El-Meniaa : Projet de la ville nouvelle, un pôle urbain modèle pour le Sud
La ville nouvelle d’El-Meniaa, qui s’étend sur 600 hectares dans le Sud , ambitionne de devenir un pôle urbain modèle alliant planification moderne, technologies intelligentes et préservation de l’environnement saharien.
Ce projet structurant, actuellement en phase d’études avancées, devrait accueillir à terme 10.000 logements et de multiples infrastructures destinées à accompagner les mutations socioéconomiques de la région. Le projet traduit une vision de développement axée sur une planification urbaine moderne et équilibrée, stratégique, tenant compte des spécificités et des exigences d’une région saharienne, en vue d’en faire une ville répondant aux mutations socioéconomiques que connaît El-Meniaa en particulier et le Sud du pays en général. Cette ambition s’inscrit dans une double logique de protection du patrimoine oasien ancestral et de création d’un nouveau pôle attractif entre le Nord et le Sud du pays. Le directeur technique de l’établissement public de la ville nouvelle d’El-Meniaa, Fateh Chamil, a indiqué que l’établissement a opté, outre le plan d’aménagement initial, pour un schéma d’étude complémentaire tendant à définir de manière consistante les différents contours de concrétisation de la nouvelle ville. Il a précisé que « la prochaine étape donnera lieu au lancement de la réalisation effective des diverses infrastructures publiques et des réseaux, en vue de préparer, dans les meilleures conditions, les terrains d’assiettes des projets sectoriels et des immeubles ».
Une approche technologique innovante
La dimension technologique constitue l’un des axes majeurs de ce projet urbain d’envergure. Le chef de département des études à l’établissement public, Khalifa Naïmi, a fait part d’une étude spéciale de réalisation d’une Smart-City, ville intelligente, fondée sur le système d’information géographique et la gestion intelligente. Cette approche moderne vise à intégrer dès la conception les outils numériques de gestion urbaine, anticipant ainsi les besoins futurs en matière de services et d’efficacité énergétique. L’autre étude, a-t-il précisé, « repose sur l’examen des aspects de fixation du talus adjacent à la nouvelle ville, reflétant ainsi une approche moderne de gestion des espaces urbains, alliant sécurité, efficacité et durabilité ». L’établissement public de la ville nouvelle assume des missions essentielles d’aménagement du milieu urbain et son équipement graduel en voies et réseaux divers, notamment ceux vitaux d’eau potable, d’assainissement et d’électricité, actuellement en cours de raccordement au réseau national par la Sonelgaz, en plus du suivi continu en coordination avec les différents secteurs pour harmoniser les projets et respecter les normes de réalisation en vigueur.
La superficie totale de 600 hectares se décline en plusieurs zones fonctionnelles : 350 hectares de zone à urbaniser, 100 hectares réservés aux futures extensions et 150 hectares supplémentaires destinés au boisement dans le cadre du projet de ceintures vertes. Ce dernier volet environnemental, actuellement à un taux d’avancement de 45%, est prévu pour améliorer le cadre de vie du citoyen et protéger la ville des aléas naturels, particulièrement importants en zone désertique.
Le schéma établi comprend des projets d’habitat englobant 10.000 logements toutes formules de construction confondues, dont 100 unités relevant de l’entreprise nationale de promotion immobilière, en plus des structures et administrations publiques nécessaires au fonctionnement d’une agglomération moderne. En matière de gestion des ressources et de protection environnementale, le projet est déjà doté d’une station de traitement et d’épuration des eaux usées, d’un exutoire et d’un centre d’enfouissement technique. Deux réservoirs d’eau potable sont également en cours de réalisation, infrastructures essentielles pour garantir l’approvisionnement d’une population appelée à croître significativement.
Un pôle d’attractivité régional
Constituant un plus qualitatif pour la wilaya, ce projet aura un double impact, aussi bien sur la protection de l’ancienne ville et son cachet oasien que sur le développement de la région en constituant un nouveau pôle urbain pour accueillir des citoyens de différentes wilayas, au regard de sa position stratégique en tant que trait d’union entre le Nord et le Sud du pays et de sa dynamique d’investissement allant crescendo, notamment dans le secteur agricole. L’esquisse prévoit des terrains destinés à accueillir une annexe universitaire, un institut de formation en tourisme et restauration, une mosquée-pôle, un complexe sportif, un théâtre et des stades de proximité. S’ajoute à cet ensemble la pose prévue de la voie ferrée et la construction d’une gare ferroviaire à proximité, dans le but de renforcer les moyens de transport et la connexion au réseau ferroviaire national. Une étude visant à relier sur sept kilomètres la nouvelle ville au pôle urbain de Hassi-El-Gara est également en cours d’élaboration, en vue d’assurer la fluidité de la circulation routière et de contribuer à l’interconnexion des différents centres urbains de la wilaya, renforçant ainsi la cohérence territoriale de l’ensemble.
R.R.

