Avec un taux de 1,7% en octobre : Net recul de l’inflation en 2025
L’Algérie enregistre un net ralentissement de son inflation qui s’établit à 1,7% en glissement annuel à fin octobre 2025, contre 2,2% le mois précédent, selon l’Office national des statistiques. Cette décélération intervient dans un contexte de baisse annuelle des prix de 1,2% par rapport à octobre 2024, malgré une hausse mensuelle de 0,8% essentiellement portée par les produits alimentaires.
L’économie nationale affiche une maîtrise accrue de l’inflation avec un taux annuel qui continue sa trajectoire descendante. Les derniers chiffres publiés par l’Office national des statistiques témoignent d’une situation particulièrement favorable sur le front de la maîtrise des prix à la consommation. Le rythme d’inflation en glissement annuel, qui mesure l’évolution de l’indice des prix sur la période allant de novembre 2024 à octobre 2025 comparée à celle de novembre 2023 à octobre 2024, se situe désormais à 1,7%, soit une baisse notable de 0,5 point par rapport au niveau observé en septembre dernier. Cette performance s’inscrit dans une dynamique plus large de stabilisation des prix qui se manifeste particulièrement dans la variation annuelle. En comparant les prix d’octobre 2025 à ceux d’octobre 2024, l’ONS constate même une baisse significative de 1,2%, révélant ainsi une réelle détente du niveau général des prix sur une année. Ce recul annuel contraste toutefois avec l’évolution mensuelle qui affiche une progression de 0,8% entre septembre et octobre 2025, alors que la même période de 2024 avait connu une légère contraction de 0,1%.
L’analyse détaillée des composantes de cette inflation mensuelle révèle que les produits alimentaires constituent le principal moteur de cette hausse avec une progression de 1,6%. Cette augmentation fait suite à une baisse de 0,7% enregistrée en septembre et s’explique principalement par les fluctuations des prix des produits agricoles frais. Ces derniers ont connu une augmentation substantielle de 3,3% sur le mois, touchant plusieurs catégories de produits essentiels dans le panier de consommation des ménages algériens. Les légumes figurent parmi les produits ayant le plus contribué à cette hausse avec une envolée spectaculaire de 11,4% en un mois. Le secteur de la pêche n’est pas en reste avec une progression marquée des prix des poissons qui atteignent 24,2%, tandis que les œufs subissent une augmentation comparable de 22,3%. La viande et les abats de bœuf suivent cette tendance haussière avec une progression plus modérée de 2,2%. Cette flambée des prix agricoles frais s’explique généralement par des facteurs saisonniers et des tensions ponctuelles sur l’approvisionnement qui caractérisent traditionnellement cette période de l’année.
Néanmoins, tous les produits alimentaires ne suivent pas cette tendance haussière. Certaines denrées affichent au contraire des baisses de prix appréciables pour les consommateurs. La viande de poulet enregistre ainsi un recul de 2,3%, tandis que la pomme de terre, produit de base dans l’alimentation algérienne, voit son prix diminuer de 7,5%. Ces baisses permettent d’atténuer partiellement l’impact de la hausse des autres produits agricoles sur le pouvoir d’achat des ménages.
Du côté des produits alimentaires industriels, la tendance est à la stabilité voire à la légère baisse avec un recul de 0,3% sur le mois. Cette diminution s’explique essentiellement par la baisse notable des prix des légumes secs qui affichent un recul de 3%.
Les produits manufacturés et les services se distinguent par une remarquable stabilité des prix en octobre. L’ONS relève des évolutions quasi nulles avec une progression de seulement 0,11% pour les produits manufacturés et une variation négligeable de moins 0,01% pour les services. Cette stabilité témoigne d’un équilibre entre l’offre et la demande dans ces secteurs ainsi que d’une maîtrise des coûts de production et de distribution.
Pour affiner son analyse et éliminer les effets des variations saisonnières qui peuvent fausser l’interprétation des tendances de fond, l’ONS calcule également un indice corrigé des variations saisonnières. Cet indicateur technique, qui lisse les fluctuations liées aux cycles naturels de production et de consommation, révèle une hausse plus modérée de 0,3% entre septembre et octobre 2025. Cette mesure confirme que la hausse mensuelle observée est en partie liée à des facteurs saisonniers temporaires plutôt qu’à une accélération structurelle de l’inflation.
L’analyse comparative avec octobre 2024 permet de mesurer l’ampleur de la désinflation en cours. La variation annuelle de moins 1,2% témoigne d’un environnement de prix particulièrement favorable, largement inférieur aux objectifs de stabilité des prix généralement visés par les autorités monétaires. Les produits alimentaires contribuent significativement à cette performance avec une baisse annuelle impressionnante de 7,5%. Les produits agricoles frais accusent même un recul de 11,2%, notamment sous l’effet d’une chute de 14,7% des prix de la viande et des abats de mouton. Les produits alimentaires industriels participent également à cette tendance déflationniste avec une diminution de 2,9%, marquée particulièrement par l’effondrement des prix du café, du thé et des infusions qui chutent de 21,4%.
Ces évolutions des prix à la consommation s’inscrivent dans un contexte économique national caractérisé par des efforts soutenus pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages. L’indice national des prix à la consommation, établi sur la base d’observations effectuées dans un échantillon de 17 villes et villages représentatifs des différentes régions du pays, permet aux autorités et aux analystes de disposer d’une vision exhaustive de l’évolution des prix sur l’ensemble du territoire national.
Sabrina Aziouez

