Intoxications au monoxyde de carbone : 15 décès recensés depuis octobre 

Quinze personnes ont trouvé la mort par intoxication au monoxyde de carbone depuis le mois d’octobre dernier, tandis que 400 autres ont pu être sauvées, a révélé mercredi le colonel Nassim Bernaoui, chargé de l’information et de la communication à la Direction générale de la Protection civile. Invité de l’émission « Dhif Essabah » sur la Chaîne 2 de la Radio nationale, le colonel Bernaoui a dressé un bilan alarmant des intoxications au monoxyde de carbone enregistrées depuis le début de l’année. Selon ses déclarations, la Protection civile a effectué près de 200 interventions liées à ce type d’accidents depuis octobre dernier. À l’échelle de l’année 2025, les chiffres sont encore plus préoccupants avec plus de 700 interventions, 95 décès et 1670 personnes secourues et prises en charge depuis janvier. Le responsable de la Protection civile a tenu à sensibiliser les citoyens sur les dangers de ce gaz insidieux. « Le monoxyde de carbone est un gaz toxique inodore qui se forme lors d’une combustion incomplète due au manque d’oxygène. Au lieu de produire du dioxyde de carbone, c’est le monoxyde de carbone qui se dégage », a-t-il expliqué. Plus inquiétant encore, le colonel Bernaoui a précisé que « plus la concentration de ce gaz est élevée à l’intérieur d’un logement, plus le corps humain l’absorbe, entre 160 et 260 fois plus vite que l’oxygène ». Les symptômes de l’intoxication apparaissent progressivement. « Des maux de tête, des nausées, de la fatigue et une envie de dormir se manifestent, pouvant évoluer vers une intoxication chronique touchant tous les membres de la famille, et pouvant mener au décès, particulièrement durant la nuit », a alerté l’officier. Concernant les sources de ce danger mortel, le colonel Bernaoui a identifié les chauffe-eau comme principal responsable. « Les appareils de chauffage de l’eau représentent 70% des cas d’intoxication au monoxyde de carbone dans les foyers », a-t-il affirmé, ajoutant que « les appareils de chauffage non entretenus régulièrement, ainsi que les véhicules stationnés dans des garages sans ventilation » constituent également des sources à risque. Il a mis en garde contre le fait qu’un « utilisateur d’une voiture en marche, même pendant quelques minutes dans un espace confiné, peut subir une intoxication immédiate ». Pour prévenir ces drames, le responsable a insisté sur les mesures préventives essentielles. « La survie réside dans la prévention par l’aération et l’entretien périodique des appareils de chauffage et des chauffe-eau, ces derniers étant particulièrement dangereux lorsqu’ils sont installés dans la salle de bain ou la cuisine sans conduit d’évacuation des gaz », a-t-il souligné. Le colonel Bernaoui a également rappelé l’importance des détecteurs de monoxyde de carbone, « généralisés dans tous les foyers algériens grâce aux directives du président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune ». En cas de symptômes, les gestes de premiers secours sont vitaux. « Il faut immédiatement couper les sources de gaz, aérer le logement, sortir vers un espace ouvert pour respirer de l’air pur et contacter la Protection civile », a recommandé l’officier.

S’agissant de la campagne de sensibilisation en cours, le colonel Bernaoui a indiqué qu’elle « cible depuis son lancement les habitations, les quartiers résidentiels, les écoles et les mosquées, en plus de la sensibilisation de proximité ». Les équipes de la Protection civile se sont également rendues « dans les universités et les maisons de jeunes, et l’opération se poursuivra jusqu’à la fin du mois de mars », a-t-il conclu.

Lyna Larbi