Minéraux rares : L’Algérie affiche ses ambitions
L’Algérie affirme son ambition de devenir un partenaire incontournable dans la sécurisation des approvisionnements mondiaux en ressources stratégiques nécessaires à la transition énergétique et à l’économie verte.
La secrétaire d’État auprès du ministre des Hydrocarbures et des Mines, Karima Bakir Tafer, a présenté lundi la stratégie algérienne de valorisation des minéraux rares lors de l’événement minier mondial Resourcing Tomorrow à Londres. Face à plus de 2.000 participants représentant les principaux acteurs des secteurs minier, énergétique et technologique, l’Algérie affirme son ambition de devenir un partenaire incontournable dans la sécurisation des approvisionnements mondiaux en ressources stratégiques nécessaires à la transition énergétique et à l’économie verte. La participation algérienne à cet événement majeur de la semaine minière londonienne, qui se déroule jusqu’au 4 décembre, s’inscrit dans une dynamique offensive de promotion des opportunités d’investissement dans le secteur minier national. La délégation algérienne a multiplié les rencontres de haut niveau avec des ministres et des responsables gouvernementaux de pays avancés dans le domaine minier, témoignant d’une volonté politique forte de positionner l’Algérie comme un acteur majeur sur l’échiquier mondial des ressources minérales critiques.
Au cours des tables rondes auxquelles elle a participé, Karima Bakir Tafer a déployé un argumentaire structuré autour de la feuille de route nationale pour le développement du secteur minier. Cette stratégie repose sur trois piliers fondamentaux : le développement de l’exploitation des minéraux rares, la promotion de la transformation locale des ressources extraites, et le renforcement substantiel de la recherche géologique. L’objectif affiché est clair : augmenter significativement la valeur ajoutée du secteur et développer des industries connexes capables de tirer pleinement parti des ressources minérales du pays.
La secrétaire d’État a particulièrement insisté sur les atouts distinctifs de l’Algérie dans ce secteur stratégique. Le pays dispose d’abord de ressources minérales diversifiées dont le potentiel reste largement sous-exploité, offrant ainsi des perspectives considérables pour les investisseurs en quête de nouvelles sources d’approvisionnement. À cette richesse naturelle s’ajoute un processus de réformes juridiques et réglementaires en cours, conçu pour moderniser le cadre légal et améliorer sensiblement le climat des affaires dans le secteur minier. La nouvelle loi minière, présentée comme un levier essentiel pour la gouvernance moderne du secteur, constitue le fer de lance de cette transformation. Ce texte vise à créer un environnement réglementaire attractif et sécurisant pour les investisseurs internationaux, tout en garantissant une exploitation responsable et durable des ressources nationales. Dans son exposé devant les participants au forum londonien, Karima Bakir Tafer a souligné que l’Algérie se positionne comme un partenaire fiable dans la chaîne d’approvisionnement mondiale en minéraux stratégiques. Cette fiabilité repose non seulement sur l’abondance et la diversité des ressources, mais également sur la capacité du pays à contribuer efficacement à la sécurisation des approvisionnements en minerais essentiels aux technologies modernes et à l’économie bas carbone. Dans un contexte géopolitique marqué par les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et la concentration de certaines ressources critiques dans un nombre limité de pays, l’Algérie entend capitaliser sur sa position géographique stratégique et sa proximité avec les marchés européens.
Les discussions ont également porté sur les perspectives de développement des chaînes d’approvisionnement mondiales et le rôle central que peuvent jouer les minéraux stratégiques dans le soutien à la transition énergétique globale. L’Algérie ne se contente pas d’offrir des ressources brutes : elle ambitionne de développer des capacités de transformation locale qui permettraient de monter en valeur ajoutée et de s’intégrer plus profondément dans les filières industrielles internationales liées aux énergies renouvelables, aux batteries électriques et aux technologies vertes. La secrétaire d’État a réaffirmé avec force la disponibilité de l’Algérie à approfondir la coopération internationale dans le secteur minier. Cette ouverture s’accompagne toutefois d’exigences précises : les partenariats recherchés doivent être fondés sur le transfert technologique, la formation des compétences locales et l’investissement responsable. Cette approche vise à éviter une exploitation purement extractive des ressources pour privilégier un développement industriel endogène qui bénéficie durablement à l’économie nationale.
L’événement Resourcing Tomorrow, qui rassemble investisseurs, experts et décideurs politiques du monde entier, offre une plateforme idéale pour promouvoir cette vision et nouer des partenariats stratégiques. Les participants discutent des défis mondiaux liés aux ressources et proposent des solutions pratiques pour garantir la sécurisation des minéraux soutenant l’avenir des énergies propres. Pour l’Algérie, cette participation s’inscrit dans une stratégie de diplomatie économique visant à diversifier son économie au-delà des hydrocarbures et à s’imposer comme un acteur incontournable de la transition énergétique mondiale.
Amar Malki
