Monde

Six Casques bleus tués dans une attaque de drones au Soudan : L’ONU dénonce un possible crime de guerre

Une nouvelle tragédie vient frapper les forces de maintien de la paix des Nations unies au Soudan. Samedi, la base logistique des Casques bleus à Kadougli, capitale de l’État du Kordofan du Sud, a été la cible d’attaques de drones qui ont causé la mort de six soldats et blessé huit autres, tous membres du contingent bangladais servant au sein de la Force intérimaire de sécurité des Nations unies pour Abyei (FISNUA). Cette attaque meurtrière, survenue dans une région déchirée par les violents affrontements entre l’armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), a provoqué une vive condamnation de la communauté internationale. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réagi avec fermeté dans une déclaration à la presse, qualifiant ces attaques d’injustifiables. « Les attaques visant les Casques bleus des Nations unies peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international et je rappelle à toutes les parties au conflit leur obligation de protéger le personnel des Nations unies et les civils », a-t-il affirmé, soulignant la gravité de cette violation du droit humanitaire. Le chef de l’ONU a également averti que « les responsables devront rendre des comptes ».

Cette attaque survient dans un contexte de violence croissante au Kordofan du Sud, une région stratégique où s’affrontent depuis des mois les forces armées soudanaises loyales au gouvernement et les paramilitaires du FSR. Le conflit qui oppose ces deux camps depuis maintenant deux ans et demi a plongé le Soudan dans une crise humanitaire sans précédent, causant le déplacement de millions de personnes à travers le pays et provoquant une catastrophe qui semble s’aggraver de jour en jour. La FISNUA, dont les membres ont été pris pour cible, joue un rôle crucial dans la stabilisation de la région d’Abyei, une zone disputée entre le Soudan et le Soudan du Sud. Cette mission, qui déploie des contingents de plusieurs pays, dont le Bangladesh, travaille dans des conditions de plus en plus dangereuses alors que le conflit s’intensifie et que les zones de sécurité se réduisent. Jean-Pierre Lacroix, chef des opérations de paix de l’ONU, a également vivement réagi sur les réseaux sociaux, se disant « choqué par cette horrible attaque » contre les Casques bleus de la FISNUA. Il a rappelé un principe fondamental du droit international : « les Casques bleus ne sont pas une cible » et a réitéré que « cette attaque pourrait constituer un crime de guerre ». Au-delà de sa condamnation, Antonio Guterres a profité de cette déclaration pour réitérer son appel aux parties belligérantes à s’entendre sur un cessez-le-feu immédiat et à reprendre les négociations en vue d’un cessez-le-feu durable et d’un processus politique global, inclusif et mené par les Soudanais. 

L.S.

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *