El-Meghaïer : Le canal d’Oued-Righ au cœur des priorités
En visite de travail lundi à El-Meghaïer, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a apporté des assurances quant à la prise en charge de la problématique du canal d’Oued-Righ, un dossier épineux qui préoccupe depuis longtemps les populations locales et menace l’équilibre environnemental de la région. Cette infrastructure stratégique, qui draine les eaux excédentaires de la région d’Oued-Righ, fait désormais l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics, conscients de son importance capitale pour le développement local et la préservation de l’écosystème. S’exprimant en marge de sa visite, le ministre a tenu à rassurer sur l’engagement de l’État en affirmant que « la problématique du canal d’Oued-Righ est prise en charge par les pouvoirs publics, compte tenu de son importance pour la population locale et la préservation de l’environnement ». Cette déclaration intervient après la finalisation de l’étude concernant la partie du canal située dans la wilaya d’El-Meghaïer. Concrètement, une première tranche du projet a été inscrite dans la loi de finances 2026 pour un montant de quatre milliards de dinars, traduisant ainsi la volonté gouvernementale de passer de la promesse à l’action. Les enjeux sont considérables. Les services hydrauliques ont enregistré un débit d’écoulement important dans le canal, atteignant sept mètres cubes par seconde. Face à ce volume conséquent, le ministre a évoqué la nécessité d’« une réflexion sur l’exploitation de ces eaux à des fins agricoles », ouvrant ainsi la perspective d’une valorisation de cette ressource jusqu’ici considérée comme problématique. Pour y parvenir, M. Derbal a dévoilé l’existence d’un « projet intégré d’une station de traitement et de déminéralisation pour la prise en charge définitive de cette problématique constituant une menace pour la santé et l’environnement ». L’ampleur du défi est mesurable aux chiffres : la région touchée couvre une superficie globale de plus de 679 000 hectares, répartis sur quatre communes, et renferme un patrimoine de plus de deux millions de palmiers. La salinité excessive des sols agricoles constitue la principale menace pour ce patrimoine phoenicicole exceptionnel. Le ministre a ainsi annoncé que son département « s’attèlera à la réduction du taux de salinité des sols agricoles, à travers un réseau d’assainissement efficace, en vue du traitement des eaux du canal et leur réutilisation notamment dans l’agriculture ». Cette approche circulaire permettrait de transformer une contrainte environnementale en opportunité économique.
Au-delà des projets d’envergure, Taha Derbal a insisté sur les aspects opérationnels en mettant l’accent « sur la préservation du matériel consacré au curage du canal d’Oued-Righ, ainsi que sur la qualification des personnels chargés de l’entretien du canal, afin d’améliorer le rendement de ce projet de service public ». Cette attention portée à la maintenance et à la formation témoigne d’une vision globale du développement hydraulique. La visite ministérielle a également permis d’inspecter d’autres infrastructures vitales, notamment dans la commune de Sidi-Amrane où un projet de réalisation et d’équipement d’un forage albien profond destiné à l’alimentation en eau potable est en cours. Le ministre a insisté « sur le respect des délais et de la qualité de réalisation des projets, touchant directement le quotidien du citoyen ». Ce projet cible les concentrations d’habitants au sud de la commune, une région confrontée à un déficit en ressources hydriques, aggravé par l’extension urbaine que connaît la localité. Par ailleurs, M. Derbal a donné des instructions fermes aux responsables de l’Algérienne des eaux et de l’Office national d’assainissement pour « arrêter un programme de transfert de gestion locale de ces secteurs des communes à ces deux entreprises, au plus tard en 2026, en vue de garantir une gestion souple des réseaux ». Cette réforme structurelle vise à professionnaliser la gestion de l’eau et de l’assainissement en la confiant à des opérateurs spécialisés.
Chokri Hafed
