Coopération : L’Italie place l’Algérie au cœur de sa stratégie économique en Afrique
Le ministère italien des Affaires étrangères a consacré un vaste dossier à l’Algérie dans sa revue « Diplomazia Economica Italiana », soulignant les opportunités d’investissement au-delà des hydrocarbures. Cette publication témoigne de l’intérêt stratégique accordé par Rome à son partenariat avec Alger, dans le cadre du Plan Mattei pour l’Afrique. Intitulé « Algérie, des perspectives et des opportunités au-delà du secteur des hydrocarbures », le dossier met en lumière la profondeur des relations bilatérales. La revue souligne l’importance des relations « enracinées » entre les deux pays, « grâce à la profondeur de leurs liens historiques et culturels et à leur proximité géographique ». La nouvelle orientation repose sur « l’extension des domaines de coopération à de nouveaux secteurs, reflétant les transformations que connaît l’économie algérienne ». La publication officielle se montre élogieuse quant aux avancées algériennes, s’attardant sur les progrès « notables » accomplis « en matière de développement économique et humain grâce aux politiques sociales et à l’investissement dans les infrastructures ». Le document dresse un inventaire des secteurs porteurs pour les entreprises italiennes, « notamment dans les secteurs de l’agriculture, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, des industries agroalimentaires et de transformation, de l’industrie pharmaceutique, de la mécanique et de l’industrie automobile ». Parmi les atouts de l’Algérie, la publication cite « le faible coût de l’énergie et des matières premières, le capital humain spécialisé grâce au nombre important d’universités et de centres de formation dont dispose le pays, et sa proximité des marchés de l’Afrique subsaharienne ». Cette dernière dimension positionne l’Algérie comme une plateforme d’accès au continent africain pour les investisseurs italiens.
L’inscription de l’Algérie parmi les pays prioritaires du Plan Mattei constitue un signal politique fort. La revue souligne « les opportunités offertes par le secteur agricole en Algérie, notamment grâce aux incitations à l’investissement dans les wilayas du Sud pour atteindre l’autosuffisance en produits de large consommation et augmenter les exportations hors hydrocarbures ». Dans les énergies renouvelables, la publication rappelle que « l’Algérie dispose de l’un des plus grands potentiels solaires au monde et qu’elle s’est fixée pour objectif d’atteindre 15.000 mégawatts issus de sources renouvelables d’ici à 2035 ».
L’ambassadeur d’Italie en Algérie, Alberto Cutillo, a salué « la dynamique qui caractérise la coopération bilatérale, notamment dans les secteurs de l’énergie et des énergies renouvelables », évoquant des « projets futurs portant sur l’interconnexion numérique via un nouveau câble sous-marin, l’industrie automobile, les industries pharmaceutiques, la défense, les transports, l’innovation technologique et l’industrie agroalimentaire ». Le diplomate a souligné que « le secteur automobile constitue l’un des domaines les plus attractifs pour l’investissement en Algérie », citant l’usine Fiat d’Oran. Il a également mentionné « les perspectives prometteuses dans les filières de la sidérurgie, du marbre et des pierres ornementales », évoquant l’accord signé en juillet entre l’Agence italienne pour le commerce extérieur et Sonarem-Ettakwine pour créer un centre algéro-italien de formation dans le secteur du marbre. Concernant les énergies renouvelables, l’ambassadeur a insisté sur « l’importance des vastes ressources solaires dont dispose l’Algérie et des projets prometteurs dans les domaines de l’hydrogène vert et de la gestion des déchets ».
La revue conclut en relevant « la présence italienne notable en Algérie ces dernières années et l’intérêt croissant des entreprises italiennes pour les projets nationaux visant à diversifier l’industrie et à renforcer la production locale ». Ce dossier reflète l’intérêt accordé par Rome pour l’approfondissement du partenariat économique algéro-italien, témoignant de la place stratégique qu’occupe l’Algérie dans sa politique méditerranéenne et africaine.
Salim Amokrane

