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10 milliards de dollars d’avantages fiscaux mal-exploiter : Haro sur les rentiers !

Le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a indiqué hier que la dépense fiscale et les avantages accordés dans le cadre de la promotion de l’investissement seront réorientés pour en exclure les rentiers. En termes plus clairs, les efforts consentis par l’État devront permettre l’émergence d’activités créatrices de valeur ajoutée pour l’économie nationale et d’emplois pérennes. 

Dans une allocution prononcée hier à la clôture de la conférence nationale sur la relance industrielle organisée sous le thème « Ensemble pour relever le défi », le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Abderrahmane a affirmé que  la politique industrielle mise en branle par le président de la république Abdelmadjid Tebboune répond aux attentes de tous les intervenants dans la chaîne économique nationale du secteur public comme le secteur privé. M. Benabderrahmane rappelle ainsi que cette dernière vise essentiellement à produire un changement radical de toute l’infrastructure économique afin de permettre d’améliorer la participation du secteur industriel dans le produit national brut (PIB).

Cette amélioration, explique le premier ministre, vise en effet à porter la participation du secteur industriel de son taux actuel qui est de 6% à des taux plus grands pouvant atteindre 15% dans les deux prochaines années ainsi que la correction de toutes les failles contenues dans l’infrastructure économique nationale notamment la faiblesse des exportations ainsi que la création de l’emploi et de la richesse.  L’intervention du président de la République à l’ouverture des travaux, note le Premier ministre, contient des garanties d’accompagnement de l’appareil productif mais aussi des avertissements quant aux conséquences de la poursuite des pratiques néfastes du passé. Des pratiques, explique-t-il, qui ont engendré la perte de confiance entre toutes les parties de la société à savoir les citoyens en leur l’administration et  les opérateurs économiques envers leur système bancaire.

« L’Etat s’engage à changer cette situation malgré les entraves de ceux qui ont vendu leur conscience malgré les entraves de ceux qui ont vendu leur conscience et qui se sont accaparé des richesses des Algériens », assure M. Benabderrahmane qui précise que l’Etat compte atteindre cet objectif via une stratégie bien étudiée permettant de relancer l’industrie nationale. Une relance, ajoute-t-il, qui « ne peut être concrétisée sans une approche globale qui implique toutes les forces en relation avec l’investissement ». 

La dépense fiscale, outils d’efficience

Le Premier ministre a par ailleurs estimé que l »a dépense fiscale devrait être le repère incontournable de l’efficience de l’économie nationale créatrice de richesse ». Une dépense fiscale qui a atteint, précise-t-il, 1 500 milliards de dinars rien que durant les années 2018 et 2019 équivalent à 10 milliards de dollars américains et comportée dans le programme de l’Agence nationale ANDI, sans pour autant générer la transformation industrielle souhaitée.

M. Benabderrahmane a estimé à cet effet que « le système de dépense fiscale doit être revu de  fond en comble pour ne plus permettre aux parties non productives d’en profiter en orientant ces dépenses incitatives vers l’accompagnement des vrais investisseurs ». Et d’ajouter que cette conférence est un pas vers le passage de la gestion anarchique vers une autre approche reposant sur des stratégies bien étudiées qui prend en compte les préoccupations des investisseurs que nous avons consultés.  Une agence a été mise sur pied non pas pour déposer les dossiers dans les tiroirs mais plutôt pour énumérer les projets à l’arrêt est étudier les besoins de leur remise en marche, a-t-il fait savoir notant particulièrement la nécessité de l’exploitation rationnelle du foncier réparti actuellement sur 628 zones d’activité et 654 zones industrielles opérationnelles sur un espace de 27 000 hectares. Les mêmes statistiques, ajoute le Premier ministre, font état de 14 700 parcelles de terre attribuées mais non exploitée d’où la décision de revoir les modalités d’attribution via la révision de la loi relative au droit de jouissance.

Abordant la politique industrielle du pays, le premier ministre a fait savoir que pour porter à la hausse les exportations, « les pouvoirs publics ont décidé de mettre sur pied une cartographie nationale des produits fabriqués en Algérie afin de réduire les importations dans les mêmes créneaux », précisant que l’Etat œuvrera toujours à capter les capitaux de l’informel vers les secteurs économiques légaux. . Benabderrahmane a également évoqué les efforts pour augmenter le niveau des exportations via une diplomatie économique plus active et plus agissante.

Enfin, le Premier ministre qui a fait le tours des perspectives pour ‘l’économie nationale et l’industrie particulièrement n’a pas manqué de souligner l’importance du rôle de la bourse dans ce cadre en plus de la coopération entre le secteur public et le secteur privé tout en estimant les coût des opérations d’exonération des intérêts bancaires à 711 milliards de dinars durant l’année 2020 et 2021. M. Benabderrahmane n’a non plus pas manqué de souligner le rôle important des banques dans l’accompagnement des investisseurs  marqué toutefois par quelques failles dont notamment les délais longs pour l’étude des dossiers. Il citera à ce sujet d’ailleurs l’étude de quelques  96 500 dossiers d’investissement durant l’année 2019 dont 162 849 dossiers d’exploitation et 142 078 dossiers étudiés durant les dix premiers mois de l’année en cours dont 160 000 dossiers en exploitation. Durant l’année 2019, les banques ont déboursé quelques 2758 milliards de dinars pour le financement des projets d’investissements alors que durant les dix premiers mois de l’année en cours ces dernières ont mobilisé 3 059 milliards de dinars pour le même objectif pour un  montant global des financements d’investissements évalué à 14 144 milliards de dinars, explique-t-il, pour dire l’énorme investissement de l’Etat pour financer l’investissement. 

Kamel Nait Ameur

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