Ghaza : La catastrophe humanitaire persiste
Au moins quatre Palestiniens sont tombés en martyrs lundi lors de bombardements sionistes à l’est de Ghaza-ville et à Khan Younès, portant le bilan de l’agression génocidaire à 69.756 martyrs et 170.946 blessés depuis le 7 octobre 2023. Parallèlement, l’UNRWA alerte sur une situation humanitaire qui « reste catastrophique » malgré le cessez-le-feu, tandis que la Ligue arabe organise une réunion d’urgence pour sauver le secteur éducatif palestinien menacé d’anéantissement. Les forces d’occupation sionistes ont poursuivi lundi leurs attaques meurtrières contre la population civile de Ghaza, faisant quatre nouveaux martyrs dans plusieurs frappes distinctes menées à l’est de Ghaza-ville et de Khan Younès, selon l’agence de presse palestinienne Wafa. Au sud de la bande de Ghaza, plusieurs Palestiniens ont également été blessés suite à un tir de drone ayant visé délibérément un rassemblement de civils dans la ville de Bani Suheila, à l’est de Khan Younès. Les forces d’occupation ont également mené des frappes aériennes et des tirs depuis des chars et des hélicoptères au nord-est de la ville de Rafah, démontrant que malgré les annonces de cessez-le-feu, la machine de guerre sioniste continue d’ensanglanter l’enclave assiégée. Ce nouveau bilan macabre s’inscrit dans la continuité d’une agression génocidaire qui a déjà fait 69.756 martyrs et 170.946 blessés, en majorité des femmes et des enfants, depuis le début de l’offensive sioniste en octobre 2023. Ces chiffres, communiqués dimanche par les autorités sanitaires palestiniennes, ne reflètent qu’une partie de la tragédie, de nombreux corps demeurant ensevelis sous les décombres ou inaccessibles dans les zones de combats. Mais au-delà du décompte macabre des victimes, c’est toute une société qui agonise sous le poids d’une catastrophe humanitaire sans précédent. L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine a lancé lundi un cri d’alarme en soulignant que la situation humanitaire dans la bande de Ghaza « reste catastrophique » malgré le cessez-le-feu théorique. Dans un communiqué accablant, l’agence onusienne a révélé que l’entité sioniste continue d’empêcher l’entrée de son personnel international et restreint délibérément la livraison de l’aide humanitaire à l’enclave ravagée par deux années de guerre d’extermination.
Les chiffres communiqués par l’UNRWA dessinent le portrait d’une population réduite à la survie. Plus de 90 % de la population de Ghaza dépend désormais entièrement de l’aide humanitaire, beaucoup ne recevant qu’un seul repas toutes les 24 heures. Environ 170 camions entrent quotidiennement dans le secteur, un nombre bien inférieur au minimum requis pour répondre aux besoins fondamentaux d’une population de plus de deux millions d’habitants. Cette restriction délibérée de l’aide constitue une arme de guerre, un moyen de pression collective qui s’apparente à une punition collective prohibée par le droit international. L’UNRWA gère actuellement 100 abris accueillant plus de 80.000 personnes déplacées, chassées de leurs foyers par les bombardements incessants et la destruction systématique des infrastructures civiles. Ces abris de fortune, souvent des écoles transformées en centres d’hébergement d’urgence, symbolisent l’ampleur du drame humanitaire qui se déroule à Ghaza, où des familles entières survivent dans des conditions indignes, privées de tout ce qui fait l’essence d’une vie normale. Le secteur éducatif, pierre angulaire de toute société, a été particulièrement ciblé par la machine de guerre sioniste. L’UNRWA continue de dispenser un enseignement à distance à environ 300.000 élèves et à 50.000 élèves en présentiel, dans des conditions qui défient l’imagination. Environ 44.000 enfants de la bande de Ghaza reçoivent leur éducation dans des conditions précaires, au sein de 330 espaces d’apprentissage temporaires répartis dans 59 abris. Faute de tables et de chaises, de nombreux enfants sont contraints de s’asseoir à même le sol, ce qui rend l’apprentissage plus difficile et affecte profondément leur sentiment de sécurité et de stabilité psychologique. Les bombardements sionistes et les destructions généralisées ont entraîné la perte d’écoles et d’infrastructures éducatives, obligeant l’UNRWA à transformer des abris d’urgence en espaces d’apprentissage temporaires. L’agence onusienne a également révélé avoir perdu 380 membres de son personnel depuis le début de l’agression, des employés qui ont payé de leur vie leur engagement humanitaire. Par ailleurs, 90 % de ses quelque 300 installations ont été endommagées par les bombardements de l’occupation, entraînant une forte diminution de sa capacité opérationnelle à un moment où les besoins explosent. À cette tragédie humanitaire s’ajoute une crise financière orchestrée. L’UNRWA fait face à un déficit estimé à environ 200 millions de dollars, conséquence directe de la suspension par les États-Unis de leur contribution annuelle de 360 millions de dollars. L’agence est également confrontée à des campagnes organisées, financées à hauteur de plusieurs millions de dollars, visant à la « discréditer » et à la paralyser, dans une stratégie claire d’achèvement du travail de destruction entrepris par l’occupation militaire.
Face à cette situation d’urgence absolue, la Ligue arabe a organisé dimanche au Caire la 34e réunion conjointe entre le Conseil des affaires éducatives pour les enfants de Palestine et les responsables de l’UNRWA. Cette réunion de trois jours, placée sous la supervision de l’ambassadeur Faed Mustafa, sous-secrétaire général pour les affaires de la Palestine et des territoires arabes occupés, vise à examiner les conditions de scolarité des enfants dans la bande de Ghaza et à élaborer des solutions d’urgence. L’ambassadeur de l’État de Palestine auprès de la Ligue arabe, Mohamed Al-Aklouk, a lancé un appel vibrant à « soutenir un plan d’urgence pour assurer la poursuite du cursus scolaire et fournir des alternatives logistiques et un soutien financier urgent ». Le diplomate palestinien a souligné avec force que la scolarité en Palestine « n’est pas seulement un service social, mais plutôt une bataille existentielle pour préserver l’identité et la mémoire nationales ». Cette dimension va bien au-delà de l’éducation elle-même : il s’agit de la survie culturelle et identitaire d’un peuple soumis à une entreprise d’effacement systématique. Les chiffres communiqués par l’ambassadeur Al-Aklouk glacent le sang. Un quart de million de Palestiniens ont été des victimes directes du génocide, tandis que le nombre d’étudiants tombés en martyrs a atteint 9.000. Plus de 1.350 cadres éducatifs ont été tués et des dizaines de milliers ont été blessés. Cette destruction méthodique du système éducatif palestinien constitue une tentative délibérée d’anéantir l’avenir même du peuple palestinien en privant toute une génération d’enfants de leur droit fondamental à l’éducation.
L.S.

