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Stress hydrique à Annaba : Le traitement des eaux usées en alternative

La wilaya d’Annaba subit, depuis plusieurs mois, un stress hydrique dû à la baisse du niveau d’eau du barrage de Chafia et Meksa, dans la wilaya d’El Tarf.

Une situation stressante pour les habitants de la wilaya, dont la tension commence à se faire sentir depuis plusieurs semaines déjà. Les responsables du secteur de l’eau, à savoir, de l’Algérienne Des Eaux et de la Direction des ressources en eau, tentent du mieux qu’ils peuvent d’apaiser les esprits. De son côté, la Direction des ressources en eau (DRE) de la wilaya d’Annaba a annoncé des avancées dans les travaux visant à améliorer le traitement des eaux usées dans la wilaya. Une démarche visant à augmenter la capacité de traitement des eaux usées, dont l’impact n’est pas des moindres pour l’approvisionnement des en eau potable notamment notamment en matière d’irrigation agricole en ces temps de crise. Il est à souligner que la station de traitement des eaux usées de l’Allalig, dans la commune d’El Bouni, a, actuellement une capacité de traitement de plus de 80.000 mètres cubes d’eau / jour. Or, faute de canaux d’assainissement reliant les communes à cette station, sa capacité de production est réduite à moitié, soit 40.000 mètres cubes/jour. Ce qui a occasionné une pression sur les ressources hydriques de la wilaya, notamment pour l’approvisionnement du secteur industriel en eau. Ainsi, les travaux en cours visent à remédier à cette situation à travers le renforcement des canaux d’assainissement qui relient les communes d’El Hadjar et Sidi Amar à la station de traitement. Une fois achevés, ces travaux permettront d’augmenter la capacité de traitement des eaux usées à 60.000 mètres cubes/jour, soit une augmentation significative par rapport à la capacité actuelle. À noter, l’objectif de cette action est de réduire la pression sur les barrages d’El Chafia et de Meksa dans la wilaya d’El-Tarf en ce qui concerne l’approvisionnement en eau du secteur industriel et d’autres secteurs nécessitant beaucoup d’eau à l’image de l’agriculture. Par ailleurs, les autorités locales prévoient d’explorer la possibilité d’utiliser ces eaux traitées dans le secteur industriel, ce qui contribuerait davantage à économiser les ressources en eau des barrages pour la consommation citoyenne. Pour rappel, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts des responsables du secteur visant à garantir une alimentation régulière en eau potable pour les habitants de la wilaya, notamment après la baisse du niveau du barrage El Chafia à moins de 22 millions de mètres cubes au cours du mois dernier. Pour sa part l’Algérienne Des Eaux (ADE), et à l’issue de cette situation, a été, depuis le mois d’octobre 2022, contrainte d’appliquer un programme d’urgence. En effet, dans un communiqué, l’ADE, unité d’Annaba explique qu’« initialement, l’approvisionnement en eau provenait d’Oued Bounamoussa par le biais de la station de pompage de ONID (Office National de l’Irrigation et du Drainage) dans la commune de Zerizer (El Tarf) et ce jusqu’au mois de mai 2023 ». Le niveau d’eau ayant été revu à l’augmentation, en raison des précipitations des mois de mai et juin dernier, l’alimentation en eau a été rétablie via un canal de transfert d’un diamètre de 1.500 millimètres. Malheureusement, les fortes chaleurs de l’été ont engendré l’évaporation des eaux du barrage accentué par le défaut de pluviométrie, le niveau de ce dernier a, une fois de plus baissé, atteignant moins de 22 millions de mètres cubes. En raison de cette situation survenue, surtout au mois de septembre les services de l’ADE d’Annaba ont, depuis le 16 septembre écoulé, opté pour la reprise de l’approvisionnement à partir de l’oued Bounamoussa à travers les lâchers d’eau. Rappelons que la wilaya d’Annaba est approvisionnée à hauteur de 400.000 mètres cubes d’eau potable, et d’eau brute pour Sider El-Hadjar, sur une période de quatre jours. Notons que ces lâchées sont tributaires d’un système d’exploitation de la pompe qui doit marquer au troisième jour, un arrêt de 24h, pour qu’un lâcher d’eau soit effectuée au quatrième jour. L’eau relâchée dans l’oued depuis le barrage de Cheffia, provoque, explique ledit communiqué, une instabilité dans la quantité produite par ce transfert, et par conséquent, l’absence d’un programme fixe pour alimenter les communes de la wilaya. Dans cette situation exceptionnelle du processus d’approvisionnement de la wilaya en eau, les services de l’ADE travaillent en coordination avec la DRE et veillent avec ses moyens extrêmes, afin d’assurer l’alimentation en eau, aux habitants de la wilaya. Et ce en attendant le retour des pluies automnales et la réception de la station de dessalement d’eau de mer, dont les travaux de son raccordement à la wilaya d’Annaba progressent à une cadence rapide, afin d’être opérationnels dans les délais retenus.

Sofia Chahine

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