L’importance de cette décision est d’autant plus grande qu’elle intervient alors que l’occupation tente de déplacer le peuple palestinien, d’annexer des terres palestiniennes et de consolider son emprise illégale sur le territoire palestinien occupé, notamment Al-Qods-Est et, plus particulièrement, la bande de Ghaza assiégée. Elle constitue également un rejet international massif de ces crimes sionistes et un appel à s’appuyer sur le droit international pour examiner la question palestinienne sous tous ses aspects, sans discrimination ni entrave. L’observateur permanent de l’État de Palestine auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a affirmé la détermination de la Palestine à aller de l’avant en matière de renforcement du soutien international aux droits du peuple palestinien, afin de contrer les tentatives de l’entité sioniste visant à la priver de ce soutien juridique international au sein des instances internationales, jusqu’à ce que l’occupation prenne fin. Le diplomate palestinien a également réitéré son engagement à tout mettre en œuvre pour assurer la cessation de la guerre d’extermination sioniste dans la bande de Ghaza et la poursuite de l’acheminement de l’aide humanitaire. Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés a salué cette adoption, soulignant que ce droit est inaliénable, non soumis à des conditions, restrictions ou compromis, et ne peut être négocié en aucune circonstance. Il a ajouté que cette décision est pleinement conforme à l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice concernant l’illégalité de l’occupation sioniste et la nécessité d’y mettre fin immédiatement et sans délai. Le ministère a exprimé sa profonde gratitude aux pays qui ont voté en faveur de la résolution et les a appelés à traduire ce soutien en mesures concrètes qui permettraient au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination.
Pratiques génocidaires
Parallèlement à cette avancée diplomatique, un comité des Nations unies chargé d’enquêter sur les exactions sionistes dans les territoires arabes occupés a publié mardi un rapport accablant. Rédigé par les ambassadeurs du Sri Lanka, de la Malaisie et du Sénégal auprès de l’ONU, le document affirme que l’entité sioniste a employé des « pratiques génocidaires » dans la bande de Ghaza et a laissé libre cours à sa « rhétorique expansionniste » au Moyen-Orient. Alors que dans son précédent rapport de septembre 2024, le comité évoquait la « possible commission d’un génocide » à Ghaza, il affirme désormais, preuves et témoignages à l’appui, que des pratiques génocidaires ont bien été employées. Le rapport met en lumière une dégradation continue de la situation dans toute la région, avec l’intensification de l’agression sioniste contre le Liban, le durcissement de l’occupation en Cisjordanie, l’expansion de la colonisation dans le Golan syrien, et une impunité persistante malgré les décisions récentes de la Cour internationale de Justice et les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale. À Ghaza, où 86,3 pour cent du territoire est classé zone interdite ou en évacuation, près de 70.000 Palestiniens sont tombés en martyrs depuis octobre 2023, et les morts indirectes dues à la famine, aux maladies et à l’effondrement du système de soins devraient encore augmenter. Le document détaille le blocus quasi total de l’aide humanitaire imposé pendant plusieurs mois à l’enclave palestinienne, un mécanisme délibéré ayant entraîné la famine selon le comité. Il relève aussi des frappes menées dans des lieux préalablement qualifiés par l’entité sioniste de soi-disant « zones de sécurité » et la mort de centaines de civils sous les tirs de l’armée d’occupation, alors qu’ils tentaient d’atteindre des convois alimentaires. Les dernières 48 heures ont encore vu sept martyrs et 33 blessés transférés vers les hôpitaux de Ghaza, portant le bilan officiel à 69.513 martyrs et 170.745 blessés, en majorité des femmes et des enfants. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en octobre dernier, 280 Palestiniens sont tombés en martyrs et 672 autres ont été blessés, tandis que les corps de 571 martyrs ont été récupérés. Outre Ghaza, la Cisjordanie bascule elle aussi dans une spirale de violence. Le rapport décrit des raids à Jénine, Tulkarem ou Naplouse, le recours à des chars dans des zones densément peuplées, plus de 40.000 déplacés et des centaines de Palestiniens tués par les forces d’occupation, un rythme d’agressions inédit depuis des années. Il dénonce aussi la montée des violences de colons, parfois commises avec l’appui direct ou indirect des autorités d’occupation, et la multiplication des avant-postes sionistes en territoire palestinien. Le transfert de responsabilités administratives à des responsables civils favorables à l’annexion de la Cisjordanie occupée, dont Al-Qods-Est fait partie, est selon le comité de nature à saper toute possibilité de souveraineté palestinienne. Le chapitre consacré aux détentions souligne un recours accru à des pratiques systématiques de mauvais traitements, précisant que depuis octobre 2023, 18.000 Palestiniens ont été arrêtés, dont 1.450 enfants et 560 femmes. Le rapport met également en cause un agenda expansionniste dépassant les frontières de la Cisjordanie et de Ghaza. Dans le Golan syrien occupé, l’entité sioniste cherche à doubler la population des colons et affirme vouloir rester indéfiniment dans de nouvelles zones occupées, plus profondément à l’intérieur du territoire syrien. Au Liban, l’agression sioniste a fait des milliers de morts et de blessés, notamment le plus grand nombre de personnels médicaux tués dans un conflit armé en 2024. Mardi encore, au moins treize personnes sont tombées en martyres suite à une frappe menée par les forces sionistes dans le camp de réfugiés palestiniens d’Aïn al-Héloué à Saïda, visant une voiture près de la mosquée Khaled ben al-Walid, puis la mosquée elle-même. Le rapport dénonce le fait que l’entité sioniste agit dans une impunité totale, soutenue par l’appui diplomatique, financier et militaire de puissants États tiers et par l’absence de sanctions internationales. Le comité recommande des sanctions internationales contre l’entité sioniste et un embargo total sur les armes. Il appelle également les États membres de l’ONU à coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale et à mener des enquêtes sur les entreprises et personnes ayant participé aux violations graves documentées.
17.000 familles sans abris
La situation humanitaire à Ghaza continue de se détériorer. L’ONU a indiqué mardi qu’environ 17.000 familles palestiniennes ont été touchées par les récentes intempéries, aggravant la situation des habitants de ce territoire soumis à l’agression barbare de l’occupation. Des enfants palestiniens dorment sous la pluie sans vêtements et beaucoup d’entre eux souffrent de malnutrition et d’un système immunitaire affaibli. Les forces d’occupation ont détruit la majeure partie des infrastructures de base, empêchant la bande de Ghaza de faire face aux conditions climatiques extrêmes. Les fortes pluies ont provoqué la destruction de milliers de tentes abritant des personnes déplacées, privant de nombreuses familles d’abris temporaires pendant la vague de froid extrême. Les Nations unies ont insisté sur la nécessité d’autoriser immédiatement l’entrée de l’aide humanitaire et du matériel nécessaires à la réparation des infrastructures endommagées.
Lyes Saïdi

