Dix pays au festival du couscous à Timimoun : Célébrer notre patrimoine culinaire
La huitième édition du Festival international du couscous se tiendra du 11 au 14 décembre prochain à Timimoun, réunissant dix pays autour d’un programme mêlant expositions, conférences, dégustations et rencontres avec des chefs et experts en arts culinaires, cinq ans après l’inscription de ce plat ancestral au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco.
Organisé sous le parrainage des ministères du Tourisme et de l’Artisanat ainsi que de la Culture et des Arts, cet événement porté par la société Chohra Prod bénéficie du soutien du wali de Timimoun et de la collaboration de la Télévision publique. Chahrazed Aiouaz, directrice de la société organisatrice, précise que cette édition placée sous le slogan « Le plat de la rencontre, mémoire et créativité » ambitionne de créer « un espace d’échanges entre la cuisine algérienne et les cuisines africaines et arabes ». L’événement accueillera des délégations d’Algérie, de Palestine, d’Irak, du Togo, du Tchad, du Bénin, du Cameroun, du Liban et de Turquie, avec le Sahara occidental comme invité d’honneur. Ces pays mettront en valeur le couscous, considéré comme l’un des plus célèbres et plus anciens plats d’Algérie et du Maghreb. Selon Chahrazed Aiouaz, cette manifestation internationale vise à « faire connaître le patrimoine culinaire de la ville de Timimoun, particulièrement à travers le plat du couscous, tout en mettant en lumière la cuisine algérienne et ses liens avec les cuisines africaines et arabes ». Le festival s’inscrit dans une démarche de valorisation plus large, célébrant le cinquième anniversaire de l’inscription du couscous au patrimoine immatériel de l’humanité le 16 décembre 2020, une reconnaissance obtenue par l’Unesco au nom de l’Algérie et d’autres pays maghrébins. La directrice de Chohra Prod souligne que l’événement « valorise également l’artisanat algérien », témoignant d’une approche globale du patrimoine culturel. Le programme s’ouvrira par une conférence-débat consacrée au couscous comme patrimoine humain, animée par des chercheurs, experts et chefs algériens et étrangers. Parmi les intervenants figurent l’anthropologue algérienne Ouiza Galleze, le chef Slimane Saâdoune, l’expert technique Malik Amrane et l’anthropologue tunisien Imed Ben Soula. Cette rencontre sera suivie d’une séance de dégustation intitulée « Le couscous traditionnel », où des chefs professionnels venus d’Algérie, de Tunisie, du Sahara occidental et de plusieurs pays africains présenteront une variété de préparations ancestrales, avec un accent particulier sur le couscous « Essrayer », typique des régions du Sud algérien dont Timimoun.
Un salon d’artisanat traditionnel accompagnera le festival pendant quatre jours, rassemblant des artisans de plusieurs wilayas qui exposeront vêtements traditionnels, bijoux, plantes et autres produits, illustrant la richesse et la diversité du savoir-faire algérien. Le deuxième jour verra l’organisation d’une « waâda » du couscous au Centre de formation professionnelle de cuisine de Timimoun, profitant du vendredi, jour de haute symbolique religieuse et culturelle en Algérie, pour « ouvrir le festival à la société en préparant un couscous traditionnel et en le partageant avec les habitants et les visiteurs ». Le troisième jour accueillera une rencontre scientifique réunissant chercheurs, experts en gastronomie et chefs de renom autour du thème « La cuisine africaine ». Différents types de couscous de plusieurs pays africains y seront présentés, aux côtés de plats traditionnels méditerranéens, dans l’objectif de « faire connaître les traditions culinaires de ces régions et favoriser l’échange entre chercheurs et cuisiniers ». La journée de clôture sera consacrée à une excursion touristique permettant aux participants de découvrir le patrimoine naturel et historique de Timimoun, agrémentée d’un programme musical avec des troupes folkloriques locales, avant la remise de prix et de distinctions honorifiques.
Organisé depuis 2018, le Festival international du couscous poursuit une mission ambitieuse : valoriser ce plat ancestral et l’ensemble des pratiques entourant sa préparation, renforcer les relations culturelles avec les pays du monde et promouvoir l’image de l’Algérie comme référence gastronomique dans l’espace méditerranéen et africain.
Mohand Seghir
